Un week-end à Québec

Après toutes ces années que nous passons un week-end à Québec que dire d’original dans ma chronique journalière.

Le Cap Diamant est toujours là avec « mon beau Château ». Je suis impressionné de la quantité de voilier sur l’eau malgré le peu de vent. C’est vrai que c’est le premier samedi des vacances annuelles pour plusieurs. Après avoir montré son bateau à ses petits frères, à la Marina Vauquelin de Neuveille, un endroit où il fait toujours bon s’arrêter, Manon nous amène à celle du Club Nautique Baccus de St-Laurent où nous embarquerons notre matelot en fin d’après-midi. Celle-là. il va falloir l’apprivoiser. Le monsieur avec le gros wlakie-talkie nous a donné une leçon de civisme élémentaire parce que nous n’avions pas appelé d’avance.

IMG_20130713_164623Je lui ai expliqué que nous cherchions à nous amarrer au quai du fédéral pour un embarquement mais que maintenant que le « Courrier de l’Ile d’Orléans » y fait escale, nous avons dû nous raviser à la dernière minute. Il s’est finalement adouci quand il a compris que nous n’étions pas des squaters, même si nous n’étions pas tout à fait civilisés à son goût (peut-être un petit relent du vieux clash Montréal-Québec). Maurice, à bord, nous quittons prestement pour aller nous mettre à l’ancre un peu plus bas pour les côtelettes d’agneau que Manon nous a préparé en l’honneur de notre invité. Après ce souper exquis, nous décidons de nous avancer vers le bout de l’ïle pour le départ à marée descendante tôt dimanche matin vers Île aux Coudres.

IMG_20130714_170509Rendus à 23h30, nous n’avions atteint que St-Pierre, encore loin du bout de l’Île, quand on a décidé de jetter l’ancre pour la nuit, la fatigue commençant à s’emparer des concourrants. À la barre, avec Maurice à la proue, ancre en main, je me dirige vers 4m00 de profondeur où je vire la barre « à babord toute » pour virer vers le courant et jeter l’ancre. 

C’est là que nous avons découvert que la fatigue s’était aussi emparé de l’encablure du système de direction qui a cédé à ce moment précis. Après 40 ans de vaillant service, le cable d’acier de 3/16″ a cédé. « Jette l’ancre, Maurice!!! »
Pouvait pas choisir meilleur moment par contre. C’est dans ces moments-là que je me demande toujours qui est l’Ange qui me protège? Robert? Marie-Laure?

