Enrôlez-vous qu’ils disaient

Puis après vous êtes enrôlés, sans que vous vous en rendiez compte. C’est au moment où ils ne vous laissent plus débarquer que la réalité vous rejoint.

On me reproche parfois de « peindre la réalité en rose »; de ne pas tout raconter les parties difficiles d’un voyage à la voile. Moi je me défends en disant que je ne trouve pas ça difficile; j’aime tellement ça. En fait, si Odette avait été partante, nous vous aurions fait un journal à deux voix; ce qui serait vraiment amusant. Alors j’y vais, j’essaie de faire les deux voix, pour cette fois-ci.

Destiny VI US sous voiles pour la première fois 😎

Ça commence à New York là où on s’était arrêté la dernière fois pour une courte visite de Time Square et de Macy’s. Alors cette fois-ci Odette me dit qu’elle veut voir la ville : Central Parc Soho et autre quartiers typiques. Je me transforme en guide touristique enthousiaste et après avoir débarqué à Battery Park je l’entraîne vers Greenwich Village et Soho. Puis, je la traîne vers Little Italie et le Chinese District. Je dois vous avouer que nous ne nous y sommes pas rendus. Et que même une visite chez Macy’s pour les cadeaux de Noël des petits n’a pas récupéré le coup manqué.

Qu’à cela ne tienne nous sommes ici pour faire de la voile pas de la ville. Alors demain, Sandy Hook puis après la descente de la côte Est en mode flâneur. Nous y rejoignons Louise et Luc sur Lady Lou II ainsi que Véro, Jean-François et le petit Ludovic sur Lud-eau-vic, Paul André et sa fille Caro sur Plein Soleil et Gaëtan et Danièle sur Sunten II. Certains d’entre eux profitent du service après vente de leur Guide de l’intracostal et me demande de les accompagner un peu pour les premières expériences.
Et pour ma fiancée aussi Sandy Hook c’est une première expérience ou presque. Enfin pas juste pour elle, mais pour à peu près tout le monde qui était autour ce matin du départ, c’était une première expérience de sortie en mer. Là où le mal de mer veille…

Odette à la barre en mer bien formée au large de Sandy Hook.

La météo nous propose un vent du Nord-Est  de 15 Knds ce qui est parfait. Avec des bourrasques à 25 ce qui l’est un peu moins. Les vagues de 3 à 5 pi, mais aux 17 secondes, c’est tout de même acceptable. L’autre bémol, c’est la météo officielle de NOAA qui nous donne un « Avis aux petites embarcations » ce que Louise me relaie vers 6h30. Cela va me retenir pour quelques heures ainsi que Jean-François sur son Trawler. Mais bon, , il y a des options de replis au cas où. Hors donc, P-A s’engage pour Atlantic City parce que sa fille doit rentrer et Lady Lou II part pour « on verra en route… » Lud-eau-vic m’attend. Nous laissons les autres partir et nous dire l’état de le mer puisque nous ne dépasserons pas Manasquan Inlet à 4 heures de route seulement, c’est décidé avant le départ. Je crois que c’est plus facile à deux de toute façon quand je regarde Odette faire des photos et du film de l’autre bateau qui nous accompagne.  Ce qui fait qu’elle ne sent pas trop le mal de mer avec un Gravol, si ce n’est une attaque de sommeil plutôt. En définitive, malgré l’avertissement de NOAA, même sur le Trawler, la traversée c’est fait sans douleurs. Ce qui fait dire à certains que NOAA la joue « prudente » avec ses avertissements et qu’ils peuvent être remis en question parfois.

Au final, nous nous sommes retrouvés les derniers entrés à Manasquan et ce n’est que rendus que nous avons retrouvé les trois autres bateaux qui avaient finalement aussi pris la première ré-entrée là où ils pouvaient mettre fin au brassage. Bien sûr, parmis tout ce beau monde, c’est moi que la Garde Côtière a intercepté en entrant dans l’Inlet, pour une inspection de routine. J’ai maintenant mon certificat de conformité pour ce qui est des éléments de sécurité requis à bord. Rassurant pour la suite des choses.

