Enfin à voile!

Quand ça fait deux jours que tu attends ta météo à regarder le gros Billboard de Monsieur Trump sur un de ces hôtels casino, t’es content qu’on annonce une belle journée pour descendre à  Cape  May. Le pronostic est idéal on part le matin avec des vents légers de directions variables puis progressivement, au milieu de l’après-midi, ça va monter doucement. Les deux petits copains sont contents. Jean-Guy va profiter des ventes légers ce matin et je vais faire de la voile cet après-midi.

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Oh! Surprise, je suis gâté. Dès la sortie de la rivière, il fait un petit vent du nord-est qui m’invite à déployer le génois. Pas de Grand’ Voile, il est presque arrière. Elle ne ferait que nuire à l’autre.  La vie est belle, je m’offre une randonnée à la voile souriant à mon chum qui me suis au moteur sur tribord. Il ne s’éloigne pas autant de la rive que moi, sa chum est encore novice. Moi, le vieux pro, je prends la ligne directe qui va me faire m’éloigner la côte concave à cet endroit pour qu’on se rejoigne à l’entrée de Cape May dans 33 Nautiques. Ou, à ce rythme, dans 6h d’ici.

Tout roule à merveille incluant mon pilote automatique qui semblait refuser dernièrement mais aujourd’hui, qui fonctionne tout à fait dégagé. J’en profite même pour faire un petit vidéo clip au passage de la la plus grosse vague pour impressionner les marins d’eau douce comme moi qui voient rarement des vagues de 1m50 au Lac. J’utilise un vieux truc de ma jeunesse qui consiste à compter les vagues. Quand nous venions par ici en vacance avec les enfants, nous faisions du « body surfing » sur un petit matelas gonflé et je me souviens que nous comptions les vagues pour attraper la plus grosse. C’était la 6 ième et mieux encore, la 36 ième. Parfois

Alors, bien branché sur ma musique du jour: des chanteuses jazz  des années 20-40 genre Billy Halliday ou Etta James, je partage avec mon pilote automatique, la tâche de rouler les vagues qui viennent nous soulever la poupe. Je fais une course amicale avec un voilier un peu plus grand que moi qui lui, descend à moteur. Je ne comprends toujours pas pourquoi les gens qui en ont la possibilité ne profitent pas du vent qui nous est si gentiment offert.

Au moment de commencer à me rapprocher du bord, justement à  la hauteur des Wildwood dont je parlais tout à l’heure. Facilement reconnaissable à son parc d’amusement qui attirait les enfants plus que la mer, je crois, je sens que le vent a déjà monté plus qu’il ne devait à cette heure-ci.  Les moutons franchement plus nombreux indiquent clairement qu’un à plus que 15 Nds de vent soutenu. Il ne me reste que moins d’une heure de route, Jean-Guy qui a pris de l’avance est déjà sur le point d’entrer entre les brise-lames de Cape May.

Je profite de ce moment de réflexion pour faire le point sur la situation et je décide d’enrouler un peu. Puis tant qu’à y être, je reduis de 135% à 90%. Ma vitesse demeure autour de 5,8Nds et de sera plus facile tout à l’heure quand je virerai vers tribord de 90° pour entrer, de poursuivre à la voile au petit large. Tout va bien sauf que j’observe que je commence à avoir du jeu dans ma direction. Plus que ce matin. Puis un léger craquement quand je ramène vers tribord après une plus grosse vague.

Puiss soudainement, « clack »! Plus de direction. La barre tourne dans le vide. Un peu plus 3 Nm à faire et me voilà sans direction plus manoeuvrant. Une drosse à cassé. Un de ces fils métallique qui relie la barre à roue à l’arbre du gouvernail. Diagnostique facile; ce n’est pas la première fois que ça arrive sur ce bateau. Pourtant, avec Hubert au printemps, on a tout démonté et dégagé la poulie qui bloquait.  Mais la c’est pas le moment du diagnostique des cause profondes. C’est le temps de dégager le couvercle de l’arbre du safran et d’installer la barre d’urgence. Le bateau est pseudo à la cape et dérive doucement. J’ai tout mon temps.

