Le rayon vert, vous vous souvenez?

La mer est belle, indépendamment des marins qui y flottent. Après, ça dépend d’eux. Bien dit mon Philippe. Surtout qu’on n’est plus que deux à bord.

Mais pour circuler dans les détours et les contours de l’Intracostal, c’est bien plus qu’il n’en faut. Alors, on se partage la tâche. Les quarts sont réduits à 2 heures à la fois, l’un fait le repas l’autre la vaisselle. OK, d’accord, ça fait un peu vieux couple mais on a encore chacun sa chambre.

Ce soir nous avons jeté l’ancre dans une baie ou mon Capitaine s’était a arrêté en descendant avec deux autres mousses alors, il va bien, il est confortable et en sécurité nous avons allongé la longueur de chaine de 50%pour plus de sécurité et un autre 25 pieds pour rassurer Shan qui elle aussi écoute la météo. Elle a entendu parler de tempête en Atlantique Nord.

C’est quand il se transforme en cuisinier végétarien qu’il me fait craquer. Vous savez que je ne suis pas très « where is the beef? » de toute manière. Alors les végés et poisson, ça me va bien. Il est en train de me convertir.

C’était dimanche aujourd’hui. Je viens de me rendre compte que nous étions partis pour une dizaine de jours et que nous en sommes maintenant au 12ième et que nous ne serons pas au port avant une autre semaine, minimum. Si Gill nous revient à Norfolk, ça peut se faire. Si non, on va bien devoir prendre le Long Island Sound à New York.

J’ai beau dire que ce n’est pas pour ça que je m’étais engagé, il n’en demeure pas moins que je fais un beau tour de bateau des plus confortable, dans un environnement que j’aime. Puis ça donne le temps à la neige de fondre et à la pluie de tout laver les restes.

Ça me confirme aussi que je pourrais refaire ce périple sur SURPRISES à quelques reprises avant de m’en tanner. Il y a plein de possibilités de le faire différemment d’une fois à l’autre tout en gardant le schéma de base.

Sur ce, buena note tutti.
Le soleil vient de se coucher Vous pouvez voir le rayon vert qui a flashé le firmament au complet. Tout ça est sorti en jaune, probablement à cause de la caméra qui est daltonienne. Puis j’y vais, moi aussi, j’ai failli échapper ma tablette en écrivant.

Philippe
PS Nous sommes dans une petite baie à l’Est de la rivière Aligator. Juste après la pont tournant.
PPS Quand vous lirez ceci, nous seront rendus à Norfolk.
PPS Le Voltarin est un must à bord d’un bateau à moteur à cause des longues périodes en station debout à la barre. (Commentaire destiné aux +70)

Une écluse

Il y a une seule écluse dans toute ce trajet de quelques 1300 miles nautiques de Key West à New York. Si j’ajoute la semaine sur le Trawler de Jean-Guy à ce voyage avec Ted, je l’aurai fait presque au complet.

Nous avons franchir l’écluse de Great Bridge cet après-midi puis nous sommes descendus, vent debout dans la vague relevée par le vent d’est à la sortie de la Baie de Chesapeake. Tout ça pour rejoindre une base militaire au sud de l’embouchure de la Baie. Mais aussi voisine de la maison patrrmelle de Ted dont le papa, militaire de carrière à été basé ici quand le petit avait 10 ans. Je peux respecter ça.

Nous allons attendre ici, une journée, une fenêtre météo qui doit s’ouvrir jeudi matin pour nous amener à Westerly directement. C’est ce qu’on aime se dire avant de partir. Moi je vous parie qu’on entrera finalement par la East River, derrière Manhattan. Puis par le Long Island Sound. Pour enfin arriver à Westerly mercredi.

Je dis ça comme ça mais sans appréhension. J’aime me promener en bateau et celui-ci est des plus confortable. Puis le Capitaine qui se transforme en cuisinier pour le dîner végétarien, c’est le bout du bout.

La recette du bonheur : ne pas se presser de monter au Nord, ils y gèlent encore.
PS Mai beaucoup à apprendre de ce compagnon de route. La manière de bien lover une amarré entre autres. Regardez-moi ça!
Un pro, avec un petit air de y a rien là

Keep on trucking…

C’est l’expression qui ne vient à l’esprit aujourd’hui trois jours après Beaufort à une quatrième journée encore demain pour franchir tout à fait le Cap Hatteras que nous n’avons pas osé passer par l’extérieur en une journée. Le risque était de se faire prendre dans du mauvais temps du Nord-Ouest. Ce qui rend la sortie presque impossible pour des amateurs comme nous. Nous devons bien le reconnaître

Trois jours à moteur avec un génois qui se déroule par moment pour nous donner l’impression que nous faisons de la voile mais sans plus. Deux bon’hommes qui remonte chez eux après un hiver tranquille en Floride.

Je prends toutes sortes de bonnes notes sur des améliorations peu coûteuse pour rendre mon voilier plus confortable car, ici l’accent est mis sur le confort. Nous roulons à la pluie battante depuis 3 bonnes heures en T-Shirt bien au sec. Le chauffage central est efficace.

Mon café à été prépayé sur le poêle à bascule dans une cafetière moka. Je ne me suis fait un Cappucino comme hier matin au déjeuner pcq le micro-onde ne peut être utilisé qu’à la Marina. Tout de même, ce matin au mouillage, on s’est fouetté du lait pour un bon Latte.

