L’aventure, à pied, en train ou en voilier.

L’aventure, à pied, en train ou en voilier.

Grosse journée en perspective! Au moins15h de route avec une escale aux deux tiers du chemin. En train, cette fois pour vous dire quel point ces deux véhicules d’évasion se ressemblent.

Phase 1- En train

Premier leg, RTL, ligne 80, départ à 9h devant la petite de la maison. J’avoue que c’est trop facile pour s’en passer. Puis les transports en commun, ça vous garde groundé. A titre d’exemple, je commence ma semaine, alors par mégarde, je parle d’un beau lundi matin. Ce qui fait sursauter les deux jeunes étudiants de part et d’autre de mon point d’ancrage à la barre verticale et qui dépense de me corriger.  » Mais on est mardi, monsieur! » Eux savent où ils en sont, ils ont un horaire bien établi pour la journée, la semaine, leur vie. Je ne vais pas les agacer avec mon,  » Vous savez, à la retraite… ». Je me contente de les remercier en souriant et je me mets en mode écoute.

Vous me croirez pas, mais ces deux-là n’ont pas de téléphone intelligent à regarder. Alors, ils ont une conversation au sujet de leur cours et activités para-scolaire. Ça commence par le Molière auquel ils ont assisté en fin d semaine et de la prochaine pièce allemande au sujet plus corsé qui s’en vient. S’en suit une discussion sur son cours de philo et Descartes, et Sarte, et des réflexions sur le contenu. Elle est en art au CEGEP et lui en sciences, j’imagine. Aujourd’hui, il a 9h de cours, puisqu’il a un cours d’allemand en soirée. En fait, il a trois soirées ou il a cours.  » Bien, tant qu’à être à l’âge solaire, aussi bien en profiter, » lui réponds-t-il.

Moi je suis bouche bée! Pas de « tsé veux dire » ni de » ouais, genre » mais plutôt des « oh, ça ne m’a jamais beaucoup fasciné » ou des  » je serais plutôt encline à penser que… ». Moi je suis collé sur eux à causede l’autobus bondé, debout entre les deux en fait. Alors, je suis ça des yeux comme une belle partie de ping-pong.

La conversation se poursuit dans la même veine. On ne parle pas que de cours mais d’autres activités qu’ils font chacun de leur côté. Elle lui explique ce qu’est un Baby Shower auquel elle va participer vendredi. Il est intrigué; ne connaissait pas. Ça continue comme ça jusqu’au Métro Longueuil où je me suis retrouvéplanté debout devant un jeune adulte avec un anneau dans le nez. Ça m’a rassuré dans mes préjugés.

Deuxième leg, le New Yorker!
Mon train favori qui quitte la Gare centrale à 10h20 et arrivera à New York en soirée. Pas plus précis que ça comme ethno voilier. Je trouve un parallèle intéressant entrer le train et le voilier. Dans les deux cas, la randonnée est en douce avec des variations importantes de vitesse. Aucun bruits de moteur ni non plus de clang-clang des anciennes voies ferrées. Après la banlieue et les champs de maïs, c’est l’arrêt à la frontière pour les douanes puis la confection WiFi. Amtrak n’est pas autorisé à offrir le service au Canada.

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Les champs de maïs-grain prêts pour la moisson.

Mais mieux que l’Internet, il y a le Lac auquel je vais jeter un dernier coup d’oeil jusqu’au printemps où je reviendrai retrouver ma gang de voileux et voileuses, mon cercle social mes ami.e.s ma raison d’être et de contribution pour ces années-ci de ma vie. J’ai passé un bon moment avec une centaine d’entre eux et elles chez « Voiles de l’amitié » vendredi dernier. Une soirée où nous avons exploré ensemble des Bahamas qui leur étaient inconnues, les Abacos. Je suis fascinés de voir que pour plusieurs d’entrer nous, les Bahamas se résument au chapelet d’Îles entre Nassau et George Town: les Exumas.

