Après 2 jours à se faire repousser par le courant à marée basse et à toucher le fond à la moindre occasion, rendus à Charleston, nous étions prêts à prendre la mer.
Mais avant laissez-moi vous parler de ma préférence pour Charleston. La marina municipale qui est très accueillante, les services sont de premier ordre, la navette qui vous amène dans le vieux est très pratique. Que voulez-vous de plus? Si ce n’est de vous rincer les yeux à la vue des bateaux de plaisance de haute gamme qui sont toujours accostés au Grand Quai.

Cette année, n’était pas en retard sur les précédentes et, la Haute Gamme était au rendez-vous. Ce n’est pas que la grandeur de ces voiliers qui m’impressionne; c’est surtout le haut niveau d’entretien et de lustré aussi bien sur les boiseries que sur les coques. Les équipes qui y travaillent sont non seulement compétentes, elles sont minutieuses du moindre détail. Un régal pour les yeux.
Puis le Tour de ville vaut le déplacement avec ses maisons d’époque et ses resto aux recettes uniques. Avec Jean-Guy l’an passé, c’était les Crab Cakes qui nous avait émerveillés. Cette année avec Audrée nous ne voulions que nous séparer un plat de nachos avec une bière. Bien je vous jure que pour elle et moi, notre recette de nachos a bien changé. Surtout pour les chips qui vont être rremplacés par des pelures de pomme de terre. Mium, mium, mium.
Alors le lendemain matin, tout ragaillardis, nous étions prêts pour quitter le canal et prendre la mer. D’autant plus que la météo nous promettait des vents qui adonneraient bien toute la journée. On avait même projeté de nous offrir un 36 heures non-stop qui nous aurait mené à Savannah avec un peu de chance.

Après 2h pour sortir du port de Charleston en tournant vers le sud avec un vent portant qui a diminué de 20 à 12 Nds au largue. Le bonheur total! Audrée, mon équipière en est à sa première sortie et elle apprécie hautement le bruit du moteur éteint. Noud nous relayons à la barre pour le plaisir. Et pour nous permettre de nous réchauffer surtout.
C’est le Bon Dieu qui ajuste la vitesse du vent et le Diable, le degré de la température. En conséquence, nous choisissons d’entrer dans le prochain Sound, St-Helena, car nous appréhendons la chute de temperature au cours de la nuit qui risque d’être trop pour nos vêtements les plus chaud que nous avons déjà enfilés l’un par-dessus l’autre

Tout de même, ma novice sait qu’elle n’est pas du genre « mal de mer ». Elle sait aussi qu’elle va aimer mieux ça au chaud. Et moi je sais que ça va faire une bonne marinière car elle a le sens de la barre aussi bien que la force requise pour hisser les voiles. Une autre mordue dans le groupe.
Lendemain matin, beau soleil mais froid. Bon vent du nord! On reprend à la voile mais à l’intérieur cette fois. Dans ce secteur où l’ICW est souvent fait de rivières, où il est possible de faire de la voile si le vent adonne. Ce qui a été le cas jusqu’à midi à Beaufort (prononcez: biouforte) pour celui de la Caroline du Sud. Tout de même, si on garde une moyenne de 50/50, c’est bon. Comme en ce moment, génois déployé, moteur en appui à 1000r/m. Juste un petit ronron doux pour garder la cadence en haut de 5 Nds, c’est pas si mal et ça va nous mener passé Hilton Head à un de mes ancrages favoris. Juste après le tournant avant de sortir de Calibogue Sound, dans Bull Creak pour la nuit.

Troisième ancrage à la noirceur dans une première semaine d’initiation à la voile. Le programme est légèrement déstructuré.
PS.
Le froid plus la perspective de pluie qui s’y ajoute pour les prochains jours ont eu raison de mon équipière. Je suis bien d’accord avec elle que de vivre dans son sac de couchage au lit la nuit et dans le cockpit le jour à ses limites. Elle a décidé de rentrer à partir de Savannah après-demain matin