Guide nautique des Bahamas – Les Abacos et les îles du nord-ouest

Guide nautique des Bahamas – Les Abacos et les îles du nord-ouest

Guide nautique des Bahamas

Croisière aux Abacos

Incluant les traversées vers la Floride ainsi que les îles du Centre : Eleuthera, Cat Island et Little San Salvador

Philippe André Pelletier

© Philippe André Pelletier

Les Éditions Ulysse et Pénélope 2016

ISBN 978-2-9816009-1-2


Voici un court extrait pour illustrer le contenu du Guide Nautique de croisière aux Bahamas qui couvre les Abacos et les Îles du nord-ouest de l’archipel des Lucayes. 

Disponible à compter du 1 juin 2016


TABLE DES MATIÈRES

Le guide d’un “voileux aventureux”

Les Bahamas

Climat

Préparation immédiate

Administration

Technique

Santé

Provisions

Navigation / Sécurité / Communication

Cartes marines

Guide nautique

Météo

Communication

Sécurité

Plan de navigation

Traversée du Gulf Stream

Option nord : Lake Worth – West End

Option sud : Key Biscayne – Bimini

NORTH BIMINI

CHUB CAY

NASSAU

WARDERICK WELLS

Les îles du Centre

CAT ISLAND

LITTLE SAN SALVADOR

ELEUTHERA

Les Abacos I – Le terrain de jeu

LITTLE HARBOUR

TAHITI BEACH

HOPE TOWN

MAN-O-WAR CAY

MARSH HARBOUR

GREAT GUANA CAY

TREASURE CAY

GREEN TURTLE CAY

Les Abacos II – La route du retour

MANJACK CAY

SPANISH CAY

ALLANS-PENSACOLA CAY

GREAT SALE CAY

WEST END

Mes coups de cœur

Paravent de Norther

Escales d’urgence

Approvisionnement

Réparation du bateau

Services de santé majeurs

Numéros d’urgence

Merci à mes complices

Crédit photos

Crédits cartographie

Crédit d’édition

Le guide d’un “voileux aventureux”

Je suis un ardent promoteur de l’aventure à la voile et ma proposition de partir le plus tôt possible au cours de sa vie de terrien suppose que nous ayons trouvé un bateau à la mesure de notre budget et un itinéraire envisageable pour un néophyte. Quand j’ai exploré les Bahamas pour la première fois, je l’ai fait à bord de Maïté, un Pearson 30 que j’avais acheté d’occasion au lac Champlain, où je passais mes étés à apprendre à goûter aux plaisirs de la vie à bord. Je rêvais alors de “partir…” et les Bahamas me semblaient un paradis presque aussi exotique que Bora Bora – en tout cas certainement plus abordable à court terme, si je voulais passer du rêve à la réalité avant que le goût de l’aventure ne se perde.

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Les Bahamas

Puisque nous avons choisi ici d’explorer plus à fond la partie nord-ouest des Bahamas, laissez-moi vous situer les Abacos et les îles du Centre dans le contexte d’ensemble de l’Archipel des Lucayes.

Les Bahamas, c’est un archipel de plus de 700 îles et îlots dont la grande majorité ne sont pas habités. Certaines sont même à vendre, si vous êtes immensément riche. La population, qui comptait plus de 300 000 habitants en 2010, est surtout concentrée sur les quelques îles principales, plus facilement accessibles pour le tourisme de masse. Au-delà, vous vous retrouvez rapidement sur des plages désertes et des ancrages forains peu achalandés, à moins que vous ne choisissiez les plus populaires à cause de leurs attraits touristiques. L’avantage des Bahamas, à mon avis, c’est que vous avez justement ce choix, à tout moment, de lever l’ancre et partir vers une autre baie plus animée ou une plus tranquille, aussi accessibles l’une que l’autre, selon votre humeur du moment.

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Les Bahamas s’étendent au nord-est de Cuba sur une distance d’environ 375 milles  marins, de la hauteur de West Palm Beach jusqu’au large des côtes d’Haïti.  

C’est dans une des ces îles que Christophe Colomb a mis le pied en Amérique pour la première fois à l’automne 1492, sur l’île de San Salvador, un peu en retrait vers l’est. Il y a fait la connaissance des Taïnos, une société distincte des Arawaks qu’il a retrouvés ailleurs par la suite dans ses explorations et prises de possession des Antilles, jusqu’en Jamaïque. Deux siècles plus tard, ces îles serviront de repaire aux pirates, flibustiers ou corsaires, selon l’appellation que vous choisirez de leur donner. Aujourd’hui, ce sont les corsaires et pirates modernes qui y cachent leurs trésors : vous y retrouverez votre succursale bancaire coutumière que vous soyez Américain, Anglais ou Canadien. Enfin, même si la reine Elizabeth II en est officiellement le chef suprême, c’est le US Dollar qui y est roi. Ceci étant dit, elle y a laissé des traces de qualité.

Une de mes premières observations de la gente locale, à la première visite : le décorum à l’anglaise. Les bureaucrates de Nassau ou de George Town qui marchent vers leur bureau en complet veston ou en tailleur et leurs enfants qui vont à l’école en costume classique. L’autre dimension qui les distingue, et c’est Jean-Guy qui me le faisait remarquer : tout ce beau monde s’exprime dans un anglais riche et articulé.

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Pour explorer cette partie nord-ouest de l’archipel à votre aise, je vous propose de me suivre sur mon itinéraire favori. Traversons d’abord le Gulf Stream de la Floride, en passant par Bimini puis vers le Great Bahama Bank au sud, avec un arrêt à Nassau puis descendre ensuite jusqu’à Warderick Wells pour s’offrir une bonne position pour traverser vers les îles du Centre. Nous remonterons ensuite ces grandes îles plus à l’est jusqu’au Little Bahama Bank et les Abacos au nord. Puis, de là, nous ramènerons ensemble nos souvenirs vers Fort St.Lucie, Fort Pierce, Cape Canaveral ou même Jacksonville, maintenant que nous serons bien amarinés et que nous ne craindrons plus de faire une plus longue traversée sans escale, au retour.

Une traversée qui se fera aisément avec le souffle doux des alizés, portés en partie par le courant chaud du Gulf Stream. Tout en rêvant déjà à l’an prochain où nous oserons nous offrir la grande rendonnée vers les Exumas et les Family Islands.

Passage Warderick Wells

L’option de rejoindre les Abacos en passant par les îles du Centre avec une escale à Warderick Wells, un itinéraire alternatif intéressant à considérer.     (Wavey Line Charts)   

Préparation immédiate

Vous avez hâte que je vous parle des beaux ancrages et moi aussi de vous faire connaître mes favoris. Mais si vous voulez bien profiter du sable chaud, de l’eau turquoise et des plongées en apnée sur les belles bandes de corail habitées de petits poissons de toutes les couleurs, permettez-moi d’abord de vous aider à mieux vous préparer. Vous en profiterez alors en toute liberté et légèreté : foot loose and fancy free ou libre comme l’air, si vous préférez.

Administration

Pour les Canadiens, les formalités d’entrée aux Bahamas sont simples. Avoir un passeport valide pour au moins 6 mois encore, sans avoir à demander un visa au préalable. On vous en remettra un pour trois mois, renouvelable, lorsque vous vous présenterez au premier Bureau de douane et immigration. Vous devrez alors remplir un formulaire élaboré de douane pour le vaisseau et une carte d’immigration pour chaque passager à bord. N’oubliez pas que vous devrez repasser aux douanes au moment de quitter pour remettre les cartes d’immigration de chacun des équipiers à bord. Le capitaine et les équipiers qui désirent rester plus de 3 mois devront faire une demande pour renouveler leur visa individuel au coût de 25 $US.

Pour la somme de 150 $US pour un bateau de 35 pi ou moins et 300 $US pour plus de 35 pi, on vous remettra un permis de croisière et un permis de pêche pour le bateau ainsi que la taxe de sortie pour au plus trois personnes. Vous devrez débourser 25 $US supplémentaires pour chaque personne additionnelle à bord, le cas échéant. N’oubliez pas que vous devrez vous arrêter au Bureau de douane et immigration des Bahamas en partant et vous rapporter aux douanes américaines au moment de réintégrer les eaux territoriales, en appelant le 1 800 432-1216 au moment de votre arrivée aux États-Unis.

Note sur le permis de croisière : Si vous êtes un habitué du lac Champlain, n’oubliez pas de demander, cette fois-ci, en passant au printemps, votre permis de croisière pour l’année où vous naviguerez en eaux américaines pour vous rendre aux Bahamas à l’automne et pour en revenir au printemps suivant. Une exigence pour les embarcations de 30 pi et plus et une question de courtoisie pour toutes les autres. Rappelez-vous également d’appeler les douanes américaines en rentrant au printemps suivant pour les prévenir de votre retour en eaux territoriales.

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Technique

Au moment de partir pour la grande aventure d’une année ou plus, vous allez évidemment vous assurer d’avoir pris le temps de mettre votre bateau en parfait ordre pour une traversée sécuritaire et confortable, qui sera tout de même plus demandante qu’une simple randonnée de week-end sur le lac. Assurez-vous que votre bateau est en excellente condition de marche, car une réparation même mineure peut vous causer beaucoup plus de désagrément près d’une petite île éloignée que si cela se produisait dans les environs de votre marina habituelle. Tandis qu’un bris majeur pourra vous coûter tout le plaisir anticipé pour la croisière. Chacun connaît l’état de son bateau et ses limites qui seront mises à l’épreuve à un moment où l’autre de sa première croisière significative, croyez-moi. Pour ma part, je m’assure d’avoir fait une inspection visuelle ainsi que du bon fonctionnement de tout le matériel et les équipements qui seront utilisés à un moment donné en route ou à l’ancre. En cas de doute, remplacez! Vous me demandez pourquoi? Relisez depuis le début.

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Santé

Votre trousse de premiers soins est bien garnie. Excellent. Ajoutez-y un antidouleur et un anti-inflammatoire supplémentaires, car en cas de besoin, la clinique la plus proche peut prendre un peu plus de temps à être rejointe qu’en banlieue de Montréal ou de Québec. Il n’y a pas de vaccin particulier requis à moins que vous n’ayez un animal à bord, auquel cas, il devrait avoir été vacciné et vous devrez en fournir la preuve en entrant au Bureau de douane et immigration.

Note administrative : Vous devrez avoir obtenu un permis au préalable au coût de 10 $US pour amener votre toutou avec vous lors de votre randonnée.