Pourtant, y passer un hiver permet de remonter jusqu’à la découverte de l’Amérique avec Christophe Colomb a San Salvador. Puis de descendre jusqu’à Turk et Caicos, tout à fait au sud, puis de remonter doucement jusqu’aux Abacos en passant par les Family Island avant de rentrer au Lac. Je vous reparlerai de tout cela cet hiver, après Cuba.

Pour l’heure, permettez moi de me remplir les yeux de mes ancrages favoris entre la Pointe sud de l’île LaMotte jusqu’à Port Henry, en passant outre à mes arrêts habituels de Plattsburgh ou Port Kent. Ce midi, je file vers le sud.

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La plage sud de Port Kent garde fière allure à l’automne

Le Lac est bien tranquille même s’il se pare de moutons assez nombreux cet après-midi. Mais personne à voile pour en profiter. Le douanier retardé…heu pardon, retraité que nous avons connu cet été va s’ennuyer des beaux petits bateaux québécois quoi devient le Lac. Ils sont tous partis. La plupart sont déjà autre leurs échasses pendant que quelques-uns se sont sauvés vers le sud comme moi. Je vais rejoindre Jean-Guy, Céline, Luc, Petra, Robert, Louise, Yves et les autres sur la route des rêves 🙂

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Même Wilsborow Bay est méconnaissable quand la Marina se dépare

Arriva!!!

Voilier ou tondeuse?

Voilier ou tondeuse?

Je vous présente mon ami Jerry.

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Vous l’avez entrevu quand on s’est connu en descendant l’automne dernier. C’est le gars dont j’étais jaloux quand je gelais à bord, avec toit mon linge sur le dos pendant qu’il me dépassait en T-Shirt dans sa « caboose ».

Nous sommes restés en contact, on s’est revus à Veto Beach et il m’a invité à m’arrêter en remontant. En fait quand Donna, son épouse est venue nous chercher au quai de Solomons Island, nous venions d’y accoster à une heure d’intervalle.

Il arrivait directement d’un séjour de 10 semaines aux Bahamas et le gazon était à faire le jour même.

Il m’a invité à la maison et Donna nous a servi sa version des Crabes Cakes que Jerry attrape au bout de son quai dans ces fameux Crabe Pots qui ornent la Baie par centaines de milliers.

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C’était parmi les plus délicieux que j’ai goûtés dans mon étude actuelle sur la question. Puis il m’a fait visiter la nouvelle maison (château) qu’il a mise en vente à cause du rôle de tondeur de gazon qui l’empêche de faire de la voile

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Nous avons eu une longue conversation sur ce sujet. À suivre…

43 jours: J’ai battu mon record!

Le meilleur c’était de dormir dans mon lit dans les bras de ma blonde. Quand même, elle m’aime au point de me laisser partir faire mes folies mais j’espère que ce n’est pas sur l’air de cette ancienne chansonnette française : »Je t’aime encore plus quand tu n’es pas là, non pas que j’t’aime moins quand t’es là. Mais j’t’aime encore plus quand tu n’es pas là, car je peux rêver de toi. »

Et ça c’est terminé sur une course folle quand j’ai pris Jean-Marie à bord vendredi midi à Plattsburg. J-M n’est pas juste un photographe hors pair (voir le photo reportage  » Vie à bord. » sur la colone de droite), mais c’est un barreur hors pair. Pendant quatre heure et demi, il nous a tenu la barre non-stop par un vent arrière de 25 Nds avec des bourrasque à 30. Ça demande beaucoup d’attention. Nous nous sommes rendus à la frontière canadienne où nous avons passé la nuit de vendredi soir pendant que vous attendiez la tornade qui n’est finalement pas venue. Ça brassait tout de même dans l’ancrage au point qu’à un moment donné, nous regardions passer les lumières des maisons sur la grève. Nous avons dû dériver sur presqu’un kilomètres avant de nous en rendre compte vraiment. Branlebas de combat d combat, on laisse les pâtes au champignons et boulettes et tout le monde sur le pont pour retourner nous ancrer plus près de la pointe protégée cette fois.

