43 jours: J’ai battu mon record!

Le meilleur c’était de dormir dans mon lit dans les bras de ma blonde. Quand même, elle m’aime au point de me laisser partir faire mes folies mais j’espère que ce n’est pas sur l’air de cette ancienne chansonnette française : »Je t’aime encore plus quand tu n’es pas là, non pas que j’t’aime moins quand t’es là. Mais j’t’aime encore plus quand tu n’es pas là, car je peux rêver de toi. »

Et ça c’est terminé sur une course folle quand j’ai pris Jean-Marie à bord vendredi midi à Plattsburg. J-M n’est pas juste un photographe hors pair (voir le photo reportage  » Vie à bord. » sur la colone de droite), mais c’est un barreur hors pair. Pendant quatre heure et demi, il nous a tenu la barre non-stop par un vent arrière de 25 Nds avec des bourrasque à 30. Ça demande beaucoup d’attention. Nous nous sommes rendus à la frontière canadienne où nous avons passé la nuit de vendredi soir pendant que vous attendiez la tornade qui n’est finalement pas venue. Ça brassait tout de même dans l’ancrage au point qu’à un moment donné, nous regardions passer les lumières des maisons sur la grève. Nous avons dû dériver sur presqu’un kilomètres avant de nous en rendre compte vraiment. Branlebas de combat d combat, on laisse les pâtes au champignons et boulettes et tout le monde sur le pont pour retourner nous ancrer plus près de la pointe protégée cette fois.

Le point de vue de Jean-Marie

Samedi matin, beau soleil et vent léger. je suis en train de lever l’ancre quand la petite vedette de la Patrouille de la frontière américaine est venu nous rendre visite. Ils avaient eu l’impression que nous cherchions à nous sauver quand ils sont apparus nous ont-ils dit bien candidement quand nous nous sommes dirigés vers eux sitôt l’ancre relevée. On a tout de même eu droit à la vérification administrative en bonne et dûe forme. Finalement, je suis fiché à tous les niveaux avec toutes ces interceptions.

Couché à St-Jean-sur-Richelieu, terrasse, pizza, tout pour nous détendre après une petite journée de voile bien cool mais trop tard pour écluser. Puis le chock le lendemain matin quand je découvre les coûts: Une nuit au quai des écluses devant la ville – 20$ Les écluses pour une journée – 33$ plus celle de St-Ours demain – 22$. Je ne peux que m’indigner quand je pense qu’aux « États », les quais municipaux sont gratuits pour la journée et certains vous laissent passer une nuit ou deux sans vous chasser. Quant aux 13 écluses du Canal Champlain c’est 10$ pour 2 jours. J’ai demandé à gentille jeune dame qui est Maître éclusière à St-Jean de me donner un formulaire de commentaire à remplir. Je vais le poster au « grand boss » ce matin.

Puis, je suis reparti après avoir rendu Jean-Marie à Lyne à Beloeil, tout de suite après le remâtage avec l’aide de deux gars qui étaient là sur les quais. Dont un à qui j’ai laissé ma carte et qui m’a donné l’idée de donner des « Cours de croisière »: – on en reparlera – « Comment faire le tour de l’Amérique à la voile sur un budget de 30$ par jour ».

J’ai passé l’écluse de St-Ourse hier matin dès l’ouverture à 8h30 puis après avoir remonté le Richelieu vent debout jusqu’à Sorel, je me suis payé le bonheur de l’avoir dans le dos jusqu’à Boucherville. Il est au mouillage et doit aussi se demander comment il a pu faire ce beau tour aussi facilement.

La douceur du foyer.

