Drôle de moineau

On est toujours un peu surpris de voir un volatile se poser sur le bateau. Surtout que les oiseaux du large ne sont pas farouches. Je me demandais de quoi se nourrissent ceux qui ne sont pas des pêcheurs, mais les mouches domestiques piquantes d’hier après-midi, à une dizaine de miles au large, sont peut-être au menu.

Comme vous voyez, la température serait idéale pour faire cette traversée sur la Trawler de Jean-Guy car, la mer que vous voyez derrière le moineau ne justifie pas de dérouler les deux voiles qui l’encadrent. C’est inimaginable mais nous avons fait plus de moteur que de voile à date même si la météo habituelle ici à ce temps-ci devrait nous être beaucoup plus favorable avec des vents du sud. Il y en a bien un peu de prévu demain mais nous devrons nous arrêter à Morehead City pour refaire le plein.

Pas tout à fait le trip que je vous avais proposé, ni à moi non plus.
Nous comptons, bien sûr, reprendre le large jeudi et par le Cap Hatteras dans la poussée du Golf Stream et nous retrouver à la longitude de notre destination, avant de pointer franc nord sur Bloc Island. Mais tout ça peut encore changer.

Entre temps, je vous écrit ceci au large de Myrtle Beach en espérant de trouver un wifi demain au port.
Pour le moment, à bord, les ajustements se font au jour le jour car nous sommes tous les trois en mode évaluation pour la suite du voyage de Ted vers l’Europe. Gill pour l’aller, en juin et moi, pour le retour,à l’automne dans 2 ans.

Le secret de polichinelle c’est qu’il est lui aussi sous évaluation, mais ne semble pas s’en rendre compte vu qu’il est le propriétaire du bateau.
La croisière s’amuse encore ensemble mais aussi un petit peu chacun de son coté dans son petit calepin noir. Une croisière typique, quoi!

PS (pour J-G) Ted vient de nous confirmer le pronostique météo de son routeur reçu par courriel, via la radio armateurs SSB. Ça confirme exactement le pronostique annoncé vers le souper et que Gill avait pris en note. Pour moi, il écoute NOAA comme nous.

20 ans plus tard.

La dernière fois que je suis sorti en mer pour une traversée d’une semaine, je me rappelle encore à quel point nous étions excités, Michèle, Louis et moi sur HERA. Nous avions bien écouté notre routeur sur ČIGONE, en compagnie de Marius, Jean-Guy et celle que nous avions baptisé « Grand-maman troisième œil » que Louis dans sa grande générosité avait embarquée en cours de route.

Nous sortions tout juste au sud du Cap Hatteras, en direction de St.Maarten. et nous étions énervés pas juste un peu. Tester notre nouveau catamaran pour vrai en changeant d’équipiers en cours de route pour que tout le monde y goûte.

En fait, nous y avons gouté mais pas tout a fait comme prévu. Tout le monde se rappelle de cette fameuse traversée du Triangle des Bermudes qui nous a laissé un petit sourire en coin quand on entend parler de routeur, Jean-Guy et moi. Celui qu’on avait payé 100$US, alors, c’était tellement royalement planté que nous avons encore des détails nouveaux à raconter chaque fois qu’on se la remémore.

Le routeur du Capitaine, en sortant de Savannah en direction du Cap Hatteras doit coûter beaucoup plus cher car, mes deux copains sont branchés depuis les deux dernières heures que j’ai prises à sortir le bateau de la rivière du même nom.

Ted avait un grand nombre d’amis qui lui souhaitaient bonne route sur Facebook et Gill recevait pour sa part ses voeux d’anniversaire. Puis enfin, ils ont relu le long courriel du routeur.
Ah! Les jeunes aujourd’hui, pas moyen de les décrocher de leur internet.
Ted a même un branchement SSB pour continuer à recevoir ses courriels en mer. Comme ça, le routeur peut continuer à lui faire peur avec le pronostique météo et le rassurer avec son analyse. Je ne sais pas si ça marche mais il avait la dyharrée ce matin en sortant.