Clam showder

Je dois commencer à me sentir dans le mood des descendeurs puisque après avoir souri pendant le dernier mois en entendant les paires de bateaux qui descendent s’appeler mutuellement en route pour décider ensemble du prochain ancrage ou échanger quelque mondanité que les opératrices de la radio ont à l’esprit, me voilà aujourd’hui descendant en tandem avec « His Thing » un autre bateau de 24 pieds. Ça doit être le fait que nous étions les deux plus petits bateaux au port à Georgetown qui nous a fait nous rencontrer mais c’est certainement le fait que j’ai rencontré un jeune homme des plus intéressants qui fait que nous sommes ancrés ce soir tous les deux dans un petit ruisseau isolée, Minim Creek, en direction de Charleston. Je l’avais invité pour un « Sundowner » et il a apporté ce qu’il croyait le plus approprié: une bouteille de Shiraz (dans laquelle nous avons placé un message et lancé à la mer près d’une Inlet par où elle risque de sortir) et une boite de Maine Clam Chowder. Alors ceux qui me connaissent assez bien pour avoir participé à mes approvisionnements de randonnées à la voile savent que ce sont deux élémrnts que vous êtes certain de trouver dans ma cantine de bord. Le Clam Chowder est un must en tout cas; c’est mon repas fétiche à la voile. Amusant que ce soit ce qui lui est venu à l’esprit. Probablement que nous avons fait bonne connaissance depuis les dernières 30 heures. Toujours est-il que parle, parle, jase, jase, je l’ai invité à dîner à bord: pâtés de crabe accompagnés de salade de choux et tomate avec une salade de fruits de mer en entrée. La conversation à été des plus intéressante et variée en passant par son projet de lancer une organisation humanitaire qui apporterait, en voiliers, des médicaments aux pauvres gens des deux côtés du Golfe Persique où il a été impressionné par ce qu’il a vu de richesse et de pauvreté qui pouvaient s’y côtoyer aussi aisément lors de son stage de militaire là-bas. Pour ma part je lui ai parlé de mes rapports avec la Garde côtière pour le rassurer que la voile c’est beaucoup moins dangereux que l’on pense, malgré ses expériences récentes qui l’ont un peu traumatisé dans la tempête dans le Pamlico Sound. Ce grand lagon que je traversais à mon tour sous DRS quelques semaines plus tard. J’essayais de lui faire voir que malgré toutes nos bévues ou manque d’expérience, tant que nous sommes en eaux canadienne ou américaine (incluant les Bahamas), ils sont là qui veuillent sur nous, toujours prêts à venir nous rescaper. Tout est beaucoup question de chance ou de timing. Comme me l’expliquaient sur les quais ce matin les propriétaires de « Les Misérables »qui, partis de Chicago, se sont fait prendre au beau milieu du Canal Érié; lors de la tempête Irene L’endroit que vous croyeriez le plus sécuritaire lors d’un ouragan. Détrompez-vous. Ils ont dû faire déplacer leur bateau par voies terrestres jusqu’à Anapolis, le point d’eau le plus proche pour continuer la descente vers le sud. Joyce me disait que certains ont payé jusqu’à 500$ du pied pour ce dépannage. Ils étaient un grand nombre de descendeurs dans ce canal quand il a été endommagé au point qu’une section complète est encore à sec. Tout ça pour vous dire que je dois commencer à me sentir un peu seul si je commence à participer de façon si personnelle à la vie des « Snow Birds ». Heureusement que Manon vient me rejoindre dans deux jours à Charleston. Elle a réussi à me rejoindre au cellulaire ce soir dans ce petit ancrage, Minim Creek, dans le milieu de nulle part. Vraiment le dernier endroit où je m’attendais à entendre sonner mon cellulaire. Elle arrive à temps car depuis trois jours, ou bien le vent est mort ou bien il souffle légèrement du Sud. Donc, pas de voile du tout depuis trois jour. Ma moyenne tombe dramatiquement comme monte mon compte d’essence. Par contre, à partir de jeudi, tous doit changer de direction et on attend du vent du Nord et du Nord Ouest donc, on va se payer une descente dès ses premiers jours à bord. J’ai bien hâte de voir comment elle va aimer ça. La dernière fois, c’était il y a près de 25 ans, à bord de Maïté, dans les Bahamas avec Loulou, qui était sa copine à l’époque et Gilles mon partenaire de voile d’occasion cette semaine-là. C’est elle qui nous avait cuisiné cette fameuse bouillabaisse de barracuda qui nous avait enchanté pendant qu’elle soignait son mal de mer dans la couchette avant. Un repas mémorable quand on se rappelle que le lendemain, à Marina Cay, les locaux au resto qui ne servait que du poulet de cinq façon différentes pcq les pêcheurs ne sortaient pas l’hiver, nous avait expliqué qu’on ne doit pas manger de barracuda de plus de 18  pouces de long car plus grand, ils risquent d’être venimeux (à cause du genre de petit poisson dont ils se nourrissent qui eux-même se nourrissent de corail) et de provoquer de graves maux d’estomac. Ce qui nous avait tous chaviré à entendre jusqu’à ce qu’ils nous rassurent que si nous nous portions toujours bien 24 heures plus tard c’était dire que le nôtre était une exception. Ce qui a permis à Loulou de reprendre ses esprits et ses couleurs qui étaitne passées au vert juste à entendre les histoires d’horreur du party du village de l’an dernier qui avait envoyé plus de la moitié des convives à la clinique.