Quand je suis parti de Cienfuegos en direction des Jardins de la Reine, comme Christophe Colomb avait baptisé ce long chapelet d’îles en l’honneur de son banquier, Isabelle de Castille, je tentais une ultime stratégie pour continuer au vent. Quand je suis arrivée à la première de ces îles au petit matin après une longue nuit à moteur, je me suis rendu compte de la futilité de ma tentative.
Jeter l’ancre pour y faire quoi sans les moyens pour explorer de plus près. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire une pause à Trinidad de Cuba, la Marina la plus rapprochée puisque je suis situationnellement dépendant des marinas. Une approche pas très bien indiquée mais les douaniers du port de pêche m’ont assuré que c’est là que je devais aller et qu’il y avait au moins 1m90 de fond pour s’y rendre.
Après un peu de tâtonnements à gauche et à droite où j’ai touché le fond, j’ai réussi à passer le marqueur Rouge d’assez près et trouver l’entrée. Pas de place à quai, me voilà aussi mal pris qu’à Cienfuegos. Le Guarda Frontieta en désespoir de cause réussit à se faire reconduire jusqu’à mon bateau pour les formalités. Bon, au moins ça de fait.
J’attrape le premier conducteur de dinghy qui revient vers son bateau ancré pour me faire indiquer le chemin de la sortie pour demain matin. Je ne vais pas traîner ici; ma decision est prise, je retourne sur mes pas jusqu’à Key West minimum.
Henri ne sait pas très bien, mais Martine, la Capitaine du voilier BLEU MARINE sur lequel il est équipier saura, elle. C’est une experte de Cuba. 15 minutes plus tard, ces deux-là rappliquent avec deux bières (elle n’en prends pas) et l’ordinateur pour me montrer le chemin sur la carte.
"Mais vous allez tout de même prendre un verre de rouge pour nous accompagner, madame!" "Ha! Ça je veux bien, ça fait trois semaines que je n’ai pas bu de vin." Ça vous mets en confiance, une telle déclaration.
À partir de là, ma vie cubaine a basculé. "Connaissez- vous Trinidad, monsieur le Canadien". Euh! Non, pas vraiment. Sauf par mon ex-équipier qui m’a abandonné à La Havane parce qu’ il ne voulait absolument pas manquer ce bijou.
Placez cette ville classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO sur votre liste des "must" à voir à Cuba l’an prochain quand vous passerez par ici. Pour son quartier historique qui remonte à 5 siècles en arrière avec ces larges avenues pavées de cailloux et bordée de blocs de maisons à un étage, mais des plafonds de 4 mètres de haut.
Sa grande place de la Casa de la Musica qui m’a rappelé les Piazzas romaines où les gens viennent d’asseoir sur les murets pour bavarder avec leurs portables.
Puis essayez de trouver parmis tous les restos et bars à tapas, celui où l’on fait la file pendant une demie-heure pour le plaisir épicurien de se délecter tout en écoutant un trio musical jeune et créatif. Nous avons scellé une belle amitié de passage dans ce contexte tout a fait charmant malgré qu’il soit au top sur la liste des touristes qui séjournent à Cuba
Je vous écrit ces lignes en me laissant bercer par les vagues qui viennent du trois-quart arrière pendant que Charlie Brown s’occupe de garder le Cap sur le chemin du retour au portant.
Au bas:
J’allais dire : "La vie long fleuve tranquille", mais je me retiens.
Le petit port de pêche et là ville au loin qui est déposé aux pieds des communes
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J’aime te lire le meteque, le temps de vivre