Le point de vue de Jean-Marie

Samedi matin, beau soleil et vent léger. je suis en train de lever l’ancre quand la petite vedette de la Patrouille de la frontière américaine est venu nous rendre visite. Ils avaient eu l’impression que nous cherchions à nous sauver quand ils sont apparus nous ont-ils dit bien candidement quand nous nous sommes dirigés vers eux sitôt l’ancre relevée. On a tout de même eu droit à la vérification administrative en bonne et dûe forme. Finalement, je suis fiché à tous les niveaux avec toutes ces interceptions.

Couché à St-Jean-sur-Richelieu, terrasse, pizza, tout pour nous détendre après une petite journée de voile bien cool mais trop tard pour écluser. Puis le chock le lendemain matin quand je découvre les coûts: Une nuit au quai des écluses devant la ville – 20$ Les écluses pour une journée – 33$ plus celle de St-Ours demain – 22$. Je ne peux que m’indigner quand je pense qu’aux « États », les quais municipaux sont gratuits pour la journée et certains vous laissent passer une nuit ou deux sans vous chasser. Quant aux 13 écluses du Canal Champlain c’est 10$ pour 2 jours. J’ai demandé à gentille jeune dame qui est Maître éclusière à St-Jean de me donner un formulaire de commentaire à remplir. Je vais le poster au « grand boss » ce matin.

Puis, je suis reparti après avoir rendu Jean-Marie à Lyne à Beloeil, tout de suite après le remâtage avec l’aide de deux gars qui étaient là sur les quais. Dont un à qui j’ai laissé ma carte et qui m’a donné l’idée de donner des « Cours de croisière »: – on en reparlera – « Comment faire le tour de l’Amérique à la voile sur un budget de 30$ par jour ».

J’ai passé l’écluse de St-Ourse hier matin dès l’ouverture à 8h30 puis après avoir remonté le Richelieu vent debout jusqu’à Sorel, je me suis payé le bonheur de l’avoir dans le dos jusqu’à Boucherville. Il est au mouillage et doit aussi se demander comment il a pu faire ce beau tour aussi facilement.

La douceur du foyer.

Et nous vous disons: « À la prochaine! »