Évidemment, ce n’est qu’après avoir vidé le coffre au complet sans trouver la fameuse barre que je me suis souvenu que je l’avais placée là , sur la tablette pour ne pas avoir à la chercher partout si jamais ça devait se produire. Pas compliquée à installer mais un peu capricieuse à manier, car elle a été fabriquée avec des tolérantes assez larges. A moteur, car j’ai enroulé le reste de la voile,  » Cape May, here we come! »

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J’ai mis un petit moment à maîtriser la manoeuvre que je n’avais  pas pratiquée dernièrement dans des conditions de mer bien formée. Tout de même j’ai réussi à rejoindre l’entrée bien large que j’ai négocié avec plus de facilité puissequ’à l’intérieur des murs latéraux, la mer devient tout à fait calme. C’est la que je vous ai fait une photo de l’expert qui manoeuvre avec le genou. J’avais tout de même acquis 45 minutes d’expérience très récente.

Rendu au mouillage, j’ai même pris le temps de saluer au passage les amis sur « Eolia » qui étaient justement en train de s’ancrer. Vous dire que j’étais au-dessus de mes affaires malgré les circonstances. Mais pas assez pour tenter d’entrer à la Marina tout de même. Alors j’ai jeté l’ancre et j’ai appelé mes amis de TowBoatUS pour qu’ils viennent m’assister. En dedans de 15 minutes, le gars était à mes côtés. On s’est attaché à l’épaule et il m’a doucement amené au quai chez Usth’s Marina tout près, mais en faisant le petit détour requis pour entrer sans toucher le haut-fond juste devant.

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Un petit mot en passant au sujet de TowBoatUs, une des deux organisations qui offrent ce service dans l’Intracostal. Je ne suis pas le genre à prendre des assurances pour tout et autre chose, mais l’abonnement au service de dépannage est un must, à mon avis pour cette randonnée dans un peu plus de 6pi d’eau sur une distance de près de 1000 Mn. Les occasions sont trop fréquentes partout de profiter de leurs services. C’est rapide, courtois, efficace et vous n’avez pas à vous inquiéter de la facture. Vous avez payé 175$US avant de partir et c’est tout. Basta. Pas de soucis. Votre première utilisation sera votre première économie A titre d’exemple, la facture d’hier pour TowBoatUS : 337.50$US. Pour Philippe, une poignée de main.

Mais plus important encore sans eux, j’aurais peut-être voulu rester dans l’ancrage de peur que ça ne me coûte les yeux de la tête et risquer de déraper dans le vent de 40Nd (Gale Force Winds). Fort coup de vent prévu pour cette nuit. Et ce avec un gréement de fortune pour m’en sortir et aller où.

Pénélope ne me l’aurait pas pardonné.

 

 

 

 

 

 

Traverser un grand lac

Traverser un grand lac

Un dimanche matin et une très grande baie intérieure à traverser, Barnegate Bay qui va prendre tout l’avant-midi. Puis le vent qui continue à jouer à cache-cache avec moi. On en parle à la météo tout autour, mais ici: Niet!

Juste pour vous dire qu’on n’est par toujours dans un chandail étroit. l’Intercostal c’est fait de baies, de rivières, de lagons, de toutes sortes de plans d’eau à traverser.

Y a bien les cruiser qui essayent de me divertir. À partir de 10h, ils sont tous dehors. Et vroum, vroum, vroum. On partage. Alors non truc favori pour ne pas avoir hâte que ça passe et profiter du moment: Arcgangello Corelli, Sonara de Chiesea. C’est tellement apaisant et enlevant tout à la fois. Je sais, c’est paradoxal.

Puis tout à coup, au Mile 25, un immense banc de pêcheurs. Il doit y avoir un banc de poissons en dessous à mon avis. Ils sont une centaine de petits bateaux qui balottent là pendant que les gros leur font des vagues. Eux, ils mangent probablement du T-Bone.

Oups, ça me fait penser faut que m’arrête tout à l’heure, au début de l’après-midi à Beach Haven, juste un peu plus loin, là devant. C’est mon endroit favori pour l’approvisionnement dans le secteur. Le quai municipal m’accoutume gratuitement pour quelques heures et l’épicerie est tout juste à une petite marche de là. Un joli village tranquille de bord de mer, loin de la grande foule des banlieues de New York.

NDLR
Va falloir que j’ajoute un bémol à mon guide. Le quai municipal de Beach Haven est monopolisé par les pêcheurs à la ligne, le dimanche après-midi. Pas accessiblee pour les passants en manque de bouffe.

Atlantic City here we come!
Déjà je vois des traces de Trump se profiler sur l’horizon sud. I’ll y as des profiles de ville quoi member en contre-jour sont très distinctifs. Celui-ci en est un et c’est facile de que la Trump-erie emane d’ici. La ville est en banqueroute et elle brille encore toute la nuit. On voit bien qu’une lumière est brûlée ici et là sans qu’on ait les moyens de les remplacer. Mais l’illusion tente de se maintenir.

