Quelques heures plus tard…

Tout devait être facile à voile et moteur, à l’intérieur, pour se rendre à Titusville, notre destination possible avec les 13 heures de clarté dont nous disposons.
C’est moi qui est à la barre à partir de 15h, pour le dernier serment de 2h quand nous entendons l’opérateur d’un pont levis expliquer à son prochain client qu’il ne pourra pas ouvrir le pont à l’heure prévue à cause des ventes jusqu’à 60 Knoeuds (130 km/hr) de ce fort orange qui se développe au nord de Titusville.

Je me rends compte que nous allons précisément vers lui et que nous allons nous croiser dans quelques minutes.
Ted confirme avec le radar que c’est inévitable car nous sommes, d’une certaine façon, prisonniers du canal puisque la profondeur d’eau est a à 6 pi tout autour.
Branle-bas de combat sur le pont. Gill et Ted s’affairent à rentrer les voiles et tout bien assurer à l’extérieur car, ça va brasser!
Je demande qu’on me passe mon imper. Pas nécessaire réplique Ted. On entre à l’intérieur pour la suite des choses. Ha!
La barre intérieur est plus dure car elle n’est pas assistée, mais pour passer à travers un orage, quel niveau de comfort que ce "pilot house!"
Le vent montre effectivement pas le travers bâbord et la pluie tombe avec une telle vigueur que la visibilité est limitée à une ou deux longueurs de bateau.
Je tiens le cap aux instruments en travaillant constamment pour garder le bateau dans le chenal en conservant assez de vitesse pour assurer de demeurer bien manœuvrant.
Gill à mes côtés essuie constamment la buée qui se forme sur le pare-brise et repère visuellement les poteaux de marqueurs latéraux.
Ted lance un message de sécurité sur le Canal 16 pour donner notre position, vitesse et direction au cas où un autre bateau viendrait à notre rencontre.
Tout va bien même si le bateau gite à 20 degrés dans une mer maintenant bien formée et des vagues jusqu’à 1metre, même dans l’Intracostal.
L’indicateur de vent apparent nous à montré des pointes jusqu’à 56 Kn par moment. Je vous jure que j’étais au maximum de concentration pour la quinzaine de minutes que le gros de l’orage a passé. Mais je dois dire que mon sentiment le plus rassurant était de me savoir confortable, en T-Shirt au milieu de tout ça.

En conséquence, beaucoup plus sécuritaire que de se faire jeter de coté par le vent violent et aveugler par la pluie battante à la barre extérieur sur un voilier conventionnel. Comme sur Surprise, par exemple.
Au mouillage à Titusville une demie-heure plus tard, Gill et moi réfléchissions en coeur à cet aspect de l’expérience pendant que Ted préparait le souper, content que nous ayons réussi à rester dans le canal jusqu’à la fin et assez fier de ses mousses.

Demain, à moteur au vent debout jusqu’à la marina de Daytona Beach. Une autre journée sans histoire, dans le canal de l’ICW en perspective. Hum.

C’est pas l’homme qui prend la mer…

C’est elle qui décide. Ce matin elle a décidé que nous resterions à l’intérieur, dans l’Intracostal. Ou du moins a-t-elle influencé notre Capitaine.
En fait, nous aurions pu partir au large mais la difficulté aurait été de n’a pas savoir où entrer ce soir quand le vent aurait tourné à contre. Car il fait trouver une « Inlet » qui est praticable pour les marins de passage, sans connaissance approfondies des lieux.

Nous roulons donc à voile et moteur, à 7Nds, en moyenne depuis 7h ce matin. Nous devrions attreindre Titusville avant la nuit. Un endroit de prédilection pour les Snow Birds à voile. Surtout que nous pouvons y prendre un mouillage, plus sécuritaire que l’ancre quand on prévoit un virement de vent important durant la nuit.

Nous avons adopté le régime de quart aux 2 heures pour débuter, ce qui est plus facile pour l’acclimatation.
Le troisième équiper à bord est un « voisin » qui habite au sud de Burlington et qui fait habituellement de la voile sur le Lac Champlain. Drôle de hasard… encore une fois.
Je crois que nous allons avoir une bonne complicité tous les trois.
Gradez l’écoute… notre toi comme!