Mardi Gras à Marathon

Mardi Gras à Marathon

Faut le faire pour apprécier.

Pour moi, Marathon, c’est une escale technique car il y a, en hiver, un regroupement important de plaisanciers ici depuis un demi-sciècle. Et parmis  ça, une colonie de résidants permanents regroupés autour de la Marina municipale et son important parc de mouillage où l’on accède via une liste d’attente. Je l’ai appris brutalement quand je suis arrivé un peu en urgence,  sans dinghy et sans une ancre de rechange.

J’ai pris le premier mouillage disponible et fait du pouce pour facilement obtenir un lift d’une jolie résidente du parc de mouillage et son pitou.  Elle a même pris le temps de sonder un ou deux endroits potentiels ou je pourrais jeter l’ancre en marge du parc de mouillage, ce que je ne croyais pas possible.  Je suis d’ailleurs ancré à un endroit qu’elle m’a suggéré.

C’est en arrivant au bureau de la marina que je me suis fait ramasser par le concierge de service.  Oh la la, j’avais commis un impair que je devais réparer de ce pas (sans dinghy,  marcher sur l’eau,  tu veux dire?) ça l’a interpellé  suffisamment pour qu’il comprenne que j’avais besoin d’aide. À partir de là, il a été le premier aidant à me trouver un lift pour retourner à mon bateau et m’indiquer les endroits possibles ou mouiller. Je commençais à apprécier l’atmosphère général d’entraide qui  existe au « Village flottant ». Il y a trois cent mouillages gérés par la City Marina et même ancré,  je dois payer une redevance 24$, mais seulement les jours où je veux utiliser les services.

Tout ce beau monde est là pour  le travail ou comme résident saisonnier.  Comme Charlie avec qui j’ai jasé tout à l’heure au party de Mardi Gras, qui vient de la Caroline du Nord et qui passe l’hiver ici dans les Keys. C’est presque exotique exprimé ainsi, mais dès que vous mettez le pied à terre et que vous marchez jusqu’à la rue,  vous vous retrouvez sur la US1. Et si vous avez un mononcle qui passe l’hiver en Floride,  vous voyez ce que je veux dire. Hier quand nous sommes allés à Key West en bus pour dédouaner, Françoise, une française, sur HELIOS un bateau qui a traversé en même temps que moi, était complètement découragée de voir ce paysage urbain hautement commercial spolier un si bel environnent marin.

Ceci étant dit,  si je reviens au « Village »,  je dois avouer qu’il y règne un atmosphère de camaraderie et d’entraide, animé par un gars sur la VHF 68, la radio communautaire interactive. Je ne peux pas m’aventurer à la télé vers le dinghy dock dans que quelqu’un de motoriser vienne proposer de me touer. Puis, la City Marina offre des installations et des services de première  qualité dans le genre. Ce qui favorise encore plus les échanges,  incluant le party du Mardi Gras auquel j’ai été invité, tout compris : bouffe,  boissons,  musique, déguisements et grande sauterie  (entre 15h et la noirceur).

Et vous, le saviez-vous que c’était Mardi Gras,  aujourd’hui

Enfin de retour en ligne

Enfin de retour en ligne

C’est ma compagnie de carte de. crédit qui m’a bloqué à Cuba et qui a empêché GoDaddy,  mon fournisseur de nom de domaine de se payer automatiquement et d’en profiter pour se faire de la pub à mes dépends.

Donc, moi aussi je suis content de vous retrouver car je vous avais promis  la suite de la traversée de Los Morros à Key West qui devait se faire sur trois jours.  Bien mettez-vous dans l’ambiance,  le vent est portant la mer est belle et dans trois jours je serai de retour aux USA,  me disais-je il y a une dizaine de jours de cela. Puis, au beau milieu de la première nuit,  les orages prévus me forcent à m’arrêter et laisser passer pendant quelques heures.