Deuxième journée de descente par l’intérieur cette fois, c’est J-F qui apprends la navigation en eau peu profonde car, cette partie du New Jersey est particulièrement peu profonde. Heureusement pour lui, les vents forts de l’Est des derniers jours ont fait monter de presque de trois pieds le niveau de l’eau dans Barnegate. La où on s’attendait à un jeu de 6 po d’eau sous la quille, mais y avons trouvé plein d’eau. C’est Lady Lou II qui d’autre part, a failli s’en retrouver coincé sous le pont qui n’annonce que 55pi de libre quand le Hunter 35,1 tire 56pi avec son antenne de VHF. Qu’à cela ne tienne, Lucky Luke prends la chance d’y passer doucement et n’a même pas entendu le « schling » du frottement de l’antenne sous la structure. Ce qui nous fait réfléchir à deux choses: la hauteur inscrite est spécifiée : hauteur minimum et l’arche du pont est plus haut au centre que sur les côtés. Il y a donc un ou deux pieds de jeu non inclus dans le chiffre sur la plaque. Ce qui se confirmera quelques jours plus tard sous deux autres ponts dans le Canal de Cape May 
C’est aussi ce qu’avait confirmé la Garde Côtière consultée, mais laissé perplexe, le représentant local de TowBoat US, notre autre référence dans ces circonstances.

Petite pause d’autre le « fameux » Boardwalk!

Rendus à Atlantic City après deux jours de navigation à l’intérieur, nous devons attendre un autre deux jours une météo favorable, semblable à celle du départ pour nous rendre à Cape May, ce qui sera notre plus belle randonnée en mer au portant avec une mer bien formée et une plus grosse (5 pi) vague au 15 secondes pour nous garder éveillés. Ce qui fait que ma fiancée a oublié de me demander s’il y avait un aéroport proche puisque l’idée de rentrer au Québec ne lui est pas venue malgré ces deux passages obligés. Je dois dire qu’elle a appris à bien balancer sa ration de Gravol pour ne pas être nauséeuse tout en restant bien éveillée.


Ragaillardis, nous quittons Cape May dès le lendemain matin pour profiter d’un vent idéal du Secteur Sud et de la marée pour remonter le troisième passage obligé : la Baie du Delaware. Moi je trouve que ce fût ma plus belle remontée de cette baie depuis que je le fais régulièrement. Mon bateau se comporte bien sous foc seul dans 15-18Nds au portant. Des pointes à 8,5-9Nds sur le surf d’une plus grosse vague au 15 secondes nous portent en haut de la baie vers 16h30. P-A qui la fait il y a deux jours est déjà rendu à Chesapeake City et me dit que l’ancrage est plein en ce beau dimanche après-midi. Je propose donc à mes compagnons de route de jeter l’ancre pour la nuit derrière Reddy Island juste avant l’enteee du C&D Canal, devant Canada’s Beach. Tout est en place pour le charme du coucher de soleil mais c’est malheureusement nuageux. Puis le vent et la vague qui nous ont portés en haut de la baie entrent par la pointe Sud de l’ancrage et les vagues ont encore du pouvoir de brassage même rendu à nous. J’ai mis une longueur de plus de chaîne pour être assuré que mon ancre ne dérape pas. Mais ce n’est pas tout à fait assez pour rassurer ma fiancée. Odette va passer la soirée dans le cockpit comme Louise d’ailleurs sur Lady Lou II. Je me demande ce qui fait que les gars ont plus confiance à la chaîne d’ancre que les filles. Odette pense que c’est à cause de 30 ans d’expérience de différence. Elle a un point là! Le lendemain, je l’ai amenée de reposer a Chesapeake City, ce petit coin charmant ou le vent n’est jamais venu déranger personne. C’est la fin des passages obligés.

C’est toujours plus calme sur la photo, la baie du Delaware!

Prochaine étape : Flâner la Chesapeake!

Une troisième quinzaine qui sera bien différente des deux précédentes. Mon plus grand défi : apprendre à ma blonde à aimer faire de la voile avant qu’elle ne désaprenne à aimer son Capitaine.
Je garde les doigts croisés.😉


Une réflexion sur “Enrôlez-vous qu’ils disaient

  1. Hahahaha! Quel beau récit!… et la chute! 😉 Toujours un plaisir de te lire. Vous y goûtez en vent et en vagues, je trouve., mais c’est si beau sur les photos. Bonne continuation. Je pars demain fêter Marise au chalet, mais on essaie de s’attrape
    r mardi prochain? XOXOX

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