Je ne sais pas pourquoi, mais en passant sous ce magnifique pont en sortant de Brunswick, une ville de moyenne importance de la Géorgie, ce midi, j’ai pensé à Maurice Richard. Puis je me suis dit qu’heureusement que je vous ai pour me rappeler avec plaisir ce que je laisse derrière quand je pars comme ça pour une longue randonnée.
Car, j’ai essayé La Presse mobile et malheureusement, ça ne me relie pas avec meilleure de ce à quoi je veux m’associer. Alors je préfère vous parler de ce qui m’arrive et de lire vos réactions. Comme ça, je me sens faisant partie d’une belle gang.
Passé le pont (Un sapré beau pont! Non? 185 pi de hauteur libre dessous. Quand vous passerez par le Centre-ville comptez 20 étages d’un édifice. C’est haut comme cela.) je me dirigeais vers l’Est d’abord puis vers le Sud. La prochaine étape devait être Fernandina Beach, là où nous étions rentrés de nuit sous la pluie, Anne-Marie et moi pendant que Loulou faisait semblant d’avoir le mal de mer à l’intérieur de Brigadoon. Nous étions sortis de Jacksonville avec l’espoir de faire un 36 heures en mer ce matin-là.
Curieusement, me revoilà dans la pluie et le vent, sensiblement au même endroit aujourd’hui. Spot doit en passant, c’est la première fois que je me retrouve sous la pluie depuis New York. J’étais averti quand même. Chaque matin, pendant que l’eau bout pour le café et que je fais mon petit quart d’heure d’exercices, j’écoute la météo. On ne triche pas avec elle.
Ce matin on annonçait un fort coup de vent un peu plus bas justement où j’espérais me rendre pour ancrer ce soir pour la nuit. Je suis parti quand même, un peu plus tard, après avoir fait une petite réparation à une fuite sur la pompe à eau du moteur. Je me suis dit que je jouerais ça à l’oreille, selon les développements.
Bien en dedans de 2 heures, ça s’était développé et sur le Canal 16 où je suis toujours à l’écoute, la Garde côtière diffusait un bulletin spécial où on parlait de fort coup de vent avec des orages et même de la grêle, plus bas, là-bas vers ou je me dirigeais. Puis le clou c’est quand le gars à dit tout simplement : "Les petites embarquations devraient chercher un abris immédiatement." Je crois que c’est la première fois que je l’entendais formulé ainsi.
J’en avait de prévues, des abris, à toutes les demi-heures de navigation sur ma route. C’est ce que j’avais pris le temps de faire avant de partir aujourd’hui. Alors, j’ai finalement opté pour la deuxième qui me permettrait de me ranger bien en sécurité vers 15h00. Le plus cocasse, c’est qu’après toute cette pluie et vent que j’avais affronté pour y arriver, quand j’ai jeté l’ancre, la pluie avait déjà cessée, et pas une heure plus tard, le soleil se montait sous les nuages à l’horizon.
Pas si désagréable que ça tout de même, une journée de pluie.