Et nous vous disons: « À la prochaine! »

Réintégrer le Lac Champlain

C’est toujours une expérience émotivement chargée de revenir au Lac. Quand je fais le compte, je me rends compte que j’y navique aujourd’hui sur mon sixième voilier. En effet, le Lac Champlain, comme plusieurs de mes amis de la région de Montrèal, c’est le plan d’eau le plus pittoresque et agréable à navigur depuis Montréal et les environs
Pour la première nuit, je suis dans Cole Bay, juste au sud de Westport où je suis souvent allé. Mais Cole Bay, après toutes ces années, c’est la première fois. C’est ça le charme du lac Champlain; il est inépuisable.
Demain, je rentre à Port Kent. Port Kent, c’est mon village adoptif. J’y suis arrivé il y a 30 ans et les locaux m’ont adopté. Il se sont bien amusés du « Crazy French Cannought ». Ou du » Ding Dong in his Dingy » comme le disait alors avec humour Bob Rynel qui avait dans sons salon une tuile du plafond d’une cathédrale italienne qu’il avait rapporté de son service militqire de ce côté. Pas chanceux, Bob, le guerre est survenue pendant son service militaire, obligbatoire à l’époque.
Mais, il n’ y a pas que Bob Rynel, il y a David Basha qui a passé une bonne partie de sa vie à vouloir gagner la Coupe du Maire et qui y est enfin parvenu l’été passé. Que lui restera-t-il maintenant à conquérir. Puis Ed, qui m’avait accueilli sur la page nord du débarcadaire du traversier vers Burlington et qui m’a rejoint à Vero Beach. Et enfin Anne, qui signe Lucy quand elle fait un commentaire sur le blog. Un « running gag » entre nous depuis que j’ai assimilé la population de Port Kent à la bande de Charly Brown dans le carré de sable de Shultz.
Anne chez qui j’ai dormi hier soir. Anne qui a trouvé Bill qui avait l’énergie de la suivre et la disponibilité de le faire. Un couple qui ne se pose même pas la question quand j’arrive et qui m’invite à passer la nuit dans la chambre d’amis. Puis Ed qui me fait la même offre mais que je ne veux pas déranger car il se fait un peu plus vieux et un peu plus fragile. Comme toujours, c’est mon premier arrêt en montant la côte qui mène au Village.. Peutêtre l’inviter à déjeuner à Keesville au resto familial où David lunch tout les midis depuis que je le connais (30 ans, maintenant). Quand je dis que les gens du Hameau de Port kent sont mes plus vieux amis, c’est pas juste à cause de leur âge mais plutôt à cause du nombre d’années que nous nous aimons.
Sur les photos, l’aigle et l’homme font leur nid sur les rives du Lac Champlain. Puis Chipman Point Marina où je me suis arrêté hier midi. Un endroit où vous serez toujours reçus dans une ambiance familiale et sympathique. Et enfin, Cole bay où je me suis ancré pour la nuit. Seul, tranquille et en douceur car, la température est nettement au-dessus de la moyenne saisonnière. Puis le bon moment de la journée, vers 10h quand le vent est enfin arrivé et que j’ai pu enfin hisser les voiles après une semaine de moteur. Quelle bonheur!
Ce matin, je vous fait cette petite chronique assis sur une chaise à un bureau. C’est une première étape de réintégration à la vie à terre après 40 jours sur l’eau. Drôle de sensation tout de même.
Puis cet après-midi, Jean-Marie qui était là au départ pour les premières journées et qui maintenant m’accompagne dans la réinsertion. Je vous renconterai ça et il y ajoutera les images.

Parlons-en du Canal Champlain

Mais pas trop longtemps tout de même. Que dire de 2 jours à moteur entrecoupés d’arrèts (13 en tout) pour me faire remonter la plupart du temps et me faire redescendre les trois dernières fois. Puis j’ai manqué la dernière pcq je suis arrivé une heure trop tard. ça s’arrête d’écluser à 17h, ces gens-là. Je peux compendre, 2 ou 3 gars qui me regardent passer et quelques autres au cours de la journée. Marche pas fort le Canal cette semaine. « C’est la faute au prix de l’essence, me dit le gars à la « Lock 7 ». Moi, je crois que je suis un peu en avance sur les « Snow birds ». Nous étions plusieurs en route ensemble en Georgie et dans les Carolines mais ça c’est beaucoup espacé depuis.
Mes amis de SUBTIL entre autres que j’ai presque croisés à Cape May y sont encore pour profiter du décor. Je suis d’accord avec eux: C’est scandaleux de tout juste y passer rapidement.
Puis le petit « ron ron » du moteur si charmant il y a 3 jours commence à sonner plutôt comme « VRRRRROUMMM, VRRRROUMMM. » Pas vraiment le son d’un petit chat. Faut dire que l’Hudson sans vent, c’est une côte à remonter. Mais j’y suis enfin arrivé.

