Passés l’Albermarle et l’Aligator, c’est une journée où on « fait son chiffre, à moteur », dans le long Canal de 25 Mn, sans relief, sans âmes qui vivent, dans le bayou profond. C’est le prix à payer pour rejoindre le Pongo Sound et une autre belle journée de voile vers et sur la Neuse River jusqu’à Oriental, NC.
Oriental, c’est un incontournable sur la route de Beaufort. On pourrait se rendre à destination dans la même journée, mais pourquoi se presser? C’est tellement plus sympa d’arriver le lendemain à l’heure du lunch à Beaufort et de profiter de deux jours à quai ou presque pour le prix d’une nuitée.
Puis Oriental a un charme vieillot et tranquille dont vous voulez profiter. Surtout si vous avez la chance de trouver une place gratuite au quai municipal.
Aujourd’hui, j’ai eu la chance de profiter d’un vent de travers pour traverser la Neuse River puis enfiler Adam’s Creek de l’autre coté, puis son canal qui débouche dans Core Creek et Beaufort, NC. Tout ça à voile, c’est du gâteau.

Gussard 36, un magnifique bateau fabriqué au Canada et rencontré à quai à Oriental.
Puis Beaufort, quand on arrive ici, Jean-Guy et moi, c’est un petit retour en arrière de 25 ans qui nous attend pour nous rappeller notre plus célèbre traversée vers St-Martin. Vous savez, celle que vous ne vous tannez pas de raconter. Parce que ce fût votre baptême de la mer.
Si je vous résumais cela en trois phrases.
Moi sur mon nouveau Catamaran, un PDQ de 10m avec Michèle, ma nouvelle partenaire de vie et Marius, Jean-Guy et Louis sur leur Reliance 45, tous aussi inexpérimentés les uns que les autres, nous sortions en mer vers l’est pour 300 miles, puis nous descendions franc sud portés par les Alizés.
Ça, c’était la théorie. La réalité, c’est que malgré la recommandation d’un routeur payé 100$US (Circa 1991,c’était une jolie somme), qui nous promettait une fenetre météo de 5 jours. Nous nous sommes retrouvés en dedans de 18 heures, dans un fort coup de vent ( Gale Force) qui a duré plus de 24 heures et qui nous a complètement amarinés.
Sept jours plus tard, nous avons trouvés St-Martin, ne me demandez pas comment car, c’était avant les GPS. Ceci après s’être perdus de vue puis s’être retrouvés par miracle. Une histoire qui finit bien parce qu’il y a un bon dieu pour les aventuriers inconscients qui se vantent ensuite de leurs exploits comme s’ils en étaient responsables.