Les journées se suivent…

J’avais trouvé la journée particulièrement difficile hier que je m’étais dit qu’aujourd’hui, je prendrais ça cool. Surtout que je suis au moins deux jours en avance sur mon horaire pour Manon qui vient me rejoindre à Charleston. Puis ce matin au réveil, je me trouvais encore un peu en manque de repos ce qui venait confirmer la chose. Non pas que j’avais passé une mauvaise nuit, au contraire, l’ancrage que le gentil monsieur m’avait indiqué était d’un charme et d’un calme inimaginable. Je me suis réveillé ce matin exactement au même endroit qu’au coucher sans même avoir tourné de 5 degrés dans un léger courant qui m’a tenu en position de confort toute la nuit. En fait, j’en profit pour le dire, j’ai passé la plupart des nuits dans des ancrages tout à fait calmes ou encore comme ce soir, à Georgetown, au quai publique d’une petite ville très calme la nuit.

Non, le gros branlebas de combat, ça été quand je me suis rendu compte en partant pour dîner avec Landon, un jeune marin de 26 ans qui en est à sa première descente et qui s’est présenté au quai pour attraper mes amarres au moment de mon arrivée, je me suis rendu compte que j’avais barré mon bateau avec les clés à intérieur. Mais on va pas s’en faire trop avec ça, Jake, le gars qui est avec Martye, la fille qui est skipper du bateau de 40 pi devant moi au quai est un local et il travaille au petit resto ou justement nous allons dîner. « Ne vous en faites pas, je vous aiderai à régler ça quand vous reviendrai tout à l’heure. » Bon je comprends que dans les écoles on a à porté de la main des coupe cadenas mais s’il pense qu’on va régler ça avec une scie à métal, on va pas se coucher tôt ce soir.

Alors, après un grouper qui était en spécial du jour et un gâteau au fromage et à la citrouille (!?!?). Ouis ouias riez toujours, tant que vous n’aurez pas goûté à celui du Big Tuna Raw Bar de Georgetown (où travaille Jake) vous n’êtes pas qualifiés pour commenter. C’étais « délicious »!

Puis l’histoire d’horreur du jeune homme qui a passé trois jours à se sortir d’un échouage provoqué par le dernier ouragan de la saison dans le Pamlico Sound. Et qui en est enfin sorti en marchant dans l’eau en « wet suit » dans 4 pieds d’eau à marée haute et en tirant sur son bateau au bout d’une corde à chaque vague qui le soulevait assez pour le dégager. Ou bien il est d’une imagination incroyable pour avoir inventé ça ou bien il a des nerfs d’acier pour ne pas lâcher dans une situation si désespérée. Toujours est-il qu’il a finalement tout réparé et que son rafiot, un truc pas plus grand que le mien est assez en forme de nouveau pour l’amener à Key West. J’opterais pluttôt pour la deuxième option après avoir mangé avec lui car il m’apparait être un gars d’une volonté et d’une détermination rares sans aucune espèce de prétention ou de fanfaronnerie. Au contraire, je crois que maintenant qu’il a eu a force de passer à travers ce premier naufrage et d’en tirer les leçons importantes, il est pas mal mieux équipé pour le reste de sa carrière de marin qui n’a commencé que cette année.

J’avais décidé de m’arrêter à Georgetown dans l’espoir d’y trouver la fameuse valve manquante à mon réservoir de secours. Peine perdue, cette valve d’un design très particulier que les ingénieurs de Honda ont imaginé pour ce moteur-là est tellement différent des autres du genre que même le gars au comptoir des pièces se demande d’où je sors ça. Alors j’ai opté pour la solution pragmatique et je me suis acheté un bidon à essence en plastique et je n’aurai qu’à transvider une ou deux heures avant la panne. Puis, il m’a vendu une petite quantité de graisse spécialement conçue pour prévenir la rouille sur les connections électriques pour soigner mon P .A. qui s’était enrouillé les connexions. Ce qui était la cause de ses dérapages d’hier. Je demeure quand même peu impressionné que Raytheon fabrique un pilote automatique dont la connexion n’est pas à l’épreuve de la rouille (?!?!?). Quand même, il risquent de se retrouver dans un environnement marin, leurs équipements. Non? Va falloir que je parle de ça à Walter…

Autrement, la journée s’est passée en douce, à moteur, dans une rivière qui serpente à travers la forêt , la Wocawaw, un cours d’eau paisible aux images dignes des vieux fils d’horreur de l’époque de Dracula, avec les arbres typiques des marais dont on voit les racines plonger dans l’eau à marée basse et avec les grands filaments qui pendent des branches desséchées. Puis au beau milieu, la verdure qui reprend le dessus en poussant à même un marqueur rouge sans aucune présence de terre fertile d’où s’enraciner.

Je dois dire que même si faire du moteur dans un canal pendant trois jours consécutifs peu paraître répétitif comme expérience, dans ce cas=ci, je ne sais pas si c’est mon état d’esprit mais je trouve que ces trois jours ont été d’une variété inouïe. Non, la seule chose qui s’est répété ce fût la température qui est demeurée au dessus de tout ce que j’ai vu à date depuis le Richelieu.

Puis, touchez du bois, il n’a pas plu depuis je ne me rappelle plus quand, New York, si je me souviens bien mais ça fait un sacré bout de temps en tout cas.

PS Le gars avec qui j’ai dîné est à la marina et il m’a donné le code des douches. Quel bonheur de repartir à neuf de ce côté aussi.

PPS Jake est venu avec son coffre d’outil et en moins de deux, d’un coup de marteau sur un tournevis et avec une paire de pince à l’autre extrémité, on a fait glisser la tige de la penture de la barrure. Aussi simple que « tire la bobinette et la chevillette cherra ».

2 réflexions sur “Les journées se suivent…

  1. En effet, je connais la réputation de ce gars de voile. Quand je vais être prêt pour la grande traversée et que j’aurai besoin d’un pilote automatique de ce type, je te demanderai de me négocier une escompte. 😉

  2. Tu connais san doute mon vieux copain et ami Yves Gélinas…qui a crée un pilote automatique pour son voilier, il y a fort longtemps….et qui en vend à travers le monde.

    Courage tu approches de Vero.

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