C’est Ted qui prend le dernier quart de 2 heures à la barre à route intérieure pour nous amener à l’ancrage ou nous allons jeter deux ancres ce soir car, nous serons dans un ruisseau où le vent et le courant se feront la lutte pour nous désorienter sur l’ancre

Le menu du dîner est déjà annoncé: petits canapés à la Philippe, salade de légumes et lasagne trois fromages à la Ted. Arrosé d’un verre de vino rosso permis quand on motorise dans le canal.
C’est notre prix de consolation.

La conversation passe alors des cours de français impromptus aux grandes questions existentielles des marins mixtes Americano-québécois

Hier soir on est allé au lit un peu tard puisque nous n’avons que deux petits journées en vue.

Demain à Norfolk, les courriels partirons incluant celui-ci pour le blog.
À suivre…

Beaufort, le réconfort.

Nous avons jeté l’ancre à Beaufort tout juste avant minuit jeudi soir, un peu épuisés. Imaginez c’était notre première sortie en mer à partir de Savannah et nous avions fait marcher notre bateau sans arrêt, même à voile par moments. Pas moins de 36 heures de route. Une bonne randonnée pour trois « jeunes vieux » qui n’ont pas fait de voile de l’hiver.

Au lit sans les petits biscuits les genoux endoloris et le body magasine en général.

Quand le petit matin nous a réveillé, il avait déjà commencé a grandir. Malgré tout, au moment de lever l’ancre, devant le poste de la Garde côtière, nous avons été appelés à nous lancer dans une série d’exercices d’assouplissement puisqu’on se sentait tellement en forme qu’on a levée l’ancre avec une telle vigueur que nous avons projeté North Star vers la plage et un petit fond.

Je regrette de ne pas avoir le film de l’exercice car le Skipper à la barre s’est joint aux deux mousses agrippés aux haubans pour faire balancer un bateau de 11 tonnes sur sa quille avec le moteur plein régime en marche arrière. Évidemment, je vous vois vous rouler par terre tordus de rire. Mais je vous jure que cette idée saugrenue, surtout de la part d’un ingénieur civil, nous à permis de nous sortir de là sans l’aide gênante NDLR : et parfois coûteuse de TowBoatUS). T’sé veux dire!?!

Permettez moi d’ajouter que Gill est le plus jeune mais le plus expérimenté des trois loufoques quand vient le temps de faire marcher un bateau à voile, sous voile. Il nous l’avait déjà bien démontré la veille, quand le proprio était embêté pour faire marcher son bateau dans la complexité d’une mer agitée dans la mauvaise direction.

Au bar de la Marina municipale de Beaufort, le lendemain, devant la bière de courtoisie offerte par le maître de port, nous en avons bien ri nous aussi. Le plus important toutefois c’est que suite à ces événements, c’est le jeune qui a pris tout naturellement le leadership du débriefing de l’expérience en mer (notre première du voyage, à toute fin pratique) lors du souper en famille à quai. Le point tournant du voyage pour les trois gars qui sont partis tester leur compatibilité en mer par un beau matin d’avril à Vero Beach.

C’est aussi lui qui a pris le « selfie » des trois marins fiers de porter leur casquette souvenir de Beaufort après le souper et quelques verres de vino plus tard. Peut-être le symbole du nouveau stade de consolidation d’équipe atteint ensemble.

À suivre…

Nota : Malheureusement, il a dû nous quitter à l’aube le lendemain matin, appelé d’urgence au chevet de sa chienne labrador qui l’a accompagné au cours de ses 14 dernières années.
Il nous a promis de tenter de nous rejoindre à Norfolk si possible.

Drôle de moineau

On est toujours un peu surpris de voir un volatile se poser sur le bateau. Surtout que les oiseaux du large ne sont pas farouches. Je me demandais de quoi se nourrissent ceux qui ne sont pas des pêcheurs, mais les mouches domestiques piquantes d’hier après-midi, à une dizaine de miles au large, sont peut-être au menu.

Comme vous voyez, la température serait idéale pour faire cette traversée sur la Trawler de Jean-Guy car, la mer que vous voyez derrière le moineau ne justifie pas de dérouler les deux voiles qui l’encadrent. C’est inimaginable mais nous avons fait plus de moteur que de voile à date même si la météo habituelle ici à ce temps-ci devrait nous être beaucoup plus favorable avec des vents du sud. Il y en a bien un peu de prévu demain mais nous devrons nous arrêter à Morehead City pour refaire le plein.

Pas tout à fait le trip que je vous avais proposé, ni à moi non plus.
Nous comptons, bien sûr, reprendre le large jeudi et par le Cap Hatteras dans la poussée du Golf Stream et nous retrouver à la longitude de notre destination, avant de pointer franc nord sur Bloc Island. Mais tout ça peut encore changer.

Entre temps, je vous écrit ceci au large de Myrtle Beach en espérant de trouver un wifi demain au port.
Pour le moment, à bord, les ajustements se font au jour le jour car nous sommes tous les trois en mode évaluation pour la suite du voyage de Ted vers l’Europe. Gill pour l’aller, en juin et moi, pour le retour,à l’automne dans 2 ans.

Le secret de polichinelle c’est qu’il est lui aussi sous évaluation, mais ne semble pas s’en rendre compte vu qu’il est le propriétaire du bateau.
La croisière s’amuse encore ensemble mais aussi un petit peu chacun de son coté dans son petit calepin noir. Une croisière typique, quoi!

PS (pour J-G) Ted vient de nous confirmer le pronostique météo de son routeur reçu par courriel, via la radio armateurs SSB. Ça confirme exactement le pronostique annoncé vers le souper et que Gill avait pris en note. Pour moi, il écoute NOAA comme nous.