Dimanche matin; changement de plan. Retour chez « notre ami » de la Marina de St-Laurent avec la barre de fortune installée directement sur la mêche du safran entre les jambes. Je barre « avec le cul » comme je l’ai déjà enseigné à Manon l’an passé, sur la route de la Floride. Maurice cherche à réveiller ses garcons à tour de rôle en ce beau dimanche matin pour trouver celui qui ira nous chercher le matériel requis chez RONA pour faire la réparation. C’est Ghislain qui répond en premier et qui viendra avec Caroline nous livrer le fil et les bagues à pressions. Ça adonne bien, c’est son frère Marc et sa petite famille qui était venu reconduire grand-papa hier après-midi. En attendant, nous sommes invités à partager le « Déjeuner du Capitaine » du Club nautique Baccus qui est servi pour tous, ce matin (contribution facultative). Ça devient de plus en plus sympa ce petit gïte.
photo2Midi, 30 C, soleil de plomb, les deux mécaniciens de fortune se mettent à l’oeuvre et en dedans d’une heure, les fils d’acier sont coupés, enfilés dans la collone de direction et à travers le mécanisme, maillés, certis, la tension ajustée. le tout complété. Petit test de manoeuvre: ça tourne avec un léger petit bruit de frottement vers la droite et avec un gros « kaklung » en passant, dans l’autre direction. Nous nous regardons penauds tous les deux… Manon à l’air aussi découragée que nous juste à nous regarder nous regarder. Le soleil plombe encore plus chaud que tout à l’heure, nous sommes en sueurs, les mains sales de vieille graisse noire d’avoir manipulé la chaîne d’entraînement.
Nous nous apprêtons à réouvrir le tout pour chercher à comprendre où nous avons faillis. Manon vient à la rescousse avec 2 Pepsi bien froids. On fait une bonne équipe tous les trois. après quelques tentatives de déductions logiques et un regard plongeant dans la collone de direction avec un miroir et un rayon de soleil par dessous. Euréka! Maurice constate que nous avons entrecroisé les deux fils de métal du montage. On recommence…
Deux heures de brettage et de gossage plus tard, nous avons réussi à défaire et refaire les passages de fils qui au deuxième essai sont un peu tordus par le premier montage et passent moins bien. Les douches réussirons à chasser la fatigue mais pas tout à fait le découragement des nouveaux proprietaires de SURPRISE.s.s.s qui malgré un bel après-midi de voile auront leur premier accrochage de co-proprio lors de l’ancrage au bout de l’Ile.
NDLR La tension à bord, ça se manifeste toujours au moment de jeter l’ancre. Allez comprendre pourquoi.
Lundi matin, L’empreur sa femme et son petit prince…
Pardon, Philippe, Manon et Maurice qui ont passé la nuit au bout de l’Île profitent du montant pour rejoindre l’Île aux Coudres. Départ à 9h00 parce que le brassage à l’ancre est trop inconfortable, nous mettons le moteur en marche pour donner un peu de stabilité.
Deux heures plus tard, le vent monte et nous filons au vent arrière, avec un bon vent qui va atteindre 15 Noeuds. Deux heures de bonheur pour des barreurs avertis tourefois, car, la vague de 1m50 nous donne des poussées qui vont nous porter vers notre ancrage avant la fin de l’après-midi. Puis, renversement de situation, tout tombe au neutre en passant à la hauteur du Massif de la Rivière St-François. Re-moteur qui re-refuse. Bon: « Been there done that. » On vidange le filtre séparateur d’eau. Rien ne va. J’y vais pour mon vieur truc d’enlever les deux bougies arrières du moteur pour y verser un peu d’essence et relancer après avoir vidangé le filtre.
Rien ne va! Oh! SURPRISE ! L’eau jaillit du cylindre No 4 d’où j’ai retiré la bougie. Problème nouveau. Maurice et moi nous nous consultons mais ce dernier perd le goût de penser quand le mal de mer le terrasse. Je continue de démonter les bougies, d’y verser de l’essence et de tenter de relancer. Après quelques essais, nous réussissons, Manon et moi à remettre le bateau en route vers notre destination pendant que nous parlons avec notre consultant à Trois-Rivières qui nous suggère d’assécher le tout et de tenter de remettre en marche… puis de faire installer un clapet anti-retour à la première occasion.
Et moi, je pense à Mélanie qui me disait: « Le Fleuve? Est-ce aussi difficile que le Lac Champlain comme plan de voile? » Des fois, il y a des vagues dans le Fleuve qui peuvent monter un peu plus haut, peut-être…
Si le gars du chantier Boulet & Lemelin me rappelle nous verrons s’il peut nous fournir cette pièce. Sinon, nous pourrons toujours nous protéger avec un tapon de guenille, à la prochaine occasion sachant ce qui nous menace. Entre temps, j’ai passé une autre après-midi de voile la tête dans le compartiment moteur, ce qui a pour effet de décourager Manon.
Mais à l’ancre dans le Mouillage de la Prairie au Nord-Est de l’Ile aux Coudres, on peut oublier tout cela et regarder le soleil se couher et la lune aussi…
Mayden voyage, sacripan!

 

4 réflexions sur “Un week-end à Québec

  1. Ben coudonc mon Philou… garde z’en des problèmes pour quand mon tour viendra. J’en veux des Surprises moi aussi…

  2. Je pense que vous vous êtes trompés de scénario. Le capitaine Bonhomme est sensé passer son temps à lutter contre les pirates et les monstres marins et non pester contre de vulgaires ennuis de câble et de moteur. Sinon ça ne suffira pas à déclencher ses légendaires colères aux couleurs variées qui lui permettent de tout surmonter. Lâchez pas, les vrais défis ne devraient pas tarder! Vous n’en êtes qu’au rodage.

  3. Bon voyage malgré les obstacles ,au moins il fait beau,en espérant que tous vos problèmes sois terminer aujourd’ui.Bon vent xoxo

  4. Après avoir lu tout cela, on me demande pourquoi je ne suis pas du voyage… la réponse c’est qu’ il y a toujours des problèmes de moteur sur un bateau, veuillez me croire j’en ai entendu tellement parler, que juste a y penser j’ai le mal de mer que j’ai de toute façon et quasiment contente de l’avoir quand je lis les péripéties de Philippe.

    Bonne chance les amis et que le vent soit de la partie… ouf! Juste à lire ce récit la tête me tourne, comme je dis il faut aimer le trouble, je passe les amis.

    Gros bisous,

    Pénélope

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