Ne vous inquiétez pas de vous retrouver sans accès aux soins de santé sur une île éloignée. Les Bahamiens sont aussi soucieux de leur santé et ont accès aux cliniques locales et à un transport rapide vers Nassau ou sur le continent par avion ou par vedette rapide selon la gravité et l’urgence de la situation. Prenez tout de même les précautions habituelles pour un long séjour à l’étranger selon votre état de santé général.

Note santé-confort : Un désagrément que vous allez sûrement rencontrer aux Bahamas lorsque le vent tombe, c’est l’invasion de No See Em, ces petites bestioles qui passent à travers vos filets moustiquaires et viennent vous cracher leur venin acide sur la peau à la manière de nos brûlots. Certaines personnes comme mon ami Jacques y développent même une allergie qui peu ruiner leur séjour. Assurez-vous de bien vous protéger contre ces petites pestes. Les trucs du terroir : vaporisez vos moustiquaires de Listerine ou, au moment de l’attaque imminente, enduisez-vous d’une lotion légèrement huileuse. Demandez à Mme Avon de vous livrer une grande bouteille de Skin So Soft avant de partir. Elle a été validée depuis 30 ans.

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Provisions

Cette question est beaucoup débattue et chacun y amène ses conseils personnels. Permettez-moi de vous dire que les Bahamiens mangent bien tous les jours. Par contre, dans les îles partout dans le monde, prenez pour acquis que les denrées périssables et les fruits légumes frais sont plus facilement accessibles le lendemain de l’accostage du bateau de réapprovisionnement et le sont moins la veille de son retour. Ainsi, les choix de repas des Bahamiens au cours de la semaine, peuvent, dans les plus petites localités, être déterminés par le cycle d’approvisionnement. L’autre règle d’or de la bouffe : préparez-vous à manger comme les locaux; cela ne vous coûtera pas plus cher que les locaux et vous ferez des découvertes culinaires que vous voudrez poster sur Facebook. 

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Le comptoir de fruits et légumes du Supermarché Maxwell de Marsh Harbour est mieux garni que l’étal du producteur maraîcher de South Palmetto Point. Celui-ci, en revanche, m’offre des fruits et légumes de son jardin qui n’ont pas été réfrigérés.     (Photos J-GO et PAP)
Note alimentaire : Je voudrais souligner en passant pour ceux ou celles qui l’ignoreraient que ces fruits et légumes, tout comme les oeufs, que l’on se procure chez le petit producteur local se conservent beaucoup plus longtemps sans réfrigération.

D’autre part, si vous allez au resto, où vous serez bien assis confortablement sur une terrasse qui donne sur la baie, attendez-vous à payer un peu plus cher que si vous mangez debout au comptoir d’un lolo tenu par une grand-mère bahamienne sur une rue latérale à Marsh Harbour. Dans le chic resto d’un centre de villégiature fréquenté par les touristes américains à Hope Town ou à la disco de Great Guana Cay, la facture sera à l’avenant. J’ai encore un petit peu de travers la facture des deux premières Kalik qu’on s’est offertes en arrivant à North Bimini au Bar le plus huppé en ville. Mais regardez la tête des deux marins d’eau douce qui viennent de goûter à l’eau salée, ont-ils l’air malheureux ?

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La Kalik, brassée aux Bahamas depuis près de 40 ans. Un must, au premier bar venu après une “longue traversée” vers Bimini.      (Photo PAP)

Les deux options sont disponibles, en général, dans la plupart des îles habitées. Parlez aux plaisanciers qui sont déjà installés dans l’ancrage depuis quelques jours. Ou demandez à la communauté ActiveCaptain. Il y a là des recommandations détaillées pour tous les goûts et tous les budgets. À mon avis, c’est une source fiable de référence qui est encore peu influencée par les marchands et beaucoup animée par les membres de la communauté.

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Météo

Autre élément essentiel à la navigation sécuritaire, même sur votre plan d’eau habituel, la météo doit être disponible dans un langage que vous pouvez facilement décoder où que vous soyez. Naturellement, près de la côte américaine, NOAA offre le service tout comme partout ailleurs aux É.-U. À l’automne, je jette toujours un œil sur son site de suivi des ouragans. Ensuite, sur la page de Miami, FL, au moment de la traversée, et sur celle de Melbourne, FL, au retour, au printemps.

Parallèlement, je me suis habitué à d’autres services météo plus imagés et donc plus faciles à interpréter par des amateurs comme moi. Je comprends le sens général des lignes de niveau de pression atmosphérique sur une carte météo, mais je préfère laisser aux spécialistes le soin de les interpréter et de m’offrir une prédiction dans un langage visuel facile à décoder. Ils sont d’ailleurs de plus en plus fiables à court et moyen termes, ce qui me suffit très bien. Mes sites favoris lorsque je peux me brancher au Net sont :

Passage Weather, que j’aime bien, car il me permet de télécharger la carte météo de la prochaine semaine au cas où je n’aurais pas accès au Wi-Fi.

Sailflow, que j’utilise depuis plusieurs années au lac Champlain, qui me parle aussi dans un langage imagé et coloré, mais qui est moins présent aux Bahamas toutefois.

Windyty, Quand je suis branché, il me donne une vue d’ensemble me permettant de mieux voir comment la météo générale de l’Atlantique nord affectera mon vent à George Town ou Marsh Harbour. C’est grâce à lui que je vois venir les Norther une semaine d’avance, entre autres. Si vous vous sentez à l’aise avec celui-ci, prenez le temps de télécharger l’application pour votre tablette. Elle est beaucoup plus facile à utiliser que la page Web.

Weather4D, qui me permet de télécharger les cartes météo (grib) des quatre prochains jours pour utilisation hors ligne. Il me donne des informations météo détaillées (vents, vagues, températures, pressions atmosphériques, courants et plus) et a même une fonction de routage en boni.

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Option nord : Lake Worth – West End

C’est l’option des pêcheurs de thon floridiens et de leurs copains joueurs au casino. Leur point de chute le plus rapproché se trouve à West End, Grand Bahamas à 35 milles marins de Lake Worth Inlet ou de West Palm Beach. Freeport est tout juste quelques miles plus loin, mais est surtout fréquenté par les très grosses unités et les petits bateaux de croisière-casino. À leur avis, les Bahamas, c’est une semaine de vacances ou même juste un long week-end.

Je remarque que c’est aussi l’option de plusieurs de mes amis états-uniens dont j’ai fait la connaissance en descendant vers le sud à quelques reprises. Pour quelqu’un qui habite le centre de la Côte est, la Géorgie, la Virginie ou même la baie Chesapeake, une croisière aux Bahamas, c’est l’affaire de 2 mois et ils se dirigent naturellement vers les Abacos où la plupart d’entre eux iront flâner 4 ou 6 semaines puis rentreront poursuivre leur hiver sur l’eau autour de leurs marinas respectives. Je qualifierais cette option qui consiste à contourner Grand Bahamas et rejoindre les Abacos par le nord de “traversée des petits pressés”.

Ce n’est pas l’option habituelle des plaisanciers qui viennent de plus au nord et qui passeront l’hiver ou au moins trois mois à explorer les Bahamas en passant par Nassau pour explorer les Exumas, pour leur part. Quant à moi, je préfère garder cet itinéraire qui contourne les Abacos par le nord pour le retour au printemps.

Cela peut aussi être une option de “traversée paresseuse”, à partir de Fort Lauderdale en se laissant porter par le Gulf Stream dans son petit croiseur ou son trawler sur une distance d’une cinquantaine de milles marins. Une option qui ne vous paraîtra pas plus longue, vu que le courant vous portera pour une bonne partie du chemin au lieu de devoir le contrer si vous partiez de la distance la plus proche. Vous ferez sensiblement la même distance sur l’eau de toute manière si vous filez à 5 ou 7 nœuds. 

Votre point d’arrivée aux Bahamas sera toujours à West End ou vous pourrez vous ancrer de part et d’autre de la pointe de la marina Old Bahama Bay, selon la direction des vents en arrivant. Les fonds sont bons de chaque côté et vous serez ébahis par la limpidité de l’eau qui n’a son pareil nulle part ailleurs dans le monde où j’ai eu l’opportunité de naviguer.

Vous pourrez facilement vous rendre aux douanes dans la marina pour les formalités d’entrée en eaux territoriales bahamiennes. Puis, si vous êtes ancrés du côté nord, vous pourrez, d’ors et déjà aller goûter votre premier Rhum Punch au petit bar de plage  du centre de villégiature.

Traversées aux Abacos
La traversée vers West End, l’option habituelle des plaisanciers qui choisissent de n’y passer que les deux plus beaux mois, à compter de la mi-février. Celle du bas vers North Bimini, pour ceux qui ont le temps et préfèrent passer par Nassau et Eleuthera.     (Wavey Line Charts)    

Option sud : Key Biscayne – Bimini

Même si je ne vais qu’aux Abacos, cette option est celle que je préfère, comme 90 % des plaisanciers québécois que j’ai rencontrés aux Bahamas ou dans l’Intracostal en m’y rendant. Elle consiste à pousser la descente de la Côte est jusqu’à Key Biscayne, au sud de Miami. Les plaisanciers se regroupent devant No Name Harbor juste avant de contourner Cape Florida, la pointe sud de Key Biscayne, en attendant la fenêtre météo favorable telle que décrite plus haut. Si vous en êtes à vos premières armes, vous trouverez là un groupe de soutien qui vous aidera à prendre la bonne décision au bon moment ou encore, au besoin, à trouver le courage de vous lancer pour une première fois vers l’inconnu. Quand le vent passe au-delà du sud-est et commence à rendre l’ancrage inconfortable. Heureusement, c’est justement le temps de partir s’il ne souffle pas trop fort. Autrement, vous pouvez toujours aller vous réfugier un peu plus au nord, dans l’ancrage de Key Bisacayne Bight, en attendant qu’il passe franchement à l’ouest, et vous lancer pour la plus belle traversée au portant. Quoi qu’il en soit, lorsque le vent diminue, tourne au secteur sud et que Miss Météo vous promet qu’il resta dans cet état pour 24 heures, vous aurez amplement de temps pour traverser en tout confort et toute sécurité.

