-« Tu ne trouves pas sa platte, mon Philippe de toujours refaire le même voyage dans l’Intracostal? »
-« Pas du tout, mon cher Gérard! Ce n’est jamais tout à fait pareil. »
« Je t’explique. »
Surtout que cette année il y a il y a de la diversion. Rappelez-vous la côte cassée à Albany et sa conséquence: l’installation de guindeau électrique à Manasquan Inlet. Alors maintenant laissez-moi vous parler de la conséquence de cette installation à Solomon’s Island, là où je m’arrête toujours de toute façon pour saluer mon ami Jerry qui est prêt à partir depuis 5 ans, au moins.
J’y ai profité de mon escale pour faire une petite modification à l’installation du guindeau afin de faciliter la chute de la chaîne dans le puit d’ancre. Ceci a inpliqué un peu de sablage et quelques couches de tissus imbibés de fibre de verre pour fabriquer une petite chute qui fonctionne à merveille.
Ce qui fonctionnait moins bien le lendemain matin c’etait mon œil gauche qui était douloureux et légèrement voilé
Je n’avais pourtant ressenti aucune présence de particule de sablage dans mon œil la veille mais qui sait ce qui peut me tomber dans l’œil pendant la nuit?
Une consultation à la pharmacie locale à démontrer que tout ce qui est sur la tablette et emballé de différentes façons n’est que de l’eau stérile que l’on vend à bon prix. Rien d’utile de ce côté. Je passe donc en mode « ça va se passer » pour quelques jours, d’un ancrage à l’autre jusqu’à mon arrivée à Hampton Road, mon escale favorite à la Marina municipale, dans le secteur de Norfolk.
Là j’en suis rendu à un œil qui est douloureux qui est plus voilé encore que les premiers jours et qui commence à m’inquiéter sérieusement ainsi que mes à Je crois qu’on a de l’avenir, nous deux, mon amour autour. Il a un coup mal pris, la solution classique: je demande à Google où sont les hôpitaux autour de cette marina. Ça sort comme pour les hôtels avec des 2 étoiles des 3 et des 5, justifiées par les commentaires des clients.
Vous savez la haute estime que j’ai pour mes yeux fraîchement opérer des cataractes avec leurs lentilles internes, alors je ne fais ni un ni deux, j’opte pour la 5 étoiles : Santara Général Hospital à Norfolk, à une heure et demie en autobus.
Je ne sais pas à quoi m’attendre et je ne vais pas porter de jugement préalable. Ainsi, laissez-moi vous raconter minute par minute, mon experience à Santara. Juste pour vous mettre dans le contexte pour ceux et celles d’entre vous qui ne connaissez pas Norfolk, nous sommes en territoire majoritairement noir. Dans l’autobus en tout cas et à mon arrivée à l’urgence.
Accueil 10h30
Première impression tout est en ordre et c’est très propre. Il n’y a pas de machine à prendre un numéro; il y a 3 personnes dans la file d’attente au comptoir d’inscription sur la gauche.
Dès que je prends la 4e place une infirmière d’expérience s’avance vers moi Me pince l’index avec sa petite pincettes à prendre le pouls et me demande gentilment ce qui m’amène. Je lui explique brièvement et elle me demande de rester en ligne pour passer à l’admission pendant ce temps elle retourne à son poste de travail, une table d’ordinateur portative sur roulettes et ouvre mon dossier.
5 minutes plus tard je suis devant la préposée à l’admission qui prend ma carte d’identité et ma carte d’assurance maladie du Québec et complète la partie administrative de mon dossier. Je signe sur une plaque électronique les documents avec les initiales ici et là et elle me remet un document sur mes rôle, droits et responsabilités. Sans oublier de me demander si j’avais besoin de traduction pour me faire comprendre en anglais.

Je passe immédiatement à l’infirmière numéro 2 qui, elle, prends mes signes vitaux et vient me reconduire dans une belle grande salle d’examens où j’attends mon infirmière. Angie, une malaisienne, se présente en dedans de 10 minutes et s’affaire immédiatement à me faire un électrocardiogramme. 5 minutes plus tard c’est la préposée aux prélèvements qui m’installe une veine ouverte et prends quelques prélèvements. On m’a annoncé que l’urgentologue seraitlà dans quelques instants. Entre-temps une préposé au service administratif vient compléter des détails manquant à mon dossier avec un de ces postes de travail roulants dont je vous ai parlé plus tôt.
Puis c’est tout au tour d’un beau grand jeune homme interne à l’urgence présentement, de venir me faire un questionnaire détaillé sur mes symptômes et mon état de santé général.
11h00, l’urgentologue s’installe avec son interne, il est la huitième personne qui s’occupe de moi en dedans d’une demi-heure. Je suis assaillit par le staff de Santara.