Je vous laisse regarder quelques images typiques de cette partie de la route et je termine mon verre de rouge au quai offert par la Compagnie du Canal Champlain, ici au Centre-ville de Withehall. Je vais aller y marcher un peu tout à l’heure.
Puis je vous laisse sur une note joyeuse: Jean-Marie s’est laissé tenter et il va venir me rejoindre à Port Kent ou dans ce coin-là pour que nous fassions un bout de chemin ensemble. Il va pouvoir me donner sa version de la situation sociale au Québec. C’est un interlocuteur prévilégié, il est prof aux Hautes Études Commerciales. Pas vraiment science po ou théatre quand même. J’aime faire de la voile avec Jean-Marie car il est un bon barreur et il aime la bonne bouffe. Ça promet pour la remonté du Lac Champlain. Priez pour des vents favorables. En plus, il fait des photos remarquables. Rappelez-vous ses derniers passages à bord.

Un dimanche à Mid-Hudson

On est loin de Kigali en effet. Il fait au moins aussi chaud par contre. Lower 90. Il parlent en Fareneight, mais vous vous souvenez… Une autre belle journée de mélomane mais cette fois sur la « Route des Chateaux ».

Regradez les images de ces maisonnettes qui étaient à l’époque, la résidence du gardien du phare. Ce n’est pas d’hier que la navigation commerciale est balisée sur cette rivière. Et pour vous dire où nous en sommes, la photo du bateau « Atlantic Dream », c’est pour vous dire que la dernière fois que je l’ai vu, celui-là, c’était à Wilmington, Delaware, juste avant que Manon m’y abandonne. Il y a donc une route fréquentée pour le transport naval entre Wilmington et Albany. Et ça va aller en augmentant car, mes amis à Terrytown, me disait que le Tappan Zee Bridge, juste à côté, qui a pourtant l’air en très bonne forme comparé à notre pont Champlain, va être remplacé d’ici 5 ans par un autre plus haut, à quelques 100 métres plus au nord. On a djà commencé la construction, d’ailleurs.
Pour le reste, c’était journée de pêche dans la moitié supérieure de l’Hudson, en ce beau dimanche. Quant à moi, je surfais encore aujourd’hui sur une marée montante, ce qui m’a permis de franchir 45 Miles, pour me rendre à Castelton. Le rendez-vous des « Snow birds » puisque la Marina y a une grue que vous pouvez louer pour 50$ pour dématter ou rematter selon la saison. Je l’ai déjà utilisée à deux occasions, il y a presque 25 ans, la pemière fois pour démater MAÏTÉ puis la deuxième fois queleues années plus tard avec HERA. Cette fois-ci , je vais faire cela tout seul sur l’autre rive de la rivière, au mouillage qu’ils louent 5$, le meilleur deal sur tout l’ICW.
Puis je ne serai plus ensuite qu’à 2 heures de route pour entreprendre dès demain matin, le Canal et les écluses pour me rendre en 2 jours au Lac Champlain. J’arrive.

Une sortie en mer sans histoire

Tout s’est passé comme prévu, incluant le vent qui a porté le matin puis tourné et diminué en après-midi. Ce qui m’a permis de faire une sortie plus facile que celle tentée la veille dans la brume (voyez les deux photos). La randonnée qui suit la côte du New Jersey de près puis qu’il y a 30 pieds d’eau jusqu’à 30 pieds du bord est divertissante par sa variété de construction dont quelques unes fort pittoresque.
Puis l’entrée dans le port de New York en compagnie d’un voilier français qui arbore son fanion jaune de quarentaine (Arrive-t-il de Bretagne, de la Guadeloupe ou tout implement des Bahamas). Quoiqu’il en soit, il a évidemment fait de la mer le grand cotre en alu d’une quinzaine de mètres. On se fait des « bye bye » quand je leur souhaite la binevenue sur le 16. L’entrée marquée par le Verrazzano Bridge dont je vous avais photographié l’autre face il y a un peu plus de 6 mois déjà. Un port tranquille en cette fin d’après midi. Deux barges tirées traversent le port d’Ouest en Est puis les traversiers orangées de Staten Island. Voilà tout.