Note psychologique : Si vous êtes trop impatient pour attendre le bon moment météo, vous ne mourrez pas, mais vous vous offrirez assez d’inconfort ou vous vous ferez peut-être une assez “bonne peur” pour rendre le reste du voyage inconfortable à chaque fois que vous sentirez le souffle monter et briser le “charme des îles”. Prenez patience, cela ne vaut pas le coup pour quelques jours de plus qui vous paraîtront moins agréables en conséquence de toute manière.

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ELEUTHERA

Cette île allongée sur une distance d’une centaine de milles marins de longueur monte vers le nord puis tourne vers le nord-ouest, comme pour vous inviter à la rejoindre directement à partir de Nassau. Quand je me la rappelle, ce qui me vient immédiatement à l’esprit, c’est le sable rosé de ses plages que j’ai découvertes pour la première fois lors d’une visite clandestine au Club Med qui y exploitait un village du côté Atlantique, dans les années 1980. On m’avait expliqué alors que cette apparence de sable rosé venait de coraux rouges émiettés de la bande de récifs qui protègent la plage et qui viennent se mêler avec le sable blanc. J’ai appris depuis que ce sont plutôt les minuscules coquillages rouge vif de protozoaires qui ont une durée vie très courte et qui lèguent leur carcasse en mourant. Celles-ci se brisent en miettes fines et viennent se mêler au sable pale de certaines plages et leur donnent ce reflet rosé sous un certain éclairage. Le parfait complément au turquoise de l’eau. C’est magique comme look!

C’est une île des plus populeuses, à part New Providence, environ 10 000 habitants, et une des plus fréquentées par la clientèle touristique qui y accède facilement grâce à ses quatre aéroports, dont deux internationaux. Sa capitale, Governor’s Harbour, comme son nom l’indique, a été la résidence du gouverneur général qui était un égal de celui du Dominion of Canada, une autre possession britannique de l’époque, qui l’arborait fièrement par son drapeau rouge marqué de l’emblème du Royaume-Uni.

Elle est garnie du haut en bas de centres de villégiature de haut de gamme surtout du côté Atlantique, mais laisse encore quelques petits endroits charmants et lieux pittoresques à découvrir en mode Airbnb ou par les plaisanciers du côté opposé, sur le banc qui la sépare des Exumas au sud et de Nassau au nord. Je veux attirer votre attention sur les ancrages qui me plaisent le plus, vous laissant aussi le choix d’en découvrir d’autres avec les amis que vous vous serez faits après quelques mois de navigation d’île en île.

Si vous vous êtes fait rouler un peu trop à votre goût sur votre trawler en traversant depuis Cat Island sous le vent du passage The Bridge, entre les deux îles, et que vous avez hâte que cela se calme, vous laisserez peut-être passer la première occasion à East End Point, qui est tout de même assez allongée pour que son ancrage vous offre une bonne protection des alizés s’ils ne tournent pas au sud de l’est. L’ancrage sur un bon fond de sable est pittoresque et bien tranquille si le vent ne monte pas.

Eleuthera
Eleuthera s’étend à l’est de Nassau et vous invite à venir rencontrer des terriens pour faire changement et profiter de l’accueil des Bahamiens.      (Wavey Line Charts)

Votre première option en provenance de Warderick Wells, en cas de vents plus forts, ou plus du sud, sera la marina de Davis Harbour ou, un mille plus loin, le charmant petit ancrage de Plum Creek, que je choisirais. Il est ainsi nommé à cause de la forme évasée de son bassin capable d’accueillir 3 ou 4 bateaux. Quant à moi, je préfère pousser deux heures plus loin, contourner la Powel Point et entrer dans The Bight par le Davis Channel, bien marqué par son obélisque sur la petite caye du côté sud. Poison Channel est légèrement plus court mais son nom… Laissez traîner une ligne dans le Davis Channel et vous mangerez du vivaneau à queue jaune pour dîner. Tout simplement délicieux!

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Davis Channel
L’obélisque sur la rive sud de Davis Channel vous rassure que vous êtes dans le bon chenal pour rejoindre la sécurité de Rock Sound et déguster votre vivaneau.     (Photo JGO)

Rendu à l’intérieur, je laisse Poison Point sur tribord et je vais me réfugier aussi loin que la profondeur me le permet, tout au fond de Rock Sound Harbour, près du petit aéroport. De là, j’ai accès au quai du village où les pêcheurs vous proposeront leur Catch of the Day. Mais oui, ils pêchent même l’hiver maintenant, contrairement à leurs collègues de Rum Cay, à l’époque. À terre, il y a tous les services d’une escale technique incluant un NAPA Store pour le bateau et un Liquor Store pour le capitaine. Si vous avez de grosses provisions à faire ou si votre moteur d’annexe est en panne, vous pouvez aussi vous ancrer devant la marina-resto Wild Orchid, plus resto que marina. Vous y serez plus près du centre commercial à quelques minutes de marche vers le nord. Si vous y êtes venus directement des Exumas, vous allez apprécier la tranquillité de l’endroit.

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Le passage à travers Current Cut doit être planifié avec prudence pour ne pas être emporté par le courant pouvant atteindre jusqu’à  8 nœuds et vous faire perdre de la manœuvrabilité. Autrement, le passage est sécuritaire et facile à identifier simplement par la couleur de l’eau très profonde et bleu foncé. Au besoin, on peut s’ancrer de part et d’autre pour attendre le moment opportun pour la traversée, mais je préfère calculer mon temps d’approche pour ne pas avoir à le faire. Avec votre navigateur GPS, c’est tellement facile d’ajuster sa vitesse pour passer à un endroit précis à un moment choisi, de deux à quatre heures plus loin. Consultez vos marées avant de lever l’ancre et naviguez stratégiquement comme un pro qui sait qu’en marée descendante, le courant file vers le nord dans la passe.

Après avoir traversé le Current Cut, tournez vers le nord-nord-est dans un des beaux paysages marins des Bahamas, à mon goût. L’eau change de couleur au fur et à mesure que vous progressez dans la passe bien balisée, puis avec le soleil couchant derrière vous, la lumière qui se reflète sur Spanish Wells vous y invite pour rejoindre quelques bons ancrages.

Maman et ses petits
Les petits canards qui suivent leur maman pour une excursion de pêche sur le banc.     (Photo JGO)

Vous trouverez aussi quelques chantiers navals dans l’agglomération de Spanish Wells, le centre de services le plus complet de l’île, qui se vante d’abriter les meilleurs mécanos des Bahamas. Un traversier rapide relie l’île d’Eleuthera à Spanish Wells sur Russel Island, qui s’étend vers l’ouest. La partie est du chenal du traversier est votre entrée du port en venant de l’Atlantique. Vous pouvez aussi y accéder par le chenal venant du sud si vous avez suivi ma route en remontant le long de l’ouest de l’île, à partir de Current Cut.

Vous pouvez jeter l’ancre à gauche, juste avant la passe qui mène dans le port, si vous voulez prendre une petite pause avant de traverser vers les Abacos. Sinon, un autre mouillage populaire et bien protégé vous attends à la sortie est de Russel Island. Si vous avez besoin de vous ressourcer et qu’une marina s’impose, à gauche après être entré, vous trouverez le Spanish Harbour Yacht Haven qui est en train de se refaire une beauté de fond en comble. Elle demeure encore abordable à cause de cette situation transitoire. Profitez de l’occasion pour vous offrir la vie des gens riches et célèbres. Elle risque de devenir plutôt haut de gamme si j’en juge par la qualité des installation et l’ampleur des travaux en cours au printemps 2016.

Note technique : Pour tous vos besoins de réparations mécaniques ou électriques, vous trouverez des gens compétents pour le faire chez On Site Marine & Auto Services. Charlie Pinder, le “Boat Doctor”, n’est plus mais il a laissé un bel héritage de compétences aux siens en partant. Si, d’autre part, vous n’avez besoin que de pièces, R and B Boatyard a un stock élaboré à des prix raisonnablement majorés. Vous pourrez alors aller vous récompenser en allant dépenser l’argent économisé au Budda Snack Shak en haut sur la butte en arrière.

Prenez le temps de traverser la crête de l’île pour vous retrouver sur Leo Pinder St., la rue principale, très achalandée vers 13 h quand tout le monde (environ 1 500 habitants) retourne travailler et que les commerces vont rouvrir. Sauf le Food Fair, la grande surface qui, elle, ne ferme pas et devient le centre de la vie en ville. Vous y trouverez tout pour cuisiner et pour la maison à des prix comparables à ceux de Montréal. À vous faire regretter d’avoir surchargé votre voilier de bouffe en conserve. Je vous le rappelle, les Bahamiens mangent eux aussi et ils mangent très bien.

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Les maisonnettes de Spanish Wells dont celle de Leo Pinder, le père fondateur de Spanish Wells, date de la fin du 18e siècle nous ont impressionnés par leur ressemblance avec les maisons traditionnelles de nos campagnes québécoises.    (Photo JGO)   
Note de sécurité : Si un Norther vous menace par ici, Mark me suggère un ancrage complètement fermé au milieu de Royal Island, à l’ouest avant d’entrer dans le port. Vous pourrez partir de là en contournant la pointe sud-ouest et monter directement vers les Abacos. Un ancrage très populaire auprès des plaisanciers en attente de traverser aux Abacos.

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Les Abacos I – Le terrain de jeu

Le Little Bahama Bank est la partie la plus nordique de l’archipel des Bahamas. Elle comprend l’île de Grand Bahamas, le territoire de prédilection des pêcheurs au gros de la Floride qui l’atteignent en deux heures avec leurs Grand Bank, ces magnifiques bateaux de pêche dont le flying bridge est aussi haut que le mât de mon voilier. Ils partent de West Palm Beach ou de Lake Worth, FL. Tout comme tous ces amateurs de casino qui prétendent y venir en visite, mais qui ne passent que quelques heures au “marché des voleurs” puis retournent rapidement à leur forfait et leurs jetons.

Little Bahama Bank est complété par les Abacos (Great et Little), deux îles intimement imbriquées au point que de loin on penserait qu’elles ne font qu’une. C’est la partie qui nous intéresse et que nous allons explorer ensemble dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, en passant par l’est de Great Abaco pour la contourner et revenir vers l’ouest par le nord de Little Abaco et, finalement, traverser le Gulf Stream de nouveau pour rejoindre la Floride.

Je vous préviens toutefois, avant de partir, que je ne fais que vous inviter à me suivre en marge de la vie trépidante des touristes américains que vous allez y rencontrer en bateaux d’excursion ou dans les nombreux centres de villégiature faciles à rejoindre à partir de Miami et Fort Lauderdale, d’un simple saut de crapaud en Cessna. Ce que je vous propose, c’est de poursuivre notre croisière dans les îles et non pas le guide touristique des Bahamas américaines”.