Réintégrer le Lac Champlain

C’est toujours une expérience émotivement chargée de revenir au Lac. Quand je fais le compte, je me rends compte que j’y navique aujourd’hui sur mon sixième voilier. En effet, le Lac Champlain, comme plusieurs de mes amis de la région de Montrèal, c’est le plan d’eau le plus pittoresque et agréable à navigur depuis Montréal et les environs
Pour la première nuit, je suis dans Cole Bay, juste au sud de Westport où je suis souvent allé. Mais Cole Bay, après toutes ces années, c’est la première fois. C’est ça le charme du lac Champlain; il est inépuisable.
Demain, je rentre à Port Kent. Port Kent, c’est mon village adoptif. J’y suis arrivé il y a 30 ans et les locaux m’ont adopté. Il se sont bien amusés du « Crazy French Cannought ». Ou du » Ding Dong in his Dingy » comme le disait alors avec humour Bob Rynel qui avait dans sons salon une tuile du plafond d’une cathédrale italienne qu’il avait rapporté de son service militqire de ce côté. Pas chanceux, Bob, le guerre est survenue pendant son service militaire, obligbatoire à l’époque.
Mais, il n’ y a pas que Bob Rynel, il y a David Basha qui a passé une bonne partie de sa vie à vouloir gagner la Coupe du Maire et qui y est enfin parvenu l’été passé. Que lui restera-t-il maintenant à conquérir. Puis Ed, qui m’avait accueilli sur la page nord du débarcadaire du traversier vers Burlington et qui m’a rejoint à Vero Beach. Et enfin Anne, qui signe Lucy quand elle fait un commentaire sur le blog. Un « running gag » entre nous depuis que j’ai assimilé la population de Port Kent à la bande de Charly Brown dans le carré de sable de Shultz.
Anne chez qui j’ai dormi hier soir. Anne qui a trouvé Bill qui avait l’énergie de la suivre et la disponibilité de le faire. Un couple qui ne se pose même pas la question quand j’arrive et qui m’invite à passer la nuit dans la chambre d’amis. Puis Ed qui me fait la même offre mais que je ne veux pas déranger car il se fait un peu plus vieux et un peu plus fragile. Comme toujours, c’est mon premier arrêt en montant la côte qui mène au Village.. Peutêtre l’inviter à déjeuner à Keesville au resto familial où David lunch tout les midis depuis que je le connais (30 ans, maintenant). Quand je dis que les gens du Hameau de Port kent sont mes plus vieux amis, c’est pas juste à cause de leur âge mais plutôt à cause du nombre d’années que nous nous aimons.
Sur les photos, l’aigle et l’homme font leur nid sur les rives du Lac Champlain. Puis Chipman Point Marina où je me suis arrêté hier midi. Un endroit où vous serez toujours reçus dans une ambiance familiale et sympathique. Et enfin, Cole bay où je me suis ancré pour la nuit. Seul, tranquille et en douceur car, la température est nettement au-dessus de la moyenne saisonnière. Puis le bon moment de la journée, vers 10h quand le vent est enfin arrivé et que j’ai pu enfin hisser les voiles après une semaine de moteur. Quelle bonheur!
Ce matin, je vous fait cette petite chronique assis sur une chaise à un bureau. C’est une première étape de réintégration à la vie à terre après 40 jours sur l’eau. Drôle de sensation tout de même.
Puis cet après-midi, Jean-Marie qui était là au départ pour les premières journées et qui maintenant m’accompagne dans la réinsertion. Je vous renconterai ça et il y ajoutera les images.

Parlons-en du Canal Champlain

Mais pas trop longtemps tout de même. Que dire de 2 jours à moteur entrecoupés d’arrèts (13 en tout) pour me faire remonter la plupart du temps et me faire redescendre les trois dernières fois. Puis j’ai manqué la dernière pcq je suis arrivé une heure trop tard. ça s’arrête d’écluser à 17h, ces gens-là. Je peux compendre, 2 ou 3 gars qui me regardent passer et quelques autres au cours de la journée. Marche pas fort le Canal cette semaine. « C’est la faute au prix de l’essence, me dit le gars à la « Lock 7 ». Moi, je crois que je suis un peu en avance sur les « Snow birds ». Nous étions plusieurs en route ensemble en Georgie et dans les Carolines mais ça c’est beaucoup espacé depuis.
Mes amis de SUBTIL entre autres que j’ai presque croisés à Cape May y sont encore pour profiter du décor. Je suis d’accord avec eux: C’est scandaleux de tout juste y passer rapidement.
Puis le petit « ron ron » du moteur si charmant il y a 3 jours commence à sonner plutôt comme « VRRRRROUMMM, VRRRROUMMM. » Pas vraiment le son d’un petit chat. Faut dire que l’Hudson sans vent, c’est une côte à remonter. Mais j’y suis enfin arrivé.

Je vous laisse regarder quelques images typiques de cette partie de la route et je termine mon verre de rouge au quai offert par la Compagnie du Canal Champlain, ici au Centre-ville de Withehall. Je vais aller y marcher un peu tout à l’heure.
Puis je vous laisse sur une note joyeuse: Jean-Marie s’est laissé tenter et il va venir me rejoindre à Port Kent ou dans ce coin-là pour que nous fassions un bout de chemin ensemble. Il va pouvoir me donner sa version de la situation sociale au Québec. C’est un interlocuteur prévilégié, il est prof aux Hautes Études Commerciales. Pas vraiment science po ou théatre quand même. J’aime faire de la voile avec Jean-Marie car il est un bon barreur et il aime la bonne bouffe. Ça promet pour la remonté du Lac Champlain. Priez pour des vents favorables. En plus, il fait des photos remarquables. Rappelez-vous ses derniers passages à bord.