Beaufort/Morehead City here I come!

J’ai plein de souvenirs associés à cette porte vers l’Atlantique. En effet, après avoir fait ce grand détour de 200 Miles nautiques à travers l’arrière pays depuis Norfolk, les plus grands et les plus braves font une pause technique et se lancent directement vers le Sud en prenant du large à partir de l’Inlet (qui est dans ce cas, « la porte de sortie » vers les îles du sud.: 300 miles vers l’Est-Sud-Est puis au portant dans les alizés directement vers le bas: les Îles Vierges puis les Antilles plus au sud.

Les plus petits, quant à eux, continue faire de la côtière en faisant une grande boucle vers l’Ouest avant de descendre véritablement vers la sud et la Floride. Plus ou moins conscients qu’ils devront se battre contre les alizés, justement, après avoir dépassé les Bahamas. Pour ceux qui se rendent jusque là. Car les Bahamas sont une destination pour plusieurs et un refuge pour plusieurs autres. Ceux qui s’en allaient à Bora Bora et qui se sont fait tellement peur en traversant le Golfe Stream qu’ils finissent leurs jours dans un des trois ou quatre« Trous d’ouragan » en face de Georgetown dans les Exumas

En 88, avec Jacques et les « petites figues » nous nous étions arrêtés ici pour rêver en regardant partir les « grands » puis avions poursuivi la route des petits. Il avait pris une photo de petit matin brumeux au quai municipal en regardant vers le Musée. Une photo éthérale que j’avais fait agrandir « genre peinture » et que Marie-Thérèse à toujours au mur de sa salle de lecture. J’y jette toujours un regard plein de nostalgie quand je passe devant à l’occasion.

L’autre souvenir qu’évoque Beaufort/Morehead City, c’est l’automne 1992 où nous nous prenions pour ds grands, Michèle et moi à bord de « Hera », notre PDQ, un catamaran de 10 mètres. Il appartenait en fait à la compagnie « Au jour le vent » dont j’étais e PDG et le skipper. J’avais deux partenaires, Michèle, mon épouse d’alors et le Ministère fédéral du Tourisme qui y avait investi un tiers pour nous engager à aller opérer une entreprise touristique aux Iles-de-la-Madeleine. Notre premier été de sorties journalières dans le triangle Cap-aux-Meules/Île-d’entrés/Havre-Aubert terminé, nous descendions vers les Antilles pour y compléter ce qui allait devenir notre saison d’hiver de charter à la semaine pour un ou deux couples à bord à la fois