Ce qui m’a frappé en venant ici pour la première fois, c’est ce grand “lac” qui va de Little Harbour au sud à Green Turtle Cay au nord. Une étendue d’eau bordée à l’ouest par Little Abaco et à l’est, du côté Atlantique, par un chapelet d’îles et de cayes plus ou moins allongées qui brisent les lames des alizés. À vol d’oiseau, mon neveu golfeur, en arrivant du nord, dirait un par 5 en forme de jambe de  chien à droite. Moi je vois un plan d’eau de 3 milles marins de large en moyenne par 25 de long avec des vents de 10 à 15 nœuds par le travers 80 % du temps. J’appellerais plutôt cela l’“ultime terrain de jeu des voileux” comme moi. Allons le découvrir ensemble!

Note sociologique : Pour la météo la plus à jour sur le terrain de jeux et ne rien manquer de la vie mondaine des plaisanciers qui s’y amusent, écoutez Roxy,  la voix du Abacos Cruiser’s Net sur la voie 68 de votre VHF à compter de 8h30. Vous y serez informés de la vie communautaire, des évènements, regroupements et sorties prévus au cours des prochains jours.

Les Abacos seraient même une destination possible si vous aviez décidé en cours de route vers le sud, à l’automne, de ne pas traverser et de vous contenter plutôt des Florida Keys comme préférait le faire mon ami Jean-Guy avec son trawler. Avec la venue de février et le départ des Northers qui ont cessé de nous brasser, la traversée, en passant par Bimini et les Berry Islands jusqu’à Little Harbour, peut se faire facilement en 4 ou 5 jours de voile ou moteur. Et vous pouvez vous y amuser ensuite pour au moins deux bons mois avant de remonter vers le nord.

Abaco Bay
La grande baie des Abacos, qui s’allonge de Little Harbour à Green Turtle Cay. Un véritable terrain de jeu pour les voiliers.      (Wavey Line Charts)

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TREASURE CAY

De ce côté-ci de la baie, à une dizaine de milles au nord de Marsh Harbour, à l’intérieur de la pointe de Sand Bar Cay, vous accéderez par une passe étroite à un réseau de bassins intérieurs développés et administrés par Treasure Cay Resort, qui gère aussi une marina et son bassin de mouillages, des condos et l’accès à une des 10 plus belles plages au monde, nous dit-on. Je n’ai pas d’arguments pour nier le chiffre 10, mais je peux attester de la qualité incomparable du sable fin et des 22 milles de long de ce sable blanc qui borde l’eau turquoise.

C’est le rendez-vous des Québécois aux Abacos. Ils n’y sont pas les seuls, mais ils y sont relativement plus nombreux qu’ailleurs. C’est un endroit complètement fermé, donc tout à fait sécuritaire et doté de tous les services à un prix abordable. Les mouillages sont à 20 $US par jour mais si vous choisissez de vous y installer à plus ou moins long terme, vous pouvez négocier un tarif préférentiel. Mon ami Régent y gare son catamaran depuis une dizaine d’années quand il n’est pas en train de s’amuser à faire le tour des îles voisines. Cela lui donne accès aux douches et au dépanneur ainsi qu’à l’internet à un tarif mensuel plus avantageux que je ne paie au Lac Champlain.

Le resto-bar fait une soirée pizza le jeudi et le Coco Bar de la plage voisine, un party musical tous les samedis. Mais l’événement de la semaine, c’est le feu de camp sur la plage, au coucher de soleil le mardi soir. Les autres jours de la semaine, il va au gym pendant que son équipière garnit la collection de coquillages pour ses petits-enfants ou jase avec eux sur Skype grâce à une bonne connexion Wi-Fi incluse.

Si vous regardez la carte, vous confirmerez que Treasure Cay est au coeur de la partie nord de la Bay of the Abacos avec toutes les destinations à quelques heures de voile, incluant Marsh Harbour, quand vient le moment de refaire les provisions.

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Sur le balcon arrière de son trawler, Jean-Guy regarde descendre le soleil sur le mouillage du Treasure Cay Resort, avec Adrenaline I, le Cat de Régent et les condos en arrière-plan, en se remémorant  avec plaisir sa longue marche sur cette plage extraordinaire.     (Photo PAP)

Le plan de mouillage est assez vaste et il y a toujours des places libres. Sauf le “jeudi de la pizza”, auquel cas vaut mieux arriver la veille ou se voir contraint à jeter l’ancre tout au fond, là où il y a quelques espaces disponibles.

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TAHITI BEACH

Vous ne pouvez pas résister à l’appel de ce petit joyau. Non, bien sûr, ce n’est pas Tahiti, mais c’est tellement charmant, cette plage des deux côtés d’une belle dune de sable blanc avançant en un long croissant qui pointe vers l’autre rive, Lubbers’ Quarters Cay qui vous invite pour le lunch ou le dîner. Prenez le temps de mouiller votre ancre au nord de la plage et d’aller vous y mouiller les pieds. Une photo prise au bon moment donnera l’impression que vous marchez sur l’eau et  confondra les plus sceptiques.

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Tahiti Beach, une impression de marcher sur l’eau, mais aussi un bel endroit pour aller se prélasser sur une plage de sable doux et de sculptures de bois flotté.      (Photo JGO)

C’est le bon endroit pour offrir un jour de congé à la personne au poêle à bord, l’option pour le lunch est le resto du Lubbers’ Quarters et ses mahi-mahi burgers recherchés à 20 milles à la ronde. Quant au dîner, offrez-vous Cracker P’s, à côté. Vous serez reçu par le chef Patrick Stewart qui a fait ses classes au Reine Elizabeth puis a été chef à Gray Rock dans les Laurentides, avant de revenir bâtir son propre établissement ici sur le site défriché par Cracker Penders il y a 30 ans. Il vous expliquera son menu en français avec un petit sourire gêné et fier à la fois en vous précisant que c’est grâce à sa maman, une petite fille francophone de Saint-Stanislas, près de Trois-Rivières qui lui a appris le français quant il était tout petit.

Si le vent tourne entre-temps, ne vous en faites pas. Vous avez des mouillages bien protégés de toutes parts, entre les deux îles. Il vous suffira de 10 minutes pour vous déplacer sous le vent de l’autre côté.

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Les photos d’époque de l’ancêtre, Cracker Pender qui trône fiement au dessus du bar illustre aujourd’hui l’étiquette de la sauce piquante du patron du Cracker P’s.      (Photo PAP)

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Mes coups de cœur

J’ai trouvé cet exercice très difficile parce que je me suis limité à 10 endroits à n’absolument pas manquer pendant que nous y sommes. Il y a tellement à voir de tous côtés. Alors, par ordre de préférence:

  1. GREEN TURTLE CAY pour l’authenticité du village et des gens qui l’habitent mais aussi pour la vie douce que nous y percevons à chaque tournant d’une petite rue toute proprette.
  2. TREASURE CAY, un mouillage tout à fait protégé où vous voudrez vous installer pour la saison et le farniente sur une des plus belles plages au monde de l’autre côté de la dune.
  3. GOVERNOR’S HARBOUR, un vendredi soir de BBQ sur la plage où les plaisanciers se mêlent aux touristes aussi bien que les locaux pour un souper à la table du commensal suivi d’un gros party de danse dans la rue.
  4. SPANISH WELLS qui vous propose un refuge très bien protégé, mais surtout un petit village animé qui illustre la vie active des Bahamiens d’ Eleuthera.
  5. WARDERIK WELLS pour l’environnement féérique de son ancrage et surtout pour  l’accueil sympathique des jeunes bénévoles qui gèrent le Parc national des Exumas.
  6. NASSAU pour les Conch fritters au bar du Poop Deck Dock et le dîner de fruits de mer sur sa terrasse sur le port en soirée.  
  7. CAT ISLAND pour la visite de l’Hermitage sur Mount Alvernia le point le plus élevé des Bahamas et une curiosité à l’origine historique cocasse.
  8. LONG ISLAND pour la balade en annexe dans Joe’s Sound jusqu’au village de Seimours pour le dîner.
  9. TAHITI BEACH dans la baie des Abacos vous offre l’impression de marcher sur l’eau sur sa longue dune de sable qui vous amène presque de l’autre côté chez Cracker Ps pour le dîner chez un hôte fort sympathique.  
  10. HOPE TOWN et son phare à visiter absolument, aussi bien pour l’observation détaillée de sa mécanique que pour la vue panoramique sur l’environnement.

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Guide nautique des Bahamas – Les Abacos

Quel est le meilleur itinéraire pour découvrir les Abacos et ne rien manquer des charmes de cet archipel populaire du nord des Bahamas? Quels sont les ancrages les plus pittoresques ou confortables? Quelles îles sont à ne pas manquer et pourquoi?

Spécialement conçu pour ceux qui s’y aventurent pour la première fois, ce guide vous indique les petits endroits charmants à découvrir, les rendez-vous à ne pas manquer et les baies protégées où aller marcher sur la plage ou découvrir un village bahamien typique. Mais surtout, pour préparer votre croisière en tenant compte des conseils d’un marin d’expérience qui explore les Bahamas depuis plus de 30 ans déjà. Il vous guidera sur un itinéraire sécuritaire et confortable pour l’équipage. Sans compter les conseils techniques pour bien préparer son bateau et tout ce qu’il faut savoir au sujet du climat et de la météo des communications, desformalités de douanes, des points d’approvisionnement et de réparation.

À partir de ses suggestions d’itinéraires pour la traversée du Gulf Stream et l’accès au “Terrain de jeu des Abacos” jusqu’aux différentes options de retour par le nord de Little Bahama Bank,  Philippe André Pelletier saura vous renseigner par ses connaissances approfondies du parcours et vous divertir avec ses observations et anecdotes amusantes.

Le Guide nautique des Bahamas, Section nord couvre principalement les Abacos mais il  inclut aussi les îles du Centre (Eleuthera, Little San Salvador et Cat Island). Il  vous aidera à vivre pleinement l’expérience unique des Bahamas sans soucis.