Jusque là tout va bien, mais une heure plus tard, tout est foutu. J’entends mon safran qui a bat à gauche la à droite dans l’beure où j’ai tout fermé  en attendant « que ça passe ».  Mon erreur, c’est d’avoir utilisé le pilote automatique comme frein de barre pendant que je laissais passer le grain.  La courroie à cèdé et quand le tout s’est calmé,  j’ai constaté que j’avais été promu barreur officiel pour le reste de la route parce-que c’était ma dernière courroie de rechange.

Alors après m’être remplacé moi-même aux 6 heures pendant 36 heures, je me suis retrouvé à prendre du retard et ma fenêtre météo s’est refermée.  J’ai fait le point à 125 NM, de Key West, vendredi matin le 17 février,  à mi-chemin après trois jours en mer et à 54MN de mon « point de chute alternative »,  Marina Hemingway,  à Santa Fee à une  qinzaine de miles à l’ouest de La Havane, là où j’étais arrivé  il y a un mois. Tout le monde était content de me revoir et moi aussi d’une certaine façon. Malgré que j’étais définitivement sorti de mon planning pour être aux Bahamas à la mi-février. D’une certaine façon,  ça m’a libéré même si j’ai dû annuler deux rendez-vous aux Bahamas.

Là morale de cette histoire, n’acceptez que personne ne fasse des réservations de vol pour vous rejoindre, sous prétexte de faire des économies à moins d’être absolument  sûr d’être là à la date du vol. Si non vous vous mettez une position inconfortable et vous décevez quelqu’un de toute façon.

Donc, c’est une semaine plus tard,  que la prochaine fenêtre météo s’est présentée et que j’ai pu  enfin traverser directement sur Marathon, là où je pouvais faire les remplacements et réparations requis pour continuer vers les Bahamas. Une traversée dans incidents,  avec trois autres plaisanciers canadiens et français.  C’est Jamie,  sur « Odyssée »  un beau Guzzard 31 qui était notre guide et qui m’a fait penser que c’était aussi facile de rejoindre Marathon directement et sauver deux jours de route.

Aujourd’hui nous avons pris le bus et pour 2$US nous sommes  allés dédouaner à Key West sans problèmes même  si nous étions là depuis deux jours parce-que nous avions pris la peine de déclarer notre arrivée par téléphone samedi  matin. Un couple d’Américains qui étaient là en même  temps que nous ce sont fait faire toutes sortes de chichis parce-qu’ils avaient omis de le faire. Avec Homeland Paranoïa,  il y a des règles et elles doivent être suivies.  Et alors tout va bien.

 

 

 

 

 

 

 

Chronique d’une désintoxication

Samedi le 11 février J’en suis rendu au dix-septième jour de mon aventure cubaine. Je suis sur la route du retour, au portant pour la prochaine semaine. J’ai eu l’occasion de partager ma décision de rebrousser chemin et tous sont d’accord avec moi que c’était la bonne décision à prendre. Une semaine sans WiFi et une bonne partie de la suivante en remontant vers la Marina Hemingway.

Je suis en paix avec moi-même et débarrassé de ma contrainte d’être aux rendez-vous que l’on s’était fixés il y a trois mois. Nous les changeront au besoin. À la voile, il faut toujours prévoir un Plan B ou C même. Deux semaines sans avoir à me préoccuper du temps qui passe et d’une échéance que je ne pourrai pas rencontrer. De ça aussi nous sommes intoxiqués : les buts à atteindre, les produits à livrer, les échéances à rencontrer, la productivité et l’efficacité. Je suis en sevrage de ça aussi.

J’ai quitté toute sorte de bon monde à Key Largo. C’est vite fait des liens dans un endroit aussi en retrait de nos routes habituelles. Trois jeunes frères de Anchorage, Alaska sur un vieux ketch que Scott le plus jeune vient de s’acheter. Steve son aîné n’a fabrique deux leurres pcq les miennes sont épuisées. Et je mange du Yellow Tail Snapper pour dîner ce soir. J’ai d’abord perdu un petit mais le plus gros ne m’a pas échappé. Il en reste le demain.

