Ça va faire une semaine ce soir que j’ai quitté mon ami Jean-Guy à Port Sainte-Lucie et je suis très avancé déjà sur la route du Nord.
Une importante dépression au centre de l’Atlantique maintient un système stable ici avec des vents d’Est; je me croirais dans les alizés. En plus il fait beau soleil ces chaud mais, avec cette belle brize c’est très confortable. Je raconte tout ça pour rassurer ceux qui s’imaginent que remonter l’Intracostal est une tache ardue. Cette semaine en tout cas, c’est le bonheur total.

En passant à Titusville, je me suis offert le lancement de la fusée de la NASA. Même pas eu besoin de m’arrêter j’y étais à l’heure pile de la mise à feu. Impressionnant. Le bruit surtout. Un vrombissement sourd sans pareil.
Une nuit au quai municipal de New Smyrna Beach á Ponce de Leon Inlet. C’est une gracieuseté de la municipalité et toujours une belle occasion de jaser avec les locaux qui fréquentent ces belles installations en grand nombre.

Mais mon expérience d’apprentissage de la semaine, je l’ai vécue à un de mes arrêts favoris, tout juste après la traversée de la rivière St-Johns qui monte à Jacksonville.
En arrivant au quai du parc municipal près de Jacksonville où je m’arrête toujours, il y a déjà deux gros: un Trawler de la Floride et un « Million dollars Cruiser » avec un grand drapeau canadian, un couple de Toronto.
Quand je les remercie d’être venus attraper mes amarres, je me présente mais je sens rapidement que la conversation est plus fluide entre Dan et Terry qu’avec Philippe.
Bon!?!
Je mets une pâte à pain à lever et je je vais prendre une douche. Comme je dis souvent, « on ne peut pas empêcher un cœur d’aimer » . On ne peut pas le forcer non plus, je suppose. Il n’en demeure pas moins que lorsque je vois les Canadians être invités à prendre l’apéro chez les Floridiens, je reste avec un petit arriere-goût au fond de la gorge.
Pour me consoler, je me fais cuire une pizza qui était délicieuse, soit dit en passant.
Coup de théâtre! Je suis dans la pénombre en train de finir mon deuxième verre de vin en rêvant un peu lorsque du coin de l’œil, j’aperçois Dan qui revient d’aller faire pisser son chien pour la nuit et qui m’offre gentiment de venir prendre un digestif à bord du M$Cruiser.
Je suis poli et pas rancunier. J’accepte.
Penélope pourrais vivre dans un de ces bateaux. Je n’ai pas pris de photo à l’intérieur, car je trouve ça impoli, mais je n’ai jamais rien vu de tel. Ce bateau construit en Angleterre est un bijou de 54 pi de long. Imaginez le salon!
Mais le meilleur est à venir. Nous avons une conversation sympathique où nous nous rejoignons sur plusieurs aspects de la vie d’aujourd’hui. Puis de la croisière et de la communauté des plaisanciers. Et là on est en groupe mixte, Voilier et Cruiser, mais ça ne se voit pas.
Quand je mentionne entre autre que je fais mon pain, Kathy me fait : « Oh, it must be delicious, home made bread. ». J’avais une douzaine d’oeufs et du bacon. Je les ai invités à déjeuner le lendemain matin à bord de SurpriseS. Ils sont sur la Grande Boucle depuis l’automne et elle dit que c’est la première fois qu’on les invité à déjeuner.

On s’est quitté presque les larmes aux yeux, sachant tous les deux comment on s’était trompés au premier regard. Car de ça aussi, on a parlé.
Ni l’un ni l’autre d’entre nous ne sera tout à fait le même lors d’une prochaine occasion semblable
C’est une belle histoire capitaine Philippe! Comme quoi les premières impressions sont parfois trompeuses…je suis contente pour eux que ce couple de l’Ontario ait pu faire ta connaissance 🙂
Comme on dit : Ne te fie pas de la façon que je m’habille !! C’est fou comment parfois on peut se tromper .
Bon retour Philippe et bons vents !!!
Ben oui mon Capitaine! La première impression n’est pas toujours la bonne et ça vaut la peine d’aller de l’avant pour la changer. Maîtriser la langue de Shakespeare a beaucoup d’avantages lorsque l’on navigue. Bon vent, car il semble être bon dans l’intracoastal.