Si vous planifiez de naviguer sur l’ensemble de l’archipel des Lucayes procurez-vous son complément logique :  Le Guide nautique des Bahamas, Section sud qui couvre pour sa part les Exumas et qui comprend aussi les Jumentos Cays, les Family Islands et les îles Turks et Caïcos. plus au sud.

https://voiliersurprises.com/  

VoilierSurprises@gmail.com

Philippe André Pelletier navigue la plupart du temps sur son petit voilier SurpriseS au Lac Champlain en été et sur la Côte est américaine et dans le sud en hiver. Il a vécu il y a quelques années, dans les iles Vierges britaniques et a navigué dans les Antilles jusqu’en Grenade. À l’automne 2016, il planifie de vous emmener de nouveau aux Bahamas en passant cette fois par Cuba.

Un autre guide nautique en perspective.

Ce Guide est disponible à compter du 1 juin 2016.

Pour commander:

1 –  Envoyez un courriel à voiliersurprises@gmail.com et indiquez :

  • Vos nom et prénom
  • Le ou les guides désirés
  • Le format de lecture : EPUB, MOBI, PDF ou autre…

2- Déposez 13,99 $ + 0,50 $ de frais de transaction = 14,49 $CAN  dans mon compte Paypal Me pour chaque Guide commandé. Votre commande vous sera expédiée sur réception du message Paypal.                    Cliquez ici pour faire votre paiement : PaypalMe

Bonne lecture et belle croisière !

Guide nautique des Bahamas – Les Exumas et les Îles du sud-est

Guide nautique des Bahamas – Les Exumas et les Îles du sud-est

Guide nautique des Bahamas

Croisière aux Exumas

Incluant la traversée de la Floride, les Family Islands, les Jumentos Cays, ainsi que les îles Turks et Caïcos

Philippe André Pelletier

© Philippe André Pelletier

Les Éditions Ulysse et Pénélope 2016

ISBN 978-2-9816009-0-5


Voici un court extrait pour illustrer le contenu du Guide Nautique de croisière aux Bahamas qui couvre les Exumas et les Îles du sud-est de l’archipel des Lucayes. 

Disponible à compter du 1 juin 2016

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TABLE DES MATIÈRES

Le guide d’un “voileux aventureux”

Les Bahamas

Climat

Préparation immédiate

Administration

Technique

Santé

Provisions

Navigation / Sécurité / Communication

Cartes marines

Guide nautique

Météo

Communication

Sécurité

Plan de navigation

Traversée du Gulf Stream

Option nord : Lake Worth – West End

Option sud : Key Biscayne – Bimini

NORTH BIMINI

CHUB CAY

NASSAU

Les Exumas

ALLEN CAY / HIGHBOURNE CAY

NORMAN’S CAY

SHROUD CAY

WARDERICK WELLS

HALL’S POND CAY

O’BRIENS CAY

CAMBRIDGE CAY

JOE CAY CUT

COMPASS CAY

STANIEL CAY

BLACK POINT / GREAT INAGUA

LITTLE FARMERS CAY

RUDDER CUT CAY

LEE STOCKING ISLAND

GEORGE TOWN / GREAT EXUMA

JUMENTOS CAYS et RAGGED ISLAND

Les Family Islands

LONG ISLAND

CONCEPTION ISLAND

SAN SALVADOR

RUM CAY

CROOKED & ACKLINS ISLANDS

GREAT INAGUA

MAYAGUANA

TURKS-ET-CAÏCOS

Mes coups de cœur

Paravent de Norther

Escales d’urgence

Approvisionnement

Réparation du bateau

Services de santé majeurs

Numéros d’urgence

Merci à mes complices

Crédit photos

Crédits cartographie

Crédit d’édition

Le guide d’un “voileux aventureux”

Je suis un ardent promoteur de l’aventure à la voile et ma proposition de partir le plus tôt possible au cours de sa vie de terrien suppose que nous ayons trouvé un bateau à la mesure de notre budget et un itinéraire envisageable pour un néophyte. Quand j’ai exploré les Bahamas pour la première fois, je l’ai fait à bord de Maïté, un Pearson 30 que j’avais acheté d’occasion au lac Champlain, où je passais mes étés à apprendre à goûter aux plaisirs de la vie à bord. Je rêvais alors de “partir…” et les Bahamas me semblaient un paradis presque aussi exotique que Bora Bora – en tout cas certainement plus abordable à court terme, si je voulais passer du rêve à la réalité avant que le goût de l’aventure ne se perde.

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Les Bahamas

Puisque nous avons choisi ici d’explorer plus à fond la partie sud-est des Bahamas, laissez-moi vous situer les Exumas, les Jumentos Cays, les Family Islands et les îles Turks et Caïcos dans le contexte d’ensemble de l’Archipel des Lucayes.

Les Bahamas, c’est un archipel de plus de 700 îles et îlots dont la grande majorité ne sont pas habités. Certaines sont même à vendre, si vous êtes immensément riche. La population, qui comptait plus de 300 000 habitants en 2010, est surtout concentrée sur les quelques îles principales, plus facilement accessibles pour le tourisme de masse. Au-delà, vous vous retrouvez rapidement sur des plages désertes et des ancrages forains peu achalandés, à moins que vous ne choisissiez les plus populaires à cause de leurs attraits touristiques. L’avantage des Bahamas, à mon avis, c’est que vous avez justement ce choix, à tout moment, de lever l’ancre et partir vers une autre baie plus animée ou une plus tranquille, aussi accessibles l’une que l’autre, selon votre humeur du moment.

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Les Bahamas s’étendent au nord-est de Cuba sur une distance d’environ 375 milles  marins, de la hauteur de West Palm Beach jusqu’au large des côtes d’Haïti.  

C’est dans une des ces îles que Christophe Colomb a mis le pied en Amérique pour la première fois à l’automne 1492, sur l’île de San Salvador, un peu en retrait vers l’est. Il y a fait la connaissance des Taïnos, une société distincte des Arawaks qu’il a retrouvés ailleurs par la suite dans ses explorations et prises de possession des Antilles, jusqu’en Jamaïque. Deux siècles plus tard, ces îles serviront de repaire aux pirates, flibustiers ou corsaires, selon l’appellation que vous choisirez de leur donner. Aujourd’hui, ce sont les corsaires et pirates modernes qui y cachent leurs trésors : vous y retrouverez votre succursale bancaire coutumière que vous soyez Américain, Anglais ou Canadien. Enfin, même si la reine Elizabeth II en est officiellement le chef suprême, c’est le US Dollar qui y est roi. Ceci étant dit, elle y a laissé des traces de qualité.

Une de mes premières observations de la gente locale, à la première visite : le décorum à l’anglaise. Les bureaucrates de Nassau ou de George Town qui marchent vers leur bureau en complet veston ou en tailleur et leurs enfants qui vont à l’école en costume classique. L’autre dimension qui les distingue, et c’est Jean-Guy qui me le faisait remarquer : tout ce beau monde s’exprime dans un anglais riche et articulé.

Policiers

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Policiers et écoliers dans leurs costumes bien propres et stylisés nous rappellent que les Bahamas étaient, comme nous, à l’origine une possession britannique.      (Photo J-GO)

Pour explorer cette partie sud-est de l’archipel à votre aise, je vous propose de me suivre sur mon itinéraire favori. Traversons d’abord le Gulf Stream à partir de la Floride, en passant par Bimini puis vers le Great Bahama Bank au sud, avec un arrêt à Nassau, avant la descente en douce des Exumas jusqu’à George Town puis les Jumentos Cays et les Family Islands jusqu’aux îles Turks-et-Caïcos. Au risque de vous laisser emporter à partir de là et de continuer vers les Antilles.

Ou bien plus sagement, revenir par les Family Islands les plus à l’est et rentrer éventuellement par la Floride en rêvant de la prochaine croisière aux Abacos.  

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Note sur le permis de croisière : Si vous êtes un habitué du lac Champlain, n’oubliez pas de demander, cette fois-ci, en passant au printemps, votre permis de croisière pour l’année où vous naviguerez en eaux américaines pour vous rendre aux Bahamas à l’automne et pour en revenir au printemps suivant. Une exigence pour les embarcations de 30 pi et plus et une question de courtoisie pour toutes les autres. Rappelez-vous également d’appeler les douanes américaines en rentrant au printemps suivant pour les prévenir de votre retour en eaux territoriales.
Les Exumas
Les Exumas sont le centre d’attraction de l’ensemble des îles au sud de Nassau, mais si on est un peu plus aventuriers que la moyenne, c’est aussi notre porte ouverte vers les îles plus éloignées du sud et de l’est des Bahamas.     (Wavey Line Charts)

Climat

Nous partons vers les Bahamas à l’automne en prenant soin de laisser passer les derniers ouragans avant de descendre au sud de New York. C’est ce que vos assurances vous recommanderons. Alors, à quoi nous attendre, côté météo à ce moment-là de l’année? La météo des Antilles se divise en deux grandes saisons. La saison humide, de mai à octobre, et la saison sèche, celle qui nous accueille, de novembre à avril. Celle-ci est caractérisée par ses vents soutenus, les alizés qui soufflent du secteur est autour de 15 nœuds de façon très soutenue, surtout à partir de février, ce qui fera votre bonheur et vous permettra de faire de la voile, enfin, entre les îles, après avoir abusé du moteur dans l’Intracostal.

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L’autre phénomène météo dont vous voudrez tenir compte, c’est un Northerner, le passage d’un front froid plus important au sud des Grands Lacs qui aura pour effet de perturber les alizés. Vous vivrez alors les effets du passage typique d’un front froid avec les vents qui font un tour complet de l’horloge en 24 heures, forcissant jusqu’à 25-30 nœuds parfois, en passant du sud-ouest au nord-ouest avec refroidissement, en venant du nord pour enfin se rétablir de l’est puis du sud-est, de nouveau entre 10 et 15 nœuds. Cela peut se produire aux huit jours avec plus ou moins d’ampleur, comme chez nous, jusqu’à la fin de février. Question de vous rappeler vos origines et de vous donner l’occasion d’envoyer un petit courriel aux beaufs pour leur demander : “Combien de centimètres?”

Les Bahamiens, qui les appellent Norther, vous jetteront un œil noir comme si vous étiez responsable de ce coup de froid canadien qui peut faire chuter le thermomètre d’une vingtaine de degrés à l’occasion. Avec l’expérience, vous vous préparerez mieux en entendant parler d’une tempête devant s’abattre sur New York ou Montréal. Vous serez parmi les premiers à chercher rapidement un ancrage protégé de l’ouest et du nord pour le plus fort du coup de vent qui va durer moins de 24 heures, mais qui va vous brasser la coque.

