Le septième jour il se reposa

Et ce n’était pas aujourd’hui. J’ai vogué ma plus longue route en ce beau dimanche partiellement nuageux de la Caroline du Nord. Du canal qui relie le Curriticuk à l’Albermarle Sound à celui qui relie ce dernier au Pamlico Sound. 60 Miles Nautiques, C’est une longue randonnée et pourtant…

Faut voir que pour moi, le septième jour, c’était hier. Je crois que c’est depuis que j’ai vécu en Europe et travaillé e n Afrique que j’ai révisé mon calendrier. Quand le jour de repos(et la veille pour s’y préparer, peut tout aussi bien être le dimanche (catho), le samedi (judéo) ou le vendredi (musulman) vous devez revoir vos certitudes. Alors, je crois que c’est à cette époque que j’ai adopté le calendrier plus européen, je crois, qui commence le dimanche pour se terminer le samedi.

Alors, aujourd’hui, mon premier jour de la semaine, je me suis tapé la plus longue journée de voile de mon périple à date. Ceci étant dit, il ne faut pas y voir une pénible journée. Au contraire, tout c’est bien passé dans un bercement continuel, avec un bon vent arrière. Quand vous faites des pointes au surf sur la vague à 7,8 Noeuds au vent arrière,.vous n’avez pas envie de jeter l’ancre.

J’ai passé la majeure partie de la randonnée avec les voiles en ciseaux, car le vent venait carrément de l’arrière. Je n’ai pas vu d’autre voiliers adopter cette allure car sur les bateaux plus modernes, même si on l’appelle encore la Grand’voile, cette dernière n’est pas la plus grande du tout. Et avec les grands génois sur enrouleurs, c’est tellement plus facile de dérouler la quantité requise et ne pas s’en faire avec le peut que pourrait ajouter une Grand’voile pas si grande que ça de toute façon. Alors, on y va tout simplement sous génois déroulé.

Moi, au contraire, je trouve que c’est tellement plus charmant de voguer « wing on wing » comme disent les anglos, que je suis prêt à me payer la journée d’attention soutenue pour éviter les empannages accidentels qui menacent toujours à cet allure.

Et mon moment de gloire, ça a été quand le responsable du pont tournant de l’Alligator River qui m’a vu venir sous cette allure a accepté de me laisser passer sans affaler. Ce qui m’a permis de prendre la photo de pont que Louise me demandait en échange de la photo récente de ma blonde qu’elle me faisait parvenir hier. Et une photo de passage d’un pont tournant, sous voile, en ciseaux, ça n’a pas de prix!!!

Pour me récompenser, je me permet de passer la nuit dans la canal, dans l’embouchure d’une rivière qui vient s’y jeter. Pas comme les autres qui ont jeté l’ancre dès la sortie du lagon, la première occasion où l’ancrage permettait de se protéger du vent du nord qui ne va pas se calmer tout à fait ce soir.

Même mes compagnons de dîner d’hier soir, les trois Ontariens fort sympatiques sur Mary Eileen qui m’ont invité à leur table hier soir au Restaurant de la Marina Midway, étaient ancrés là à l’embouchure quand je suis passé. Ils vont bien rire quand ils vont me dépasser demain, à bordd de l’Endavour 36 de W.T. qui est leur capitaine (avec les cheveux blancs sur la photo) et Marc, à gauche, 26 ans et en grand questionnement sur la société dans laquelle il est convié à trouver sa place. Son père, le troisième homme sur la photo est le plus sage des trois qui est capable de vivre avec les deux autres et garder son flegme de New-Zelander.

Ceci étant dit, je viens de dîner et j’écoute Henry Salvador en vous racontant ma journée et croquant quelques biscuits avec une gorgée de vin rouge. Ce sont les seuls sucreries que je me permet à bord. Hier, j’avais un goût de chocolat comme c’est pas possible mais je ne peux pas me permettre de me lancer dans le chocolat. J’ai assez de gâteries comme ça.

Demain, j’espère me rendre au Pamlico Sound et même m’y aventurer jusqu’à un certain point. Mon prochain but c’est Beaufort/Morehead City que j’atteindrai probablement dans deux ou trois jours. Une autre escale mythique dont j’ai bien bien hâte de vous raconter l’histoire. Et aussi de vous dire s’il s’agit bien de Beaufort (prononcer Bo-fort) ou Beaufort (prononcer Bi-you-for’t) car il y en a un ici en Caroline du Nord et un autre plus au sud (en Georgie, je crois) qui, selon l’accent local se prononcent de façon fort différente et je n’arrive pas à me rappeler laquelle est laquelle. Je vous dirai dans quelques jours.

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