Je frôle la Statue de la Liberté la laissant sur tribord pour aller m’ancrer dans le bassin adjacent au Liberté Park juste derrière au fond. Une deuxième suggestion de suite très coquette de Skipper Bob, après le petit ancrage d’hier. Mes seuls compagnons: une outarde veuve qui ne suit même plus le groupe qui passe au-dessus tellement elle est découragée d’avoir perdu son partenaire. Et un PDQ semblable à celui que nous avions il y a 20 ans à l’époque des « Croisières Au Jour le Vent ». Hum, il s’en est passé, des voiliers d’outardes depuis… Qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille?

Lendemain matin, j’ai tout mon temps pour faire dans la photo et les souvenirs. J’attends la marrée basse pour remonter l’Hudson. Pas question de partir d’ici sur une descendante car, même à moteur, je ne ferais que la moitié de la vitesse possible. Regardez la photo de la bouée jaune pour vous donner une idée; ça descend à 4 Nds. Puis le vent doit tourner du Nord-Est à l’Est vers midi ce qui coïncide bien. Je pourrai reprendre ça en poursuivant un peu plus tard au début de soirée. La journée s’annonce belle et longer Manhattan est toujours pittoresque. Sans oublier d’avoir un oeuil sur les multiples traversiers par contre, parce qu’eux, n’ont pas de temps à perdre à éviter un voilier. Mon objectif: me rendre au moins au Tappan Zee Bridge. Puis tient, tant qu’à faire peut-être bien aller saluer Jacques et les amis du Washington Irving Boat Club de Terrytown. Tu te souviens l’accueil, l’automne passé, Loulou?!
Et s’était une bonne idée. Jacques se souvenait de nous et il m’a accueilli avec la même gentillesse que l’automne dernier. C’était leur party d’ouverture ce soir; il y avait un monde fou. Il est quand même venu me mettre les douches en marche.Elles avaient fermées pour l’hiver. Puis devant un drink que je lui ai offert au bar, nous avons placotté et il m’a présenté les autres. Puis m’a remis un botin des autres Yatch clubs sur l’Hudson. quelle belle gagne, que la gagne des bateaux. Je passe la nuit ici comme l’an passé. Pas question de prix; je suis l’invité de Jacques.
Demain je partirai tôt pour profiter de la marée et de la renverse pour remnter le plus loin possible.

PS C’est exactement ce que j’ai fait et la stratégie à bien marché. Pas un brin de vent alors, à moteur, j’ai suivi la marée montante pendant 50 Miles, ma plus grosse journée à date. J’ai passé la journée assis sur le devant du roof adossé au mât les écouteurs dans les oreilles. Comme ça, je n’entend qu’un vague ronron qui vient de l’arrière et me rassure que tout roule bien. Alors, journée mélomane comme je le faisais le samedi quand j’étais pré-ado. À cette époque-là, c’était le Hit-Parade à la radio et il y en avait pour la journée. Je me souviens qu’il y avait les succès, anglais, français et western en alternance. Ça vous en faisait un joli mix. Vous souvenez-v ous de « Unchained melodie »? http://www.youtube.com/watch?v=zrK5u5W8afc
Aujourd’hui, ce fut plutôt Bethoven ce matin, Pavaroti en fin de matinée, puis Chris de Berg et Eric Clapton. Et pour finir, en après-midi, les rockers québécois: Dan, Kevin et mon incontournable Plume. Là, j’écoute le soleil se coucher.