Note de sécurité : Tout au long de notre périple ensemble, je vous indiquerai les ancrages sécuritaires ou refuges pour ces 24 à 36 heures de passage d’un Norther.

Pendant ce temps, les navigateurs les plus expérimentés auront profité de l’accalmie qui l’a précédé pour piquer une pointe vers l’est, à moteur, dans une belle mer calme : quand les premiers vents du secteur ouest annulent les alizés, l’accalmie dure environ 24 heures.

Question de point de vue, la météo.

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Administration

Pour les Canadiens, les formalités d’entrée aux Bahamas sont simples. Avoir un passeport valide pour au moins 6 mois encore, sans avoir à demander un visa au préalable. On vous en remettra un pour trois mois, renouvelable, lorsque vous vous présenterez au premier Bureau de douane et immigration. Vous devrez alors remplir un formulaire élaboré de douane pour le vaisseau et une carte d’immigration pour chaque passager à bord. N’oubliez pas que vous devrez repasser aux douanes au moment de quitter pour remettre les cartes d’immigration de chacun des équipiers à bord. Le capitaine et les équipiers qui désirent rester plus de 3 mois devront faire une demande pour renouveler leur visa individuel au coût de 25 $US.

Pour la somme de 150 $US pour un bateau de 35 pi ou moins et 300 $US pour plus de 35 pi, on vous remettra un permis de croisière et un permis de pêche pour le bateau ainsi que la taxe de sortie pour au plus trois personnes. Vous devrez débourser 25 $US supplémentaires pour chaque personne additionnelle à bord, le cas échéant. N’oubliez pas que vous devrez vous arrêter au Bureau de douane et immigration des Bahamas en partant et vous rapporter aux douanes américaines au moment de réintégrer les eaux territoriales, en appelant le 1 800 432-1216 au moment de votre arrivée aux États-Unis.

Technique

Au moment de partir pour la grande aventure d’une année ou plus, vous allez évidemment vous assurer d’avoir pris le temps de mettre votre bateau en parfait ordre pour une traversée sécuritaire et confortable, qui sera tout de même plus demandante qu’une simple randonnée de week-end sur le lac. Assurez-vous que votre bateau est en excellente condition de marche, car une réparation même mineure peut vous causer beaucoup plus de désagrément près d’une petite île éloignée que si cela se produisait dans les environs de votre marina habituelle. Tandis qu’un bris majeur pourra vous coûter tout le plaisir anticipé pour la croisière. Chacun connaît l’état de son bateau et ses limites qui seront mises à l’épreuve à un moment où l’autre de sa première croisière significative, croyez-moi. Pour ma part, je m’assure d’avoir fait une inspection visuelle ainsi que du bon fonctionnement de tout le matériel et les équipements qui seront utilisés à un moment donné en route ou à l’ancre. En cas de doute, remplacez! Vous me demandez pourquoi? Relisez depuis le début.

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Communication

“Le marin traditionnel cherchait le vent;le marin  moderne cherche un Wi-Fi spot”.

Je m’amuse à répéter cette boutade qui en a fait sourire plusieurs, mais je dois avouer que j’ai fini par la prendre au sérieux. Je vais vous faire valoir que c’est pour la météo, principalement, que je veux rester branché le plus possible. C’est aussi parce que je me sens plus en sécurité de pouvoir me servir de mon cellulaire pour appeler la garde côtière (même si elle répond théoriquement sur le canal 16 VHF), ou la marina la plus proche en cas de besoin que je prends un abonnement cellulaire de Batelco.

Puis, si vous voulez me taquiner à votre tour, dites-moi que c’est probablement parce que je ne veux pas perdre tout à fait le contact avec ma blonde et que les Wi-Fi disponibles ici et là dans les bars et restaurants ne me suffisent pas. Donc, avant de partir, je me suis pré-abonné au service téléphonique local de Batelco qui couvre l’ensemble de l’archipel. Pour la modique somme de 100 $US, on m’a fait parvenir ma carte SIM, un numéro local et le premier mois de service, via MrSimcard : un service relais d’abonnement cellulaire partout dans le monde. Par la suite, je pourrai renouveler mon abonnement mensuel directement de Batelco qui me fournira le service de données de 3 G minimum pour 55 $US par mois pour 5 Gb de données. Après coup, je me suis rendu compte que j’aurais tout aussi bien pu faire ça en arrivant à North Bimini ou à Nassau et économiser 40 $US. Mais bon, on a tous nos petits caprices.

Cela étant dit, la plupart des plaisanciers se contentent encore des branchements occasionnels sur les Wi-Fi assez répandus ici et là dans les bars et restos des îles habitées. Vous pouvez même vous prendre un abonnement Wi-Fi Hotspot pour une cinquantaine de dollars par mois si vous comptez rester autour des îles les plus fréquentées par les touristes. Je ne crois pas que ce soit une bonne affaire, à moins que vous décidiez de rester sur place pendant tout le mois.

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Traversée Bimini
En bas, la traversée vers North Bimini, l’option habituelle des plaisanciers qui poursuivront vers Nassau et les Exumas pour l’hiver. Celle du haut vers West End,  pour ceux qui préfèrent ne passer que les deux plus beaux mois, aux Abacos à compter de la mi-février.     (Wavey Line Charts)

Option sud : Key Biscayne – Bimini

Cette option est celle que je préfère, comme 90 % des plaisanciers québécois que j’ai rencontrés aux Bahamas ou dans l’Intracostal en m’y rendant. Elle consiste à pousser la descente de la Côte est jusqu’à Key Biscayne, au sud de Miami. Les plaisanciers se regroupent devant No Name Harbor juste avant de contourner Cape Florida, la pointe sud de Key Biscayne, en attendant la fenêtre météo favorable telle que décrite plus haut. Si vous en êtes à vos premières armes, vous trouverez là un groupe de soutien qui vous aidera à prendre la bonne décision au bon moment ou encore, au besoin, à trouver le courage de vous lancer pour une première fois vers l’inconnu. Quand le vent passe au-delà du sud-est et commence à rendre l’ancrage inconfortable. Heureusement, c’est justement le temps de partir s’il ne souffle pas trop fort. Autrement, vous pouvez toujours aller vous réfugier un peu plus au nord, dans l’ancrage de Key Bisacayne Bight, en attendant qu’il passe franchement à l’ouest, et vous lancer pour la plus belle traversée au portant. Quoi qu’il en soit, lorsque le vent diminue, tourne au secteur sud et que Miss Météo vous promet qu’il resta dans cet état pour 24 heures, vous aurez amplement de temps pour traverser en tout confort et toute sécurité.

Note psychologique : Si vous êtes trop impatient pour attendre le bon moment météo, vous ne mourrez pas, mais vous vous offrirez assez d’inconfort ou vous vous ferez peut-être une assez “bonne peur” pour rendre le reste du voyage inconfortable à chaque fois que vous sentirez le souffle monter et briser le “charme des îles”. Prenez patience, cela ne vaut pas le coup pour quelques jours de plus qui vous paraîtront moins agréables en conséquence de toute manière.

La traversée qui ne devrait pas durer moins de 10 heures peut se faire de clarté en partant au lever du jour. Quant à moi, il y a 30 ans quand nous n’avions pas encore le GPS à bord pour nous rassurer et que nous naviguions à l’estime, je préférais la faire de nuit, en partant en fin de soirée pour arriver tôt le matin. Comme cela, je pouvais encore percevoir distinctement le reflet des lumières de la ville de Miami et de Fort Lauderdale pour les premiers 25 milles. Puis dans la nuit, l’éclat aux 10 secondes du Phare de Gun Cay haut de 25 mètres et visible à 15 milles marins, avant le lever du jour. Pour un terrien qui faisait ses premières armes en mer, c’était rassurant d’avoir ces repères derrière soi puis devant. Aujourd’hui, je ne veux plus m’arrêter à Cat Cay, juste au sud de Gun Cay, comme à l’époque, car la marina du club privé où je devrais accoster le temps de passer les douanes nous charge maintenant des frais fixes de 100 $US à cause d’un trop grand achalandage.

Ma suggestion pour déterminer votre heure départ de No Name Harbor : tenez compte de la marée de North Bimini pour ne pas entrer contre une marée descendante, ni non plus entrer de noirceur. Pour le reste, vous vous y faufilerez derrière les brisants aux allures menaçantes mais qui, en fait, seront vos alliés puisqu’ils vous serviront de brise-lames.

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NASSAU

Pour les plaisanciers qui y arrivent pour la première fois, le port de Nassau a son entrée au nord de New Providence, bien protégée par Paradise Island et peut tout aussi bien être rejoint de nuit que de jour. Le phare de la pointe est de Paradise Island haut de 20 mètres est facile à repérer de nuit à une douzaine de milles par son éclat blanc caractéristique au 5 secondes.

Pour le reste, notez que c’est un port commercial très fréquenté aussi bien par les cargos d’approvisionnement de l’extérieur que par les plus petites unités qui desservent les autres îles, ainsi que par les bateaux de croisière en provenance de Miami et Fort Lauderdale.

Vous devrez donc appeler le maître de port (Nassau Harbour Control) sur le canal 16 pour signaler votre arrivée. Il vous demandera de passer au 09 pour connaître votre identité, celle de votre navire (ayez à portée de la main, le numéro enregistrement maritime de votre bateau), le dernier port visité et votre destination. Il pourra ensuite vous guider, au besoin, à partir de là.

Il y a plusieurs marinas et ancrages dans le port. Nassau Harbour dessert les grandes unités à tribord en entrant par l’est. La plupart des marinas qui vous intéresseront se situent de part et d’autre des ponts vers Paradise Island. Vous y trouverez aussi deux gros distributeurs de pièces et équipements de bateaux si vous avez découvert des petits travaux à faire en traversant. L’ancrage le plus populaire maintenant se situe tout juste en entrant sur la droite, passé les quais d’accueil des bateaux de croisière, devant une magnifique plage de sable blanc, entre deux marinas. Il y a même un accès à quai pour votre annexe. Soyez doublement attentif à votre ancrage, les opinions sont partagées quant à la qualité des fonds. Mais c’est peut-être un reflet de la qualité des ancreurs.