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Nous allons passer deux nuits ici, du côté nord de la rivière, dans le mouillage Brigantine, un bassin bien protégé de tous les côtés. Excellent, car on doit laisser passaer un fort coup de vent du sud, lundi soir, qui va persister jusqu’au matin d’avec des vagues à contre une bonne partie de la journée.

Donc le passage de mer vers Cape May vas attendre mercredi. C’est mon passage le plus long. Seul à bord, je ne fais pas de 24 heures en mer en général. Je garde ça pour mes voileux qui veulent en faire l’expérience et qui parfois s’en tirent avec une expérience de mal de mer.

Puis ce sera la remontée de la Baie du Delaware pour notre éloigner de la Côte. Une tempête tropicale et formation sur l’équateur pourrait remonter la Côte la semaine prochaine et nous amener un bon coup de vent pour qu’elles jours. Si on était rendus à la reconnue des deux Baies à ce moment-là, on ne sentirait rien. C’est sur la Côte que ça brasse; pas à 100 miles dans les terres.

Petit tour en mer

Petit tour en mer

Le truc c’est de partir tôt de mon ancrage favori à NYC, derrière Madame Liberty, pour se garder des options au cas où.

Comme par exemple Sandy Hook où plusieurs vont se réfugier en attendant leur fenêtre météo. Cette fois-ci on a pu passer tout droit car tout était beau, à moteur, avec un petit vent qui s’est levé en sortant en mer pour m’offrir un petit plaisir d’une heure de voile. C’était une première depuis que nous avions quitté le Lac 10 jours plus tôt.

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Le reste de la journée, c’est la Côte est du New Jersey que nous amorçons par l’extérieur pour une courte distance de 25 miles environ à nous faufiler entre les bateaux de pêcheurs très nombreux à cet endroit.

Puis l’entrée bien balisée de Manasquan Inlet que vous pourriez prendre même par gros temps. C’est rendu à l’intérieur que ça se complique car là vous devez transiger avec les habitants de Jersey Shore.

Digression
« Jersey Shore » est un concept qui décrit des banlieusards de NYC qui ne sont pas complexés d’habiter de l’autre côté de la rivière. Au point qu’ils font tout en plus gros et en plus bruyant pout qu’on les voit de Manhattan. Plus malappris que ça, tu te fais tapper dessus. Alors ils prennent les devants et toute la place.

Alors mon moment le plus dramatique c’est passé dans un petit bout de canal de 200m de large tout suite après être entré, où je dois faire ouvrir deux ponts avec des cruisers qui me passent de toutes parts et lèvent des vagues croisés qui rendent le sur-place plutôt difficile dans un courant de 4 noeuds, en attendant l’ouverture du pont.

NDLR peut-être que cela se serait passé plus calment un lundi matin plutôt qu’un vendredi après-midi. Désolé je n’ai pas eu le temps de prendre de photos mais croyez-moi: plutôt un lundi matin.

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Après cela, je n’ai eu qu’à suivre mon guide, Jean-Guy qui est devenu le champion de la découverte des bons ancrages depuis qu’il a téléchargé ActiveCaptain. Regardez-moi ce coucher de soleil en prime.

C’est juste pour la météo qu’il n’est pas encore très bon. Il pleuvait dans son ancrage ce matin au réveil. Va falloir qu’il travaille cette partie-là. Quoique si on regarde cela de l’intérieur, c’était pas si mal ici ce matin non plus.

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Un café au lait avec ça, Skipper!😊

Les prochains jours nous amèneront à descendre la « Jersey Shore » jusqu’à Cape May, tantôt par dedans, tantôt part dehors. Attention à la vague des cruisers dans le secteur parce-qu’eux aime ça faire des vagues. Au sens propre et figuré.

Petite anecdote en passant, dans les condos sur le golf où nous avons passé quelques hivers Renée et moi il y avait beaucoup d’entre eux, facilement reconnaissables à leur accent et manières encombrantes. Mais le plus drôle, c’est que rendus à l’âge de la retraite, soudainement, ils sont tous originaires de Long Island. 😞

Manhattan

Manhattan

Peu importe comment vous vous sentez politiquement ou autrement, mais Manhattan mérite toujours un coup d’œil bien particulier de celui qui passe par là. Plusieurs choisissent de prendre un mouillage au niveau de la 79e avenue et aller faire un tour en ville. Moi je préfère le regarder, vue d’ici.

