Paroles de mousse

Hey, Hey, Surprise. Ce n’est pas votre Capitaine habituel qui a le plaisir de vous entretenir de nos péripéties de voyage. Le capitaine est de corvée ce matin et c’est moi le mousse-haillons qui prend plaisir à votre contact.

Dans l’adversité, nous avons vaincu et réussi à atteindre le mouillage de Trois-Rivières sur la rivière Saint-Maurice. Le Capitaine attendait que le vent se lève avant de partir et il a très bien réussi son coup. Vent franc devant, contre le courant le ti-moteur d’appoint a dû jouer du piston et de l’hélice pour nous mener à bon port. Sans compter que nous avons réussi à nous « en-alguer » en passant, par inadvertance, un bans d’algues. Le Saint-Laurent n’a parfois rien à envier à la mer des Sargasses. L’équipage d’un grand navire se précipite même pour observer notre combat pour avancemt péniblement
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Au tournant de la rivière, à la hauteur de Champlain, la rive nous offre un premier signal de notre approche de Trois-Rivières : la centrale nucléaire de Gentilly 2 maintenant à l’arrêt. Un peu plus loin, un autre signal plus olfactif nous indique notre approche de la ville. On est en approche, cela se sent. Papetières obligent.
Au delà de la lenteur du déplacement en raison des conditions adverses énoncées précédemment dans le texte, il s’agit d’un tronçon relativement sans histoire. Partis de Batiscan à 09h00, premier arrêt à la marina de Trois-Rivières pour faire le plein… et le vide. Les entrailles de Surprises sont allégées par cet arrêt. Re-départ pour un magnifique mouillage à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice. Philippe, le Capitaine du voilier voisin, sa femme Madeleine et son Petit-Prince (sur un air connu) viennent nous rejoindre à l’épaule pour partager des bouchées et une bière à la Sorelloise (en fait les Parisiens diraient un panaché) et il est à peine 17h00.Pour jeter l’ancre toutefois, privilégier la Rive-Gauche (encore un référence Parisienne) pour éviter une mésaventure comme celle que nous avons vécue: manquer d’eau et avoir trop de fond

Le mousse sait lire, oui, oui. Pas un intello, mais au moins un lettré. J’ai su reconnaitre en lisant les épisodes précédents des aventures du Capitaine Philippe, tout un bonhomme, ses efforts pour faire valoir son équipage et je voudrais faire également son éloge. Depuis maintenant vingt ans que nous voguons ensemble, Philippe a toujours été un capitaine soucieux du bonheur et du confort de ses équipages. Cette fois-ci rien de différent, un véritable plaisir de naviguer à son bord.

Après une première rencontre un peu rébarbative (installation de la chaise de moteur, branchement de l’alternateur aux batteries et autres plaisirs de propriétaire de bateau, Surprise a su me séduire. Une belle aire ouverte, un sain comportement en mer et un aménagement qui en fait un beau voilier très logeable. J’espère bien avoir la chance d’y revenir un jour.
Je remet le clavier aux mains du Capitaine afin qu’il vous informe et vous divertisse pour encore bien des années à venir. Arrividerci.

Mardi matin 06h45
Vroum Vroum (pas trop fort quand même) les autres marins dorment encore. Nous quittons le mouillage de Trois-Rivières en direction de Sorel et de sa célèbre Gibelotte de perchaude… pas de lotte. Petit-Prince est déjà parti.
Encore plusieurs Vroum Vroum plus tard, on passe sous le pont Laviolette et nous nous engageons sur le lac Saint-Pierre. Plan d’eau majestueux et vaste… aussi vaste que peu profond. Loin de la voie maritime peu de salut. Encore ce matin, tout est contre nous : vent debout et contre le courant, nous progressons vaillamment grâce aux 9.9 forces du petit moteur.
Une fois passé le Pont Laviolette, la capitaine nous prépare un café chaud qui est plus que bienvenu car le vent est frisquet. Plus loin c’est un sandwich aux tomates (celles-ci étant menacées de péremption) que le capitaine nous prépare. Je vous ai dit qu’il était soucieux du bien-être de son équipage.
Parlant de petit moteur, un appel de Petit-Prince à la Garde-Côtiere. Il est arrêté à l’ancre dans la voie maritime pour manque de motorisation. Lorsque nous le croisons près de la bouée S-77, il est entre bonnes mains et le vedette de la Garde-Côtière le remorquera jusqu’è son port d’attache. C’est définitivement pas l’année des moteurs en 2013.
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Contrecoeur à contre courant
Avant de repartir, il fallait bien sur arriver. Entrée dans le Chenail du Moine pour aller souper chez Beauchemin d’une gibelotte des Iles. On remonte le chenail et le petit rigolo de capitaine me dirige dans le Rigolet de la baie du Moine plutôt que dans le chenail principal. Pas grave, on s’échoue deux fois et ce, au même endroit. Sans conséquence puisqu’on s’en ressort par nos propres moyens. Mais fait encore plus inusité, le regard des locaux le confirme, il n’ont pas l’habitude de voire un voilier progresser dans la chenail… sous voile.
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Enfin arrivés. après une petite bière nous nous dirigeons vers le restaurant et encore une fois Surprise. Le popriétaire n’a pas payé ses taxes scolaires et le commerce est fermé. Philipe a toujours un plan B si ce n’est également un plan C. Quand même pas si mal : après 73 ans à tenir le phare être fermé pour non paiement de ses taxes. Entrée de sardines, plats de pâtes Classico et vino tinto pour faire descendre le tout
On dira ce qu’on voudra mais cela valait de détour. Un mouillage incomparable ou l’on doit s’incliner devant le calme et la sérénité du paysage. 
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Beaux dodos et à demain.

Une réflexion sur “Paroles de mousse

  1. Bonnes nouvelles vous etes toujours a faire route. Profitez en car quand Surprise ne revelerai plus de surprises vous allez vous ennuyer…Philippe devrait toujours avoir Jean Guy pas loin…En plus il raconte tres bien. Bonne route J.R.

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