St-Éleuthere

J’ai passé l’après-midi de la traversée vers Eleuthera à faire un parallèle avec les voyages de mon enfance quand on allait visiter la parenté au Temiscouata.

Nous voyagions alors avec mon oncle Arthur qui avait une grosse Packard qui en fait, avait l’envergure du Trawler de Jean-Guy. Une grosse machine confortable mais qui avait elle aussi une tendance au roulis dans les courbes.

En passant, on s’est fait rouler encore aujourd’hui. Mon Capitaine à décrété que la prochaine traversée se ferait dans un temps plus calme. Hum… Moi je pense que nous sommes dans les vents alizés qui sont la norme dans le coin, autour de 12Nds.

Mais je m’éloigne de St-Éleuthere, un village sur la route de Cabano qui est redevenu Pohénégamook. À quatre ans, ce nom de village avait une consonance bien exotique à mon goût. Faut dire que ce saint-là n’avait pas eu le succès de St-Pierre, St-Jean ou St-Jacques pour l’attribution des noms de mes copains de carré de sable.

Alors Eleuthera est aussi bien exotique elle aussi mais pour d’autres raisons. D’abord, regardez la couleur de l’eau sur la photo de ma « job de vernis » sur le passes avant. Quand je vais débarquer de ce bateau, il ne se reconnaîtra plus. Notez la pause classique, la technique, le geste précis puis nous n’en étions qu’au grattage.

Ou en étais-je? Ah! Oui, Eleuthera, rien à voir avec le saint du Temiscouata mais d’un non grec qui signifie libre. Pas à cause des Arawacks qui la peuplait quand à eu besoin d’eux pour donner un coup de main dans les mines d’or un peu plus bas, à Hispagnola. Non, mais plutôt à cause de Pilgrims arrivés d’Angleterre mais qui ne savaient pas trop bien naviguer et qui cherchaient à rejoindre les autres qui avaient fondé Plymouth, Mass.

Aujourd’hui, ce sont ceux du Mass qui viennent les visiter en hiver, comme nous, leurs voisins québécois.