Ma première gorgée de bière

Vous souvenez – vous de ce charmant petit recueil de courtes nouvelles tout aussi délicieuses les unes que les autres? Bien j’aurais pu écrire celle-ci aujourd’hui.

Il est 15h15, je la laisse couler doucement dans ma gorge, goûtant au passage la saveur pétillante et bien refroidie du houblon. Je me suis décidé, au moment de venir ici d’investir un montant important dans un appareil qui a changé ma vie. Habituellement, je préfère ma bière tablette; ou si vous préférez température de la cale. Mais aujourd’hui, ancré à l’est de Cayo Bonavista, après avoir plongé pour un bain au Joy, complété avec un champoing à l’eau douce, elle est meilleure à 4°, la température de la bière des connaisseurs.

J’ai quitté la pointe ouest de Cayo Jutias ce matin tôt pour deux petites journées de voile assistées (moteur en appui). La météo ne prévois pas de vents au-delà de 15 Nds pour le reste de la semaine. On est déjà rendus au vendredi 27 janvier. Il y a une semaine nous traversions à partir de Key West. Il me semble que ça fait bien plus longtemps que ça.

Dans ce petit temps, si mon mousse me m’avait pas quitté à La Habana, je lui aurait préposé de faire une autre navigation de nuit pour atteindre Cabo de San Antonio l’extrémité Ouest de Cuba. Seul à bord, par contre, je préfère suivre les conseils du Cruising guide to Cuba et le faire par l’intérieur, avec un arrêt à mi-chemin. En effet cette section du lagon est bien profonde. Je n’ai jamais vu moins en 10pi d’eau, même en passant devant Punta Tabaco, la section la moins profonde.

Ça m’a permis d’apprécier la limpidité de l’eau qui permet de bien distinguer les fonds, même par 25pi de profondeur. Peu de trafic de ce côté, si ce n’est 2 ou 3 petits bateaux de pêche, motorisés qui sillonnent le lagon qui s’élargit à l’ouest de Punta Tabaco. Y en a même un qui a fait addonner notre rencontre pour qu’on puisse se saluer de la main. 25Mn de pure bonheur de Cayo Julia’s à Cayo Buena Vista.

Le seul bémol: je vais devoir écouter le Buena Vista Social Club sur mon cell, ils sont à Varradero. Sonya et Alain sur "TILOUP" étaient tout exités de me dire combien ils les. avaient apprécié.

Dernière gorgée. Cheers!
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Vol de nuit

Bien je l’ai faite de toute façon ma traversée de nuit du vendredi soir. Je m’étais ancré à l’est de Buenavista puisque les vents étaient de l’ouest hier soir. Mais voilà que deux heures du matin, ils soufflent de l’est, assez pour me réveiller. J’avais choisi de partir très tôt car, d’ici, je n’avais pas la moitié du chemin de fait pour Cabo San Antonio. Alors je lève l’ancre et on y va vent arrière pour les 45MN de route à faire. Le vent est doux, autour de 10 Nds. Je vais l’avoir d’abord au largue, ce qui est parfait sous génois seul car il va tourner et venir de l’arrière, profs suivent au cours de la nuit.

Le ciel clair est constellé d’étoiles, le plancton donne la réplique lumineuse dans la vague d’étrave, je file à 5 Nds, je serai à la Marina Los Morros à l’heure du lunch si la tendance se maintien.

En passant devant Punta Abacos 2,5 heures plus tard, je me dis que si je n’avais pas été si paresseux hier, c’est ici que je serais venu passer la nuit, exactement à mi-chemin de ma randonnée intérieure. Une route facile à suivre même de nuit avec l’aide de mon application de navigation Boating HD de Navionics, tout à fait détaillée, et précise avec ses lignes de sonde. Plus dispendieuse que ma Plan2Nav qui n’a pas dé-couvert Cuba encore. Mais la sécurité de voir l’image précise du fond de l’eau, ça n’a pas de prix.

À 45 minutes de mon arrivée c’est le "Bonhomme Sourire" des Cayos de la Lena sur bâbord qui est le premier à m’accueillir. Au terme d’une traversée de 65MN de nuit par vent arrière qui sont montés jusqu’à 20 Nds et ont soulevé des vagues jusqu’à deux mètres, je dois avouer que Charly Brown a fait un très bon job à la barre. Meilleure que, je ne l’aurait fait moi-même pendant 12 heures non-stop. Je commence à préparer mes amarres et à pratiquer ma phrase en espagnol pour demander de l’aide pour accoster : "Tango une necesita ayuda para el muelle de muelle"

Abel, le responsable de la marina ne réponds pas sur le Canal 16. Je crois que sa VHF est en panne. Mais il est là sur le bout du quai quand j’approche, la main sur ma corne de brume, prêt à me faire entendre. Pas nécessaire, il me fait un grand signe de la main de passer à l’ouest et ils sont trois pour attraper les amarres. Beau comité d’accueil souriant. Il s’exprime très bien en anglais et me guide vers la Guarda Frontiera et le bar/resto/dépanneur minimal. Il s’occupe de tout, même me prêter son cellulaire pour que je donne un coup de fil à Pénélope pour la rassurer.

Vous aurez compris qu’ici, nous sommes en territoire sans internet. Une manière de vivre à redécouvrir.

Tout se passe en douce et je dîne ce soir avec un américain qui est allé s’acheter un bateau en alu en France pour partir à la retraire autour du monde et son équipière du jour, une femme de la Baie Chesapeake qui a choisi ce mode de fonctionnement pour faire de la voile à l’aventure. On a pris une bière ensemble… More to comme…

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