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ALLEN CAY / HIGHBOURNE CAY

Votre premier arrêt possible après avoir quitté Nassau, à une vingtaine de milles sur le banc où vous avez commencé à vous habituer à naviguer dans très peu de profondeur et à contourner les têtes de corail isolées, mais faciles à repérer, au besoin. Highbourne Cay est une île privée qui offre une certaine protection du sud pour les quelques bateaux ancrés entre Allen Cay et Leaf Cay,  juste au nord-ouest, rebaptisé Cage Cay depuis que Nicholas, l’acteur, l’a achetée et y a fait construire un centre de villégiature avec marina intégrée. C’est sur Allen Cay que les iguanes vous attendent. Soyez prudents si vous leur offrez une bouchée de pain, car ils n’ont pas une très bonne vue et pourraient attraper un doigt du même coup de bec. S’ils ne sont pas là en grand nombre le jour de votre visite, c’est qu’ils sont un peu rassasiés de tourisme par moments.

D’autre part, vous y découvrirez les premières belles plages de sable fin et d’eau turquoise sur Leaf Cay et sur South-West Allen Cay qui feront vos délices pour les prochains mois. Faites vos premières armes en apnée à partir de la plage, du côté est d’Allen Cay.

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Le plus sexy des iguanes d’Allen Cay. Soyez prudents toutefois, ils n’ont pas une très bonne vue et confondent parfois miche de pain et bout de doigt. Ouch!      (Photo DL)                   

Si vous arrivez avec les alizés, ancrez-vous tout simplement dans une petite enclave du côté ouest, votre premier point de chute. Vous pourrez facilement explorer le tout en annexe et profiter au retour d’un magnifique coucher de soleil sur la mer calme aux reflets turquoises. Highbourne Cay, tout près, vous offre le meilleur ancrage si cela souffle fort du sud et la petite Lobster Cay, un peu plus au sud encore, vous protègera du coup de vent du nord qui suivra le lendemain. Vous aurez ainsi vécu votre premier Norther, stratégiquement, comme des pros des Bahamas.

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Le sud des Exumas est surtout connu pour Staniel Cay et George Town, ses deux pôles d’attraction, à une quarantaine de  milles marins de distance l’un de l’autre. C’est aussi la partie du banc moins profonde, qui incite les tirants d’eau de 6 pieds et plus à choisir de prendre le large et en profiter pour taquiner la dorade.     (Wavey Line Charts)

STANIEL CAY

Staniel Cay, c’est l’arrêt incontournable, pas juste parce qu’on en parle depuis toujours en faisant référence à Thunderball, un James Bond de l’époque de Sir Sean Connery, dont certaines scènes ont été tournées dans la grotte devenue mythique. Comment passer outre sans y faire une petite visite et apprécier une belle brochette de petits poissons de toutes les couleurs. Vous serez particulièrement impressionné par les gardiens de l’entrée de la grotte rayés jaune, noir et blanc, qui viendront vous entourer dès que vous vous approcherez. Puis Staniel Cay est aussi un bel endroit accueillant à visiter avec son petit dépanneur (Rose Store) et son épicerie (Blue Supermarket) pas plus grande, que vous pouvez rejoindre en annexe en prenant une passe peu profonde au sud du village. Vous pouvez même y faire remplir votre bonbonne de propane. À l’époque, nous pouvions puiser notre eau fraîche au puits municipal.

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Féerie irrésistible de Thunderball. Selon la direction du vent, vous pouvez vous ancrer tout près, au nord-est ou au sud-ouest de la grotte.     (Photo PAP)
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Assurez-vous de bien coordonner votre visite avec la marée basse pour un accès plus facile à l’intérieur de la grotte.      (Photo PAP)

Les trawlers préféreront peut-être l’ancrage en face du village. Nous y avons trouvé assez d’eau, même pour les quillards. Plusieurs choisissent de s’éloigner un peu dans un des cinq beaux ancrages de part et d’autre de Big Major Spot, juste à côté. Soit plus au nord pour profiter de Pirate Beach, la création d’un couple de plaisanciers qui s’y sont installés, ou encore au centre près d’une magnifique plage de sable blond, ou plus au sud, pour nourrir les cochons. Attention, ils sont très entreprenants et tenteront de monter à bord de votre annexe si vous n’êtes pas assez vite pour leur lancer vos pommes et patates. Les touristes qui viennent les  nourrir peuvent être dérangeants quand l’entrepreneur qui a crée cette colonie pseudo-sauvages (il leur apporte leur moulée, tôt, tous les matins) vous les amènent aux demi-heures dans son motorisé. J’avoue pour ma part préférer les petits poissons multicolores, à l’entrée de la grotte.

Quoi qu’il en soit, à l’ouest de Big Major Spot, vous êtes bien protégé de la houle lors d’un vent fort du secteur est. Si, par ailleurs, on vous annonce un Norther, vous serez mieux protégé de l’autre côté, entre les Majors.

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GEORGE TOWN / GREAT EXUMA

En face, la ville de George Town est plus qu’un port de plaisance, c’est un point d’attraction touristique sur plusieurs plans. L’aéroport international y amène maintenant autant de visiteurs que sa clientèle traditionnelle de plaisanciers. Des équipiers de passage pourront venir vous y rejoindre directement de Toronto, tout aussi bien que d’Atlanta, Nassau ou Miami. Vous y trouverez à remplacer ou réparer tout ce qui pourra avoir brisé en cours de route sur le bateau ou avoir été consommé pendant l’exploration des plus petites îles des Exumas. C’en est tout de même la capitale, où vous découvrirez bars, restos, lolos, souvenirs, incluant le Famous Straw Market. Enfin, tout pour satisfaire vos aspirations touristiques en plus de vos besoins en ravitaillement ou socialisation.

Si vous êtes un explorateur en manque de découvertes urbaines, vous entrerez sous le petit pont dans le Lake Victoria et vous irez accoster votre annexe au quai devant le Exuma Market, dont les tablettes sont très bien garnies, même la veille de l’arrivée du bateau de ravitaillement.

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Les vieux easy riders des Bahamas debout dans leur annexe sont suivis par une nouvelle génération plus conscientisée à la sécurité sur l’eau.      (Photo JGO)

Si vous avez choisi de vous ancrer près de l’entrée du Lake Victoria, vous pourrez vous amuser du va-et-vient constant des annexes traversant le kilomètre de largeur qui sépare Stocking Island de George Town sur Great Exuma Island. Les plus anciens d’entre eux, debout dans leur petite annexe motorisée, la corde d’amarrage dans la main droite et le bout de PVC relié à la poignée des gaz dans la main gauche, tels de vaillants cavaliers chevauchant leur brave étalon. Riding Bahamian Style, comme on dit avec notre plus charmant accent québécois. Les plus jeunes traversent avec leurs tout-petits, tout le monde bien assis et avec sa veste de sécurité. Signe des temps et de l’impact progressif du travail de sensibilisation des Escadrilles de plaisance.

Avant de retourner avec vos victuailles, prenez le temps de marcher un peu et allez jeter un coup d’œil sur le port à partir du gazebo derrière le Bureau de poste. De là, si vous n’avez pas oublié vos jumelles, vous pourrez repérer les plages près de Stocking Island où ancrer pour vous éloigner de la ville, mais pas nécessairement du tumulte. Si vous n’êtes que de passage, vous vous ancrerez probablement de part et d’autre de l’entrée de ces trois étangs intérieurs ou près du monument plus au nord-est.

Volley Ball Beach
Volley Ball Beach, le rendez vous des jeunes et jeunes de cœur. C’est la plage la plus achalandée des Bahamas, avec ses terrains de jeux, lolos, bars, classes vertes, tout pour reconstituer le village dont on a commencé à s’ennuyer et avec toutes ses aventures à raconter.     (Photo DL)          

Quand j’étais plus jeune et plus party animal, je préférais m’ancrer près de Volley Ball Beach à la droite de l’entrée des bassins intérieurs, C’est le coin des jeunes familles qui se sont formées en colonie pour que les enfants se retrouvent et s’amusent ensemble, mais aussi pour les classes des petits au primaire. C’est aussi le rendez-vous des couples de retraités les plus grégaires, qui se font un dîner communautaire sur la plage où chacun apporte un plat à partager. Vous y retrouverez là aussi, le rendez-vous des adeptes du ballon de plage et même à l’occasion un “marché aux puces nautique”  pour ceux qui s’ennuient du magasinage.

Aujourd’hui, je préférerais les ancrages un peu plus à l’est, près du monument d’Elizabeth Harbour, où l’on est plus tranquille et où une longue marche sur la plage du côté Atlantique est très revigorante. Si je veux voir du monde et placoter un peu, je peux toujours monter à bord de mon annexe et aller prendre une bière au Chat ‘N’ Chill (le nom le dit), là où les raconteurs d’histoires se retrouvent sur Volley Ball Beach.

Une autre option tranquille où jeter l’ancre se trouve à l’est devant Sand Dollars Beach et, comme son nom l’indique, c’est l’endroit où l’on se choisit un beau dollar de sable à rapporter en souvenir. Vous pouvez aussi ancrer directement devant l’entrée de Lake Victoria, plus près pour profiter plutôt de l’opportunité de faire plus ample connaissance avec les charmes particuliers de George Town et de ses habitants.

Frida et sa friteuse
Je me souviens avec nostalgie de Frida, une grand-mère qui cuisinait au bout de la rue de la marina, avec ses huit petits-enfants autour d’elle et qui m’avait charmé. Avec un gars de la construction québécois, un peu original, qui naviguait sur un catamaran Wharram qu’il avait fabriqué lui-même, nous avions amené toute la ribambelle de petits faire la traversée jusqu’à Stocking Island un dimanche après-midi. Il leur avait permis d’explorer le Cat de fond en comble et leur avait même fait goûter sa nourriture de marin zen qui ne s’alimentait que de graminés, d’amandes et de fruits séchés. Je suis persuadé que si je retrouvais par hasard l’un d’entre eux – dans la mi-trentaine aujourd’hui –, il se rappellerait tout aussi bien que moi cette journée mémorable de février 1989.

De toute manière, je ne vous en dis pas plus, vous vous brancherez au lever sur la radio communautaire de Stocking Island à 8 h du matin sur VHF 72 pour la Météo de Chris Parker, les petites annonces du jour et tout ce qui se va se passer d’intéressant ou de menaçant au cours des prochains jours. Une communauté tissée serrée qui existait déjà la première fois que je me suis ancré là, en 1987, et qui se renouvelle encore aujourd’hui.