Puis Michele et Monica qui arborent fièrement leur grand drapeau du pays : la Sardaigne. Il y travaille sur les bateaux en été et se balade dans le golf du Mexique en hiver. Il arrivait de Bonaire et repartait pour le Guatemala. Comme plusieurs, il y laissera son bateau à Rio del Duce. Retenez cet endroit, c’est la place pour laisser son bateau en toute sécurité dans un chantier où les gens sont compétents et les prix abordables.

Enfin Gaby le français jovial sur son Élan 45, une machine à avaler des nœuds. Je l’ai croisé à Cienfuegos à quelques reprises toujours avec son fidèle compagnon depus10 ans, Mario, un gars qui travaille à la Kruger et qui a appris à accumuler du temps supplémentaire. Cette année il a
est disponible pour 12 semaine de voile. En voilà un autre qui a compris à mon avis.

Même le gars de la Guarda Frontiera qui m’avait accueilli avec un  » high five » il y a deux jours et qui devant mon plan de route, m’a demandé si j’avais suffisamment d’eau et de provision pour faire tout ça en me remettant mon « dispacio ». Non mais…

Je vous laisse là-dessus, il est l’heure de mettre le poisson au BBQ, en papillote, enrobé d’oignons et de pommes de terre tranchées minces. Une belle journée de voile au portant à 4 ,5 Nds de moyenne , comme dans les rêves.

Là lune se lève à l’instant il est 19h25 dans l’ancrage de Cayo Rosario.

Dimanche par vents légers

Je ne comprends pas très bien le phénomène, mais il arrive assez souvent que le vent tombe à l’heure du midi ici. J’avais tout de même un bon bout de fait en direction de Cayo San Felipe a mi-chemin du bout de l’île. Une journée de 80MN en perspective. Sans risques de trop grandes difficultés si j’en crois ma météo qui me propose des vents légers de l’Est cette la semaine. Un petit appui moteur entre midi et 15h puis de retour à voile par vent de travers (du Nord) à moins de 10 Nds. Le bonheur total. Je songe même à laisser tomber San Felipe et poursuivre pendant la nuit vers Cabo San Antonio.

Dans ces conditions, la voile de nuit est un délice, même pour le navigateur solitaire. Le trafic maritime est si rare de ce côté que ce n’est pas gênant d’essayer de dormir une petite demi-heure par ci par là. Je n’y suis pas arrivé encore mais je tente tout de même de m’étendre et relaxer une demie-heure, mon cadran en main.

Sous génois seul, si les conditions changent, je n’ai pas besoin de quitter le cockpit de nuit pour changer d’allure. C’est un peu moins vite qu’avec la Grand’voile mais j’ai réglé cette question dans mon billet d’hier.

En passant, mon poisson était délicieux hier soir. Je ne me souviens plus d’où me vient cette recette. Il me semble que c’était italien, mais je ne jurerais pas. Les pommes de terre étaient al dente et l’assaisonnement bien réussi. Ce vivaneau à queue jaune est tout simplement savoureux. Ce soir, ça va être plus simple. Pasta peut-être.

Il est 15h45, je roule à 4,4Nds roulé par une houle de deux mètre sur le 3/4 arrière et poussé par un vent de travers à. 10Nds et moins. C’est relaxe.

À 15h j’approche de Island Juventud qui aurait normalement été une destination pour y passer quelques jours à en faire le tour, mais elle a été très dévasté par le dernier ouragan. Alors, c’est moins attrayant pour le moment. Je vais voir à quelle heure je vais atteindre la pointe sud-est de l’île et je déciderai à ce moment-là selon, mon état physique et mental, si j’y passe le reste de la nuit ou si je me laisse bercer comme ça, non-stop, jusqu’à Cano San Antonio et rejoindre Los Morros et Abel, son Maître de Port tout en douceur et en attentions pour ses clients.