Nassau, on prend une pause

Un mois déjà que je vis à bord de Sea Drifter et cet après-midi, on s’est offert une dernière « brassée »  en rentrant à Nassau.  Trois heures seulement de ce Rock & Roll et vous avez le roulis à terre pendant le reste de la journée.

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Nassau n’a pas beaucoup changé si on regarde à droite sur la photo panoramique mais si vous regardez à gauche, du côté de  Paradis Island, rien de  ce que je me souviens de ma première arrivée ici.  L’immnse Complexe Atlantis visible à 15 miles de distance, est devenu le point de repère qui identifie le port.

IMG_20160113_132140787Tout de même, nous nous sommes amarrés au Yatch Haven Marina, là où je m’étais arrêté à ma première arrivée ici il y a 30 ans.  OBI, le jeune homme qui est venu nous aider à amarrer (en français par moments), n’était même pas né à ce moment-là

Mon Capitaine,  bien content de notre équipée, m’a offert notre dernier dîner ensemble au Poop Dock Deck le célèbre  Resto de la marina qui donne  sur les quais.  J’ai commandé un plat de Cracked  Conch,  bien sûr. For the memories.

Demain matin,  je prends un vol pour rentrer à Bouchertown, rejoindre ma Pénélope qui me propose, à son tour, toute une aventure, pour le prochain mois.

À suivre…

 

 

Bahamas’ Breakfast

Le septième jour il se reposa. Voilà un bel exemple à suivre et pas besoin d’attendre le septième jour si le soleil est trop chaud.

Premier constat matinal: ré-émerveillement face à a la couleur de l’eau sous l’étrave de Sea Drifter. C’est pour cette eau-là qu’on se donne tout ce trouble pour venir ici plutôt que de se la couler paresseusement douce dans les Keys. Comme Exotic Dream, ce grand bateau québécois qui est venu accoster près de nous ce matin.IMG_20160110_103749149

Ce qui me fait penser de partager, mon impression générale de cet l’endroit qui dégage une odeur de « dépassé ». Je ne sais pas si c’est dû à la mauvaise presse en général dans les guides mais il me semble que Bimini n’est plus maintenant qu’un arrêt passager pour les Snowbirds. Les quais sont vides, malgré qu’il soient très accueillant et accessible comme ceux de la Marina Bluewater Resort, à 1$/pi.

Quant à ces deux-là qui se tournent le dos dans l’ancrage devant le Bureau de l’immigration. Dites-moi, en passant, pourquoi dit-on qu’ils se « font la tête » quand ils se tournent cul à cul, comme ça.

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Le grosse la clientèle de Bimini vient surtout des bateaux de « pêche au gros » qui viennent de la Floride quand les Christmass Winds et autres Northers de sont calmés.

IMG_20160110_132754735Après une petite marche dans Alice Town, je me suis rendu compte que nous avions marché plus que je ne m’étais imaginé en voyant l’affiche qui nous souhaitait la bienvenue en ville. Je me suis mis au poêle pour cuisiner un Bahama’s Breakfast, façon Belsish Beagle pour mon Capitaine, en souvenir du bon vieux temps à St.Marteens.

La question du jour, sur la photo au bas, reconnaissez-vous un « branchement » internet vetus ou un paratonnerre vaudou ou…

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Bimini en 5 temps

Temps 1
Nous nous sommes levés au milieu de la nuit pour partir à 4h, bien avant le lever du jour. L’objectif, c’est de rentrer au port à Bimini Nord au milieu de l’après-midi. Le temps est doux et légèrement brumeux. La sortie facile entre les bouées de chenal de la pointe Sud de Cay Biscaine puisque le vent est nul et la mer peu formée. On a même « l’étoile » de la lumière de mât du voilier qui est parti une demie-heure avant nous pour nous rassurer que nous sommes sur la bonne route.

