Le long stretch passé Beaufort.

Le long stretch passé Beaufort.

Bogue Sound

Un lagon d’environ 20 Mn de long par 1Mn de large en moyenne. C’est le premier leg de ce qui sera une longue journée à moteur aujourd’hui. Dans l’Intracostal, on ne peut pas toujours être à voile. Heureusement qu’on en a profité pour faire les photos dans l’Albermarle Sound.

Aussi, c’était une bonne idée de passer l’après-midi hier à remettre en route mon pilote automatique qui m’avait fait du trouble dernièrement. Une courroie neuve qui glissait constamment. Après plusieurs essais d’augmenter la tension sur le tambour, j’ai dû oser un traitement plus radical. Jai recouvert celui-ci de toile d’émery. Ça mord ça Madame!

Une journée comme aujourd’hui c’est lui qui va barrer pendant la majeure partie du temps. Pendant que je vous raconte tout ça. Il fait un temps magnifique : ensoleillé, 20′.

En effet, surtout avec un navigateur un peu lunatique ça prend un pilote automatique pour barrer avec précision. Surtout que dans le Bogue Sound, il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre pour sortir du chenal bien balisé et pour se trouver dans la boue. Pas dangereux mais gênant. La grande distance qui nous sépare les deux rives est trompeuse; elle nous donne l’impression qu’il y a beaucoup plus d’eau qu’en réalité.

En fait, elle est très étendue mais peu profonde. Pourquoi ca me fait penser à autre chose, ça? Hum…

En fait la seule attraction particulière ici, en partant de Beaufort c’est une petite crique du nom de Peltier Creek qui me fait toujours un petit velours quand je passe devant, de le noter au passage. Je me suis même déjà arrêté pour prendre de l’essence et c’est là qu’on m’avait expliqué que effectivement, c’était des Français et des Espagnols qui avait les premiers, avaient découvert puis développé ce coin de la Caroline du Nord.

Ceci étant dit, et j’étais en train de l’écrire, quand j’en ai découvert un autre divertissement. Là, droit devant, en plein milieu du chenal : Capitain Jack racle le fond pour les crevettes. C’est la première fois que j’en suis un de si près. Ouf!
On laisse ça à babord ou à tribord, un crevettier? C’était pas dans mon cours de conduite ça.

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Swansboro
Passé Bogue Inlet, on profite d’un autre petit courant de marée pour enfiler un long canal sans nom jusqu’à New River Inlet. Une douzaine de Nautiques dans un paysage typique de l’ICW avec des maisons de toutes les grandeur et de toutes les couleurs. Ici tout le monde a son bateau de pêche. On recommence à les voir ancrés aux abords du canal toutes lignes à l’eau.

Ça fait tout de même un bon moment qu’on n’avait pas vu ça. Au nord de Beaufort, au cours de la dernière semaine, nous étions dans une eau très tourbeuse, couleur cuivrée qui laisse une moustache typique sur l’étrave des coques blanches. Jamais vu même d’oiseaux pêcher dans cette eau particulière.

Camp Lejeune
Au maillage SM 235, nous entrons dans un environnement à saveur particulière. Le Camp Lejeune est une base d’entraînement de la Marine américaine et vous êtes prevenu qu’on peut y tenir des exercices de tir.

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Là seule menace que j’y ai ressentie en passant ici, c’est il y a deux ans quand un jeune militaire un peu fanfaron nous avait fait une vague avec son gros dinghy rempli de kids le fusil d’assaut pointé vers le ciel. C’est le skippeur du voilier que je suivais qui a pris les choses en main. Il lui a donné une semonce de la part d’un vétéran de la US Navy, lui faisant remarquer qu’on était tous des marins et qu’en conséquence nous devrions nous respecter si non nous protéger.

Puis quand il a précisé qu’il appelait le chef de la base pour rapporter l’incident, cest devenu plus sérieux.

Ainsi, lors de leur course de retour, le petit bareau insouciant était devenu beaucoup plus poli et nous a fait une « slow pass » de premiere classe. A preuve que prendre le temps de bien faire une plainte a plus d’impact qu’un bras d’honneur dans certaines circonstances.

Passé le secteur militaire on s’arrête habituellement dans la Baie Mile Hammock au millage SM 245 .
Aujourd’hui j’y ai laissé Jean-Guy qui s’était levé particulièrement tôt ce matin pour profiter des courants de marée. Alors à 14h, il était prêt à jeter l’ancre. Quant à moi, trop hyperactif pour m’arrêter si tôt, je me suis offert 4 autres heures de route pour rejoindre un charmant petit ancrage juste assez éloigné du Canal pour me sentir un peu plus partis le monde de Top Saill Beach.
J’entends même les vagues se briser sur la plage de l’autre côté de la dune bien habitée.

Quand même, une journée de 60 Statut Miles. C’est un double chiffre. Comme cela, demain, je ne serai qu’à une journee normale de Carolina Beach, un autre arrêt charmant dans ce secteur de la Caroline du Nord.

PS Pour ceux et celles qui prennent ça au serieux. Je me suis rendu compte cet après-midi que ca fait depuis Deltaville, Del. que je ne m’étais pas rapporté pour mon Permis de Croisière.

Alors je me prépare une menterie pour la question : « Quel a été votre dernier arrêt? » Ben Mrs. O’Brian ne m’a même pas demandé. « Noms du bateau et du propriétaire et No de permis. Puis vous êtes où. » « Puis merci bonjour. »

Facile.