Puis trop de vent!

Les journées se suivent…

Quand NOAA émet un « Avertissement pour les petites embarquations », c’est à nous qu’ils s’adressent et ce qu’ils nous disent c’est :  » Restez donc chez vous!  » Techniquement, ça se passe quand les vents prévus vont dépasser 15 Noeuds soutenus avec des bourrasques à 20 ou 25.

Quand j’ai un Jean-Guy ou un Jean-Marie à bord, ça ne nous a pas toujours arrêtés. À preuve, la dernière journée sur le Lac avant de démâter et la dernière journée en entrant à Annapolis.

Mais seul à bord, je suis plutôt porté (maintenant) à écouter les conseils de ma blonde et ne pas laisser mon petit macho prendre le dessus. Alors vous pouvez me trouver, ce soir, dans la Baie de Salomons Island ou je suis entré hier en fin d’après-midi, dans un ancrage superbement protégé du Nord, d’où souffle fort le vent annoncé: un « Gale Firce Wind ». C’est à dire jusqu’à 40 Noeuds. Là, même petit macho s’était bien aviser de rester à la maison.

Ceci étant dit, je ne suis pas tout à fait seul. J’ai Cesarea Evora et quelques autres qui me chantent leur meilleures tounes, ma chaufferette qui fait son devoir, ma cafetière moka pour me réchauffer le dedans, un bon livre pour me divertir et ma tablette pour garder le contact avec vous tous et toutes.

Et aussi, malheureusement, avec la triste actualité qui nous affligent ces jours-ci.

Pas de vent!

"Mais qu’est-ce qui arrive quand il n’y a pas de vent du tout, du tout?" C’était la question de Ty, mon chauffeur de taxi qui m’a ramené de l’épicerie hier matin. Je ne lui ai pas tout dit, mais je l’ai rassuré que j’avais un petit moteur pour ces jours là.

Alors, ça se passe à petit moteur, aujourd’hui. Pas un souffle pendant un long virement de bord du vent qui passe du Sud hier, au Nord demain. Entre temps, la mer d’huile.

Sur un étendu vaste comme la Baie de Chesapeake, c’est une belle occasion de faire du ménage ou de l’entretien. Aujourd’hui, c’était un petit contrat de peinture non-dérapente sur les passes-avants et l’interrupteur de la pompe à eau potable qui avait lâché la semaine dernière. J’ai profite de ma visite mensuelle chez West Marine pour me procurer l’interrupteur en même temps que quelques autres objets et produits de consommation courante. C’est là que les propriétaires de bateaux laissent toutes leurs économies : West Marine!

Alors, tout va bien pour le contrat de peinture qui sèche rapidement avec le soleil qui plombe aujourd’hui. Pour la petite pompe, on repassera. L’interrupteur est trop gros et ne se marie pas au bec de la pompe. Je vais continuer à pincer les deux fils ensemble comme on l’a fait tout la semaine dernière, Jean-Marie et moi.

Par contre, l’interrupteur de la pompe de cale, lui, fait des siennes. L’interrupteur automatique avait déjà montré des signes de fatigue. Maintenant, c’est autour de l’interrupteur manuel de me lâcher cet après-midi. Mais là je suis loin de West Marine. Alors, c’est un cas de bricolage de fortune en utilisant un autre circuit électrique, en attendant de regarder cela de plus près. Ce que je ne peux pas faire en route, car ça demande de quitter le cockpit trop longtemps.

Même si Charlie Brown barre bien pour moi, il a un grand pouvoir de concentration mais, il barre en aveugle; il a besoin de mes yeux qui font un tour d’horizon aux 5 minutes, car je ne suis tout de même pas tout à fait seul. Là, il y a un grand voilier à un mille devant moi à 11h, un cargo à un demi-mile à 3h et deux Trawlers, un qui vient de me dépasser et un autre qui s’apprête à le faire. Sans compter deux autres voiliers à moteur, loin devant (je suis sorti de l’ancrage avant eux ce matin mais je suis le plus petit, donc, le moins rapide). Je vais quand même arriver en Floride à un moment donné. Ils seront déjà rendus aux Bahamas, quant a eux.

Voilà, il est 14h30, tout est fait. Il me reste 2 heures de contemplation avant de reprendre la barre pour jeter l’ancre dans l’embouchure de la Rivière Patuxent. Un environnement très achalandé côté plaisanciers. J’y compte pas moins d’une trentaine de marinas et des petits anses où s’ancrer de tous les côtés.

C’est Monsieur Météo qui me dicte laquelle choisir. Ce soir j’ai besoin de protection du vent qui va souffler du Nord-Ouest. Comme vous voyez, je ne suis pas seul face aux éléments; j’ai mes conseillers du Guide de croisière pour me dire où chercher refuge et ceux de NOAA pour me préciser mon besoin.