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Temps 2
Le jour tarde à se lever avant 7h. Dans la lumière du petit matin, nous constatons que nous suivons toujours un petit bateau, là, légèrement sur la gauche, en apparence. Une illusion créé par le fait que nous devons compenser notre cap d’environ 15° vers le Sud pour compenser le courant du Gulf Stream qui coule vers le Nord, par notre travers tribord. En regardant vers la poupe du trawler, nous distinguons toujours les gratte-ciels de Miami, là, droit derrière à une vingtaine de miles. Nous sommes sur la bonne route avec le tiers du chemin de fait.

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Temps 3
Plus que 20 mille à parcourir. On à passé le point de non retour. Miami à disparu derrière mais Bimini n’ose pas se montrer devant. C’est le moment idéal des contemplatifs. Jean-Guy parle peu et se laisser bercer par la longue houle atlantique qui ne dépasse pas 1m, avec une ondulation longue d’une douzaine de secondes. Le bateau montre et redescend plus qu’il ne roule, maintenant. La mer est bleue tout autour sauf pour un croissant presque droit devant où le soleil de 9h qui se reflète sur l’eau, trace un triangle argenté qui semble sortir de sous la proue s’épanouit en s’éloignant vers l’avant, légèrement sur la droite.

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Temps 4
« Terre!Terre! Terre! » s’écria le Black du
haut du grand hunier sur le bateau de Jacques Cartier lorsqu’il aperçu les premiers rochers de la Haute Côte Nord; ce qui leur valurent l’appellation de « Terre de Caïn. Mais celui qui passa à l’histoire, c’est le cuisinier portugais qui s’empressa de sortir la tête de ses chaudrons pour constater. En apercevant ces roches rondes et stériles il rentra aussitôt dans sa cuisine en maugréant :  » Caca! Nada da caca, nada. »*

Moi j’ai juste dit : « Regarde Jean-Guy, ce qui l’a fait sursauter, car la houle atlantique qui nous berce gentiment depuis 6 bonnes heures était en train de le « faire cailler »,comme aurait dit ma mère qui me berçait comme ça.  » Regarde Jean-Guy, là-bas, devant les touffes d’arbres! » « Ouais, qu’il me répond. Ça doit être ça Bimini; on n’est plus qu’a 7 miles nautiques » fin de la citation.

Un coup de fil à la Marina Bimini Blue Water Resort et on est attendus pour la nuit. Nous y serons tôt cet après-midi. Dernière vérification technique : nous sommes rassurés, nous entrons à l’étal de la basse mer. Trop facile!

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Temps 5
Un peu de Rock & Roll en passant derrière le haut fond qui borde l’entrée le long de l’île qui devrait faire office de brise-lames, mais pas tout à fait assez au goût de J-G.

Puis l’appel à la Marina qui ne répond pas jusqu’à ce qu’on se rende compte que le préposé est là sur les quais et nous fait des grands signes de la main. Il a dû oublier ou échapper sa  VHF portable. À moins qu’elle ne soit en réparation depuis l’an passé.
« Welcome to the Bahamas, Jean-Guy! »
Regarde la couleur de l’eau! Verte et cette chaleur sèche qui nous envahi

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« Life is good, man!

*Serait à l’origine du nom « Canada » selon un humoriste des années 70, dans « The Anglo guide to  survival in Québec. »

Lever l’ancre.

En attendant l’heure prévue du départ, 4hAM samedi matin, nous écoutons Félix dans l’ancrage de No Name Harbour, sur la pointe Sud de Cay Biscaine. C’est la "porte de sortie" en mer pour une grande majorité des voileux qui comme nous se dirigent vers le Sud des Bahamas. Tout pour s’assurer la chaleur, quoi.

Nous avons une fenêtre Météo absolument parfaite, même pour un Trawler plus sensible aux vagues qui seront à 1pi. ou moins et un peu de côté. Puis une particularité, si vous regardez le graphique du Gulf Stream au bas il courre à moins d’un Noeud, cette nuit. Lui qui nous met s’y défi parfois avec un courant latéral pouvant atteindre jusqu’à 5 Nœuds.

En somme, l’occasion qu’il valait la peine d’attendre quelques jours à Hollywood, PQ.