On me refait un questionnaire completet la panoplie des examens ophtalmologiques pour essayer de comprendre qu’est-ce qui se passe dans mon œil gauche. C’est finalement une échographie de l’ œil qui semble montrer le reflet d’une une particule, mais derrière l’orbite de l’oeil, ce qui est plutôt une inusité.
13h00, je suis dans la salle de scanner où on me fait un scan de l’oeil pour regarder de plus près cet objet étranger. Cet appareil de plus grande précision montrera qu’il n’y a rien là. C’était un mirage.
J’ai maintenant rendez-vous à 15h00 avec un ophtalmologiste qui reprendra tout ça de la case départ pour essayer de comprendre qu’est-ce qui me voile l’oeil.
Pendant ce temps mon infirmière s’inquiète pour savoir comment je me sens dans tout ça. Tout ce que je peux lui dire ce que je me sens entre bonnes mains, mais qu’un petit café et une sandwich en attendant de voir l’ophtalmo. Est-ce que je peux aller à une machine distributrice dans le secteur. Elle me suggère d’attendre qu’elle consulte ‘urgentologue à savoir si c’est une bonne idée. Elle me revient avec un café car celui-ci pense que si je devais être opéré d’urgence tout à l’heure vaudrait mieux que je n’ai pas mangé.
Ho là!
15h00 pile, on vient me reconduire à la Clinique des yeux à l’étage supérieur et un grand gars fort sympathique reprends tous les examens du début, incluant, la lecture des lettres au loin et le test de daltonisme. uis il se met en fait de me regarder dans les yeux avec sa puissante lumière des filtres de toutes couleurs et des loupes pour voir de plus près encore. Tout ça assorti d’un questionnaire extensif en long et en large sur mes antécédents de santé mes activités récentes incluant des traumatismes possibles.

On a beau chercher tous les deux tout ce qu’il réussit à faire, c’est de bien diagnostiquer que j’ai de l’inflammation à l’intérieur du globe oculaire et de l’oedem de la rétine. Il aimerait me prescrire d’autres test pour chercher plus à fond, mais sachant que je suis en route il me suggère de poursuivre la recherche avec mon ophtalmologiste quand je rentrerai à Montréal et me prescrit tout de même des gouttes et des antibiotiques à large spectre pour tenter de contrer le syndrome à court terme de toute façon.
De retour à l’urgence pour ramasser mes affaires et faire enlever le troquart dans le veine, mon infirmière m’a remis en quittant, une boîte à lunch puisque je pouvais maintenant manger et qu’il était 17h00 de toute façon. J’avais passé 2 heures en ophtalmo.
Ah oui, un détail, quand je lui ai demandé où je devais passer à la caisse, elle s’est éclatée de rire: « Mais voyons, ne vous inquiétez pas avec ça, on va envoyer cela directement à votre assurance maladie dub Quebec. » Ah bon! Moi qui me demandait si j’allais passer ça sur ma carte de crédit ou de débit, la question venait de se régler.
Ah oui, détail numéro deux, quand je suis passé à la pharmacie de l’hopital qui était heureusement encore ouverte, pour faire remplir mes trois prescriptions, la gentille pharmacienne m’a demandé quelle était me compagnie d’assurance médicament. Je n’ai plus que lui répondre que je n’avais pas d’assurance privé pour mes médicaments.
Alors, elle n’a présenté un simple formulaire : Nom, date de naissance, revenu mensuel, source, nombre de personnes à la maison et signature.
Quand je suis passé à la caisse, le préposé ma demandé machinalement de glisser ma carte de credit, puis, il s’est repris aussitôt: « Juste une signature monsieur, il n’y a pas de frais pour vous. Et il a pointé une affiche au mur qui dit essentiellement que dans cet hôpital, ne pas avoir les moyens financiers de couvrir les traitements n’est pas un obstacle à ce qu’un vous soigne. C’est la loi! Et cette loi porte le nom: MEDICAIRE. Que les républicains ont péjorativement renommé Obamacaire. Quant aux médicaments, c’est un programme de l’hôpital qui les couvre, pour ses clients à faible revenu sans assurance. C’est moi ça, un client à faible revenu sans assurance.
Quand j’aii revu mon ophtalmologiste, hier, pour un suivi post-intervention en clinique externe, avec son patron, nous étions tous les trois satisfaits au moins que le mal semblait se résorber doucement et qu’il y avait lieu de poursuivre le traitement prescrit. Pour la suite des choses, mon ophtalmologiste à Montréal prendra la relève jeudi.
Ce que je retiens de cette expérience c’est qu’il ne faut pas se priver de soins quand c’est requis, même aux États-Unis. Nous devons faire attention par contre, à mon avis, d’utiliser une clinique d’Hôpital G
générale publique et non pas une clinique privée.
Je suis toutefois conscient qu’il me restera une certaine pourcentage à couvrir car la Régie d’Assurance Maladie à des tarifs différents des Américains. Je vous en reparlerai quand j’en saurai plus à ce sujet.
Alors, voilà, mon Gérard, une descente palpitante, cet automne.