Enfin, mon petit secret, si l’on vous annonce un Norther, soyez les premiers à lever l’ancre pour aller vous réfugier en face, derrière Crab Cay. L’entrée facile par le sud-est, dessous les Red Shank Cays, est profonde. Avancez-vous aussi loin que possible pour permettre aux autres de vous rejoindre sans vous bousculer. Si vous avez un trawler, votre tirant d’eau de moins d’un mètre vous permettra même de pousser plus loin jusque derrière George Devine Cay. Ne pas confondre avec son côté opposé, à l’ouest, où un bateau coulé pourrait vous embarrasser. Mais gardez cela pour vous, ne le dites pas aux autres, sinon, on sera rapidement envahis.

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Flamingo Cay, à quelques milles plus au sud est peut-être un meilleur choix. Si par chance les vents sont de l’est ou plus du sud encore, profitez d’un charmant ancrage tout au fond de la baie ouverte vers le nord. Beaucoup de têtes de corail à explorer au centre de la baie ou vers la pointe ouest. Ne vous inquiétez pas des barracudas qui vous tiendront compagnie. Si vous êtes en eau claire, ils ne risquent pas de vous attaquer. D’autre part, si vous en invitez un de moins de 50 cm à dîner, il ne risque pas de vous empoisonner non plus. Ce sont leurs grands frères adultes (près d’un mètre de long) qui ont bâti suffisamment de toxicité pour vous donner des torsions de boyaux.

Si le vent est du nord-est, allez plutôt vous ancrer à l’ouest de l’île pour une nuitée plus tranquille. L’ancrage des 2 palmiers (même s’il n’en reste qu’un)  est le plus confortable et les grottes au sud tout comme l’épave au nord, sont des distractions qui vous retiendront une journée de plus que prévu. Puis si vous êtes chanceux, les pêcheurs de langouste viendront vous offrir leurs prises à bon compte.

Si vous souhaitez passer du banc en eau plus profonde, profitez de Man of war Channel à 2milles au sud de Flamingo Cay, une ouverture large et profonde vers la pointe sud de Long Island. Sinon, continuez à frôler la chaîne de petits îlots sous le vent en contournant les têtes de corail bien visibles jusqu’à Buena Vista Cay pour rendre visite à Edward Lockhart qui vous appellera sur la VHF pour vous inviter si vous êtes trop timide pour en prendre vous-même l’initiative. C’est un fermier éleveur pittoresque, à la mesure de l’île qu’il habite. Approchez-vous de la belle grande plage vierge et profitez de l’hospitalité légendaire de ce grand-père qui sera heureux de partager ses trésors avec vos tout-petits si vous voyagez en famille. Cet ancrage est probablement le plus tranquille, moins rouleux, des alentours.

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Edward Lockhart a pignon sur mer sur cette belle grande plage à l’infini où il vous accueillera pour vous raconter ses histoires et faire visiter ses pensionnaires aux tout-petits.    (Photo OLEO)

Ragged Island avec Hog Cay, sa partie nord sont ensemble, le point de rassemblement des plaisanciers qui avaient décidé de s’offrir les îles désertes, mais qui au bout d’une semaine de sérénité, se sentent un peu loin du monde. Si c’est votre cas, sachez que Maxine, l’épicière du village et ses copains vont tout faire pour que vous vous sentiez bienvenu chez eux et que vous profitiez au maximum de leur hospitalité. Si vous cherchez le Bar pour une bière et le Wi-Fi, facile, regardez sous le DC-3 de Perseus Wilson.

Le reste de l’histoire à écrire ensemble vous appartient. Tout ce que je veux ajouter, c’est que même de l’ancrage de Hog Cay, vous êtes à une courte randonnée en annexe jusqu’au centre-ville de Duncan Town, population 65 habitants. À moins que comme moi, vous insistiez encore pour vous en tenir à une annexe à rames. Auquel cas, vaudrait mieux vous faufiler dans le chenal qui mène au quai municipal. Ou, si vous n’osez pas risquer de toucher le fond, laissez-vous porter jusqu’au sud de l’île et virez à babord dans la baie bien protégée de toutes parts sauf du sud-ouest. Et dites-moi quand est-ce que vous avez vu du vent du sud-ouest pour la dernière fois aux Bahamas.

Votre plus grand risque, maintenant que vous vous êtes laissé entraîner jusqu’ici, c’est de jeter un coup d’oeil sur la carte pour vous rendre compte que vous êtes, à Ragged Island, exactement à égale distance de Cuba que de la pointe sud de  Long Island ou de celle d’Acklins. Hum… de quoi vous donner des idées d’escapades…

Pourquoi ne pas appeler votre beauf qui a choisi de prendre ses vacances cubaines à Holguin cette année? Vous pourriez lui donner rendez-vous à la Marina Internacional Puerto de Vita à une cinquantaine de milles marins au sud-sud-est.

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CROOKED & ACKLINS ISLANDS

Si vous aviez planifié de continuer vers le sud, Porto Rico et les Petites Antilles, vous pouvez choisir cette route qui vous semblera, à première vue, la plus directe et la plus facile d’accès. Ce n’est pas l’avis des vieux loups de mer, qui vous auraient conseillé de passer sous le vent de Cuba et d’Haïti / République dominicaine. Mais laissons ces vieux plus mollo à leurs petites randonnées journalières qui appellent notre route le “sentier bordé d’épines” et profitons d’un alizé plus léger pour poursuivre vers ces îles plus pittoresques et authentiques.

L’approche de la pointe nord de Crooked Island à une quinzaine de milles marins du sud de Long Island, est une traversée facile dans 2 000 mètres d’eau. Un changement drastique qui vous donnera le vertige, vous qui vous êtes baladé dans 2 mètres de fond en observant les étoiles de mer depuis plus de trois mois. Son phare haut de 35 mètres (2 éclats au 15 secondes) vous aura déjà fait signe de venir vers l’est la nuit précédente.

L’entrée de l’ancrage le plus près du village se situe à environ 7 milles au sud du phare. Pour entrer, vous longez la plage de sable sur bâbord, Cap 95 Vrai. Vous ne pouvez pas vous tromper, la voie est balisée sur votre droite par des têtes de corail noires, typiques des Bahamas, avec lesquelles vous êtes maintenant familier, et le haut-fond très visible sur votre gauche. Vous aurez un petit frisson en entrant, là où la profondeur est tout juste de 2 mètres, mais rapidement vous vous retrouverez dans 4 ou 5 mètres de fond, là où vous pourrez jeter l’ancre, bien protégé des alizés. Restez bien en dehors du chenal principal fréquenté par le ferry de ravitaillement une fois par semaine.

De là, vous pourrez choisir de marcher dans le sable doux et chaud, à partir de Gun Point jusqu’au village, ou de prendre le chenal du ferry avec votre annexe dans Alligator Creek (qui n’en a pas vu depuis longtemps).

Connaissez-vous l’arithmétique?
Une de mes expériences les plus amusantes aux Bahamas s’est passée au magasin général tenu par la doyenne du village, qui était aussi responsable de la génératrice de l’île. Elle nous avait impressionnés par sa technique de calcul rapide sur les doigts de la main gauche, au moment de l’addition du coût de nos quelques victuailles.
Quand elle avait remarqué le coup d’œil amusé de Marius, mon équipier, un ingénieur en mécanique qui utilisait plutôt une calculatrice électronique à l’époque, elle lui avait fièrement dit : “Ça, c’est de l’arithmétique, jeune homme! Connaissez-vous l’arithmétique?” Elle, elle connaissait bien l’arithmétique. C’était sa force et c’était pour cela qu’elle était la “Chef du village”.
Elle est aussi restée dans ma mémoire pour une autre déclaration de sa part quand nous lui avions répondu, tout fiers, que nous nous étions ancrés en contournant de très près les coraux à l’entrée de la baie. Devant nos petits airs fanfarons, elle m’avait judicieusement lancé : “Soyez prudent, jeune homme! Les récifs de coraux, ce sont les policiers de la mer. S’ils vous les laissez vous entourer, ils vous emprisonneront”. Prenez note!

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Guide nautique des Bahamas  – Les Exumas

Quel est le meilleur itinéraire pour s’offrir les Exumas, mais aussi, sortir des sentiers battus pour rejoindre les autres grandes îles des Bahamas à l’est et au sud et continuer à découvrir leurs charmes distincts pendant une période d’au moins de 3 mois?

Que vous en soyez à votre première expérience ou que vous y ayez déjà gouté en croisière organisée, ce guide nautique qui couvre la très grande majorité de l’archipel des Lucayes vous aidera à planifier votre croisière d’hiver aux Bahamas avec plus d’expertise. L’auteur a découvert ces îles baignées d’eau turquoise il y a une trentaine d’années et y est retourné cette année pour rafraîchir ses expériences avant de les partager avec vous.  Il vous guidera sur un choix d’itinéraires sécuritaires et confortables pour l’équipage. Sans compter les conseils techniques pour bien préparer son bateau et tout ce qu’il faut savoir au sujet du climat et de la météo, des douanes, des points d’approvisionnement et de réparation. Vous y trouverez aussi de précieux conseils de sécurité et d’exploration.

Philippe André Pelletier a parcouru les Exumas à quelques reprises et à jeté l’ancre sous le vent de chacune des Family Islands jusqu’aux îles Turks et Caïcos. Il saura vous guider et vous renseigner par ses connaissances approfondies des différents parcours et vous divertir avec ses observations et anecdotes amusantes.

Le Guide nautique des Bahamas, Section sud couvre l’ensemble des Exumas et les options d’itinéraires pour s’y rendre. Il qui comprend aussi les Jumentos Cays, les Family Islands, et les îles Turks et Caïcos. plus au sud. Il  vous aidera à vivre pleinement l’expérience unique des Bahamas sans souci.

Si vous planifiez de naviguer sur l’ensemble de l’archipel des Lucayes procurez-vous son complément logique : Le Guide nautique des Bahamas, Section nord qui couvre principalement les Abacos et qui  inclut aussi les îles du Centre, Eleuthera, Little San Salvador et Cat Island.

https://voiliersurprises.com/  

VoilierSurprises@gmail.com

Philippe André Pelletier navigue la plupart du temps sur son petit voilier SurpriseS au Lac Champlain en été et sur la Côte est américaine et dans les Bahamas en hiver. Il a vécu, il y a quelques années, dans les iles Vierges britaniques et a navigué dans les Antilles jusqu’en Grenade. À l’automne 2016, il planifie de vous emmener de nouveau aux Bahamas en passant cette fois par Cuba.

Un autre guide nautique en perspective.

Ce Guide est disponible à compter du 1 juin 2016.

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Bonne lecture et belle croisière !