Nous avons opté pour partir de nuit comme les 5 ou 6 voiliers qui se sont joints à nous depuis notre arrivée cet après-midi. L’idée, c’est d’arriver de jour à destination, à Bimini Nord, de l’autre côté, dans notre cas.

Il ne me reste plus qu’à confirmer notre départ avec notre routeur à terre, Renée, qui se chargerait de nous envoyer la Garde Côtière, si jamais nous n’arrivons pas de l’autre côté comme prévu. Une précaution pour se rassurer tous.

Surtout le jour ou la nouvelle de l’heure "en ville", c’est qu’un Montréalais à été récupéré en mer après avoir dû abandonner son bateau au Sud des Bahamas, à Noël. Pour employer une expression populaire : " C’est pas un cadeau! "

Ça ne risque pas de nous arriver. Jean-Guy à tellement investi dans son nouveau "HOME" au cours des dernières semaines qu’il ne va pas vouloir l’abandonner. Mais surtout que Sea Drifter est parfaitement en ordre pour cette courte traversée.

Pendant que je vous invite à traverser avec nous, Jean-Guy fait sauter son maquereau pêché hier pour le dernier dîner aux USA.

On se revoit à AliceTown.
Ciao les passagers virtuels!;-)

L’équipage de Sea Drifter

Déposer son plan de navigation

Les marins prudents, même dans les meilleures conditions déposent leur Plan de route au moment de faire une traversée pour que quelqu’un se rendre compte si les choses ne de passent pas comme prévu. Spécialement si vous n’arrivez pas dans les délais prévus et retardez ce façon indue

Quelqu’un qui va s’en inquiéter suffisamment pour demander que l’on déclenche des recherches. Et si elles tardent trop à produire des résultats, qui va mettre de la pression pour que l’on augmente l’effort.

Vous pouvez toujours le faire auprès de la Garde Côtière mais à cause de la dernière partie de l’énoncé, je préfère le faire auprès de quelqu’un qui j’en suis persuadé vas faire du suivi en cas de besoin.

Ainsi, voici une copie du courriel que j’ai envoyé à ma douce ce soir quand nous avons décidé, Jean-Guy et moi que nous avions une fenêtre météo adéquate. Je suis confiante que si les choses ne se passaient par comme prévu, Renée se chargerait d’activer les recherches.

Allô chouchou,

Les deux marins d’eau douces sont assis sur le petit mur de ciment près de l’endroit où il y a un WiFi ouvert au Parc de l’état près de la marina.

Chacun sur sa tablette, chacun son logiciel de météo, on compare nos observations séparés et ça coïncide. On a une fenêtre météo qui nous permet de partir demain soir vers Minuit de No Name Harbour à Cay Biscayne pour traverser vers Bimini et y arriver avant Midi Samedi.

De là, départ samedi soir ou dans la nuit vers Chub Cay pour arriver dimanche après-midi. Puis enfin, partir de Chub Cay lundi matin pour rejoindre Nassau. Si la tendance météo se maintien jusque là, nous serons à Nassau avant la fin de la journée lundi.

Ça me semble un plan sécuritaire et surtout confortable. On ne pousse pas on fait ça par étapes successives faciles. Si la température prévue change, on modifie le plan.

Mon Capitaine est bien confortable avec ça et si tu acceptes de nous aider, on y va comme ça. Ce que nous avons besoin c’est de quelqu’un qui va prévenir la Garde Côtière si jamais on est en retard de plus de 24 heures sur notre horaire.

Je te le propose parce que tu es une personne fiable et celle qui nous suit de plus près. Le fait que je t’aime et que c’est réciproque compte pour beaucoup aussi. hihihi

Si tu es d’accord, je te donne le no de la Garde Côtière :
757 398 6700.

 Bisous xx
Popeye the Sailorman

Alors, nous attendons son OK pour mettre le Plan en oeuvre.

Regardez la belle fenêtre météo que nous avons devant nous. Même pas de vagues au-delà de 2pi. Car, c’est là, la différence majeure entre voiliers et Trawler, ces derniers ont besoin d’une mer moins formée qu’un voilier pour traverser confortablement. Ce qui est le cas pour les prochains jours. 🙂