Bien ancré entre Cupid’s Cay et Laughlin Bird Cay juste au sud de l’entrée de Governor’s Harbour, l’ancienne capitale des Bahamas on s’est offert le Friday Fish Fry. Délicieux!
C’est le rendez-vous de tous ceux qui aiment faire la fête sur l’île. Villégiateurs, plaisanciers et résidents, sans distinction origine ni de ce qui nous a amenés là . Le vendredi soir, quand la fumée des briquettes commence à monter des grands BBQ sur la plage, tout ce beau monde converge vers le gazebo municipal pour l’événement. Les gars l’alignent cuisses de poulet, côtelettes de porc et poissons entiers sur la grille. En
attendant que tout cela rôtisse à point, un collègue qui a monté son étal de l’autre côté du gazebo nous propose le met national des Bahamas, la salade de conques, en entrée.
Mais ce n’est que le prétexte à partir du quel toute l’histoire se développe. Puisqu’on est arrivés parmi les premiers, mon Capitaine et moi, nous avions une bonne table, bien placée, pour une soirée festive qui allait regrouper au-delà de 150 personnes dont plusieurs vont devoir manger debout. Ce qui nous a donné l’occasion de gentiment partager avec des commensaux heureux de pouvoir s’asseoir. D’abord un certain Dave du Maine qui était venu s’ancrer près de nous une heure plus tôt avec deux jeunes filles à bord. Il s’est avéré que la nièce et sa copine partaient justement le lendemain matin et puisqu’on à eu une conversation intéressante, il nous a invités à venir dîner avec lui le lendemain sur son méga-catamaran dans la charmante Hachet Bay Pound, toute fermée, un vrai trou d’ouragan à quelques milles vers le nord.
Le lendemain soir, nous nous sommes amenés dans Hatchet Bay Pound, tout fiers de partager un des deux maquereaux longs comme cela, fraîchement pêchés en route. Un record, deux dans la même journée, soit dit en passant. Après avoir jeté l’ancre tout près du Cat, Jean-Guy lui a fièrement exhibé à bout de bras son trophée avec promesse de le cuisiner pour notre hôte pour le dîner du soir. Ce que nous ignorions à ce moment-là, c’est que Dave avait déjà eu une très mauvaise expérience de dégustation de maquereau dans un établissement huppé, mais mal équipé et qu’il avait par erreur, rayé ce poisson plutôt que l’établissement, de sa liste d’épicerie.
Alors quand on s’est présentés, il avait sorti les « hors-d’œuvre » comme ils disent en anglais: un brie coulant importé de France, un saucisson sec de Toscane, trois sortes de craquelins différents, l’apéro pour six. Et bon appétit! Ouf! Je me demandais comment j’allais faire pour résister à toutes ces belles bouchée et avoir encore de l’appétit pour notre maquereau. Ce n’est qu’après avoir touché poliment une première bouchée de ce que Jean-Guy avait apprêté avec un riz aux fèves noires, assaisonné de trois sortes d’épices et garni des herbes fraîches, cultivées en pot sur le Catamaran, que notre hôte à admis sa surprise et ses délices devant le goût recherché de ce festin. Nous avons réfléchi là-dessus en parlant de la facilité avec laquelle un préjugé peut s’installer.
L’autre conséquence amusante du partage de notre table à pique-nique de la veille au soir, c’est un gentil couple d’universitaires du Maine eux aussi, mais d’un environnent différent. Charlotte est retraitée, mais Seth qui enseigne les politiques internationales à l’University of Maine ne peut se résigner à le faire. Ils sont ici en vacances, en partie parce que l’arrière grand-mère de Charlotte vivait ici à Governor’s Harbour. Probablement à l’époque du Gouverneur, qui devait comme il se doit être Britt pour être le représentant officiel du roi d’Angleterre qui est le souverain du territoire.
Quand je lui ai parlé de la plage rose où je voulais faire un pèlerinage de l’autre côté de la butte, en souvenir d’une visite qui m’avait impressionné, il y a 30 ans, elle a jeté un coup d’oeil à l’orthèse que je porte au genou gauche, elle à eu pitié du bonhomme et m’a proposé de nous y reconduire le lendemain matin. À 9h, Seth bien installé au volant de la conduite à gauche nous a ramassés en face de la bibliothèque municipale, au tournant de la rue principale pour la randonnée.
Bien, je dois avouer avec un peu de nostalgie que elle était plus rosée dans mes souvenirs que dans la réalité, la plage de l’ex Club Med. Surtout par temps nuageux. Pour me consoler, ils nous ont amené avec eux chez le marchand de fruits et légumes du village voisin à Palmetto Beach. Puis chez la boulangère qui sait encore faire les beignets au miel comme à l’époque de mon enfance.
Belle randonnée avant de reprendre la mer; beaux souvenirs de gentilles personnes qui me rappellent l’importance de s’arrêter par moments pour permettre à la vie de nous faire des petits cadeaux comme ces deux aventures-là.
Bons vents, les marins!
Je vous propose ce souvenir de voyage aux Abacos en février et mars 2016 pour attirer votre attention sur deux Guides nautiques que je viens de publier sur la Croisière aux Bahamas.
La vie est généreuse, hmm? Contente de vous savoir si ben aimés. —-» se creuse en moi une envie de maquereau frais… 😉 xxx