Puis après m’avoir bien rincé l’oeil, je vais me réfugier derrièreMadame Liberty qui se fait violer elle aussi de ce temps là. Comme les jeunes filles dans les collèges de province.

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De Croton on Hudson où on a jeté l’ancre hier soir, c’est une journée normale de voile de ce rendre ici. La seule difficulté c’est que vers la fin, on est assaillit de toutes parts par les petits traversiers qui nous brassent le camarade. Ji mo

Croton on Hudson, parce que l’ancrage est confortable. Parce que l’approvisionnement est facilement accessible. Et parceque c’est un bon endroit pour embarquer un équipier qui a pris le train le matin à Montréal. ( Cou donc, t’es où là, Jean-Marie?)

Puis, derrière Madame, l’ancrage est bien tranquille et demain matin, selon les vents, on peut atteindre, au mieux Manasquan Inlet et le debut de l’Intercostal ou, au pire Sandy Hook, un classique des descendeurs qui y attendent leur fenêtre météo.

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Jean-Guy qui a pri le lead de la descente cette année, me propose de quitter tôt demain matin (6h30, pas si tôt tout de même) pour atteindre Manasquan Inlet. J’espère lever les voiles vers le milieu de l’avant-midi, au pire. Je vous ferai des images.

Le trajet vers Manasquan, est le 20 miles pour se rendre en mer et 20 miles minimum en mer pour atteindre l’Intracostal que l’on doit rejoindre pour la descente vers le sud. Le reste peut tout se faire par l’intérieur.

Suivez-moi, je vous montre le chemin, cette année. Comme ça, vous n’aurez pas à acheter le Guide. Mais si ce n’est pas clair, n’hésitez pas à poser des questions. Pour le bénifice de ceux qui eux, vont devoir l’acheter.

Buenna notte tutti!😉

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Mid-Hudson

Cette section de la rivière où elle commence à prendre de l’ampleur mais où le vent est toujours absent pour le moment. Au réveil ce matin j’ai constaté que j’avais fait une bonne pêche avec ma corde de dinghy pendant la nuit. Connaissez-vous ce petit mollusque qui a la tête d’un des personnages de la Légende du Jedi?

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Un peu plus loin, c’est la splendeur imposante des installations de l’Université West Point où l’on forme l’élite des dirigeants militaires américains. Il y a 30 ans et passant ici avec mon ami Ed, on s’était arrêté à la Marina en bas et nous avions monté marcher sur le Campus. Je ne sais pas si vous serions aussi bienvenus aujourd’hui.

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Là, nous sommes ancrés dans un de mes mouillage favori à Croton on Hudson. Un bon endroit pour embarquer des équipiers avant d’arriver à NYC. Il fait toujours un temps splendide. Même pas l’air de l’automne encore. Sauf pour un précurseur qui a rougi avant tout le monde

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Tout à l’heure, en arrivant au mouillage, j’ai réglé une question administrative qui en inquiète plusieurs avec nos permis croisière:  le rapportage aux bureaux des douanes et de la protection du territoire. On ne rit pas avec ça dans un pays qui se sent de plus en menacé. Nos voisins n’ont pas trop l’habitude de se sentir de même et ne savent pas trop comment faites avec ça. Alors prudence les « aliens ». Coup de fil au numéro indiqué sur ma liste et une dame très gentille prends toutes mes informations: Qui suis-je? D’où viens-je? Où vais-je? Puis me souhaite bonne route, non sans me rappeler que je change de zone après Manasquan Inlet, d’où je devrai me rapporter de nouveau.

Je suis en règle. Donc si on m’interpelle en passant sous le George Washington Bridge comme les deux dernières fois, je suis OK. Je m’empresse de rappeler à Jean-Guy de ne pas oublier d’en faire autant. Il me demande le numéro et appelle au même bureau 10 minutes plus tard pour se faire répondre : « Y a pas lieu de nous déranger, vous êtes toujours dans l’état de New York. Non? »  » Quand vous changerez de Zone vous vous rapporterez à Philadelphie. » Puis il y a un ti-clin à Rouses Point, l’an passé qui insistait haut et fort que je devais appeler tous les jours où je bougeais. Juste pour écoeurer ses collègues, ou quoi?

Je crois qu’au bout du compte, c’est la dame qui a répondu à Jean-Guy qui a raison.

Demain, petite descente et douce vers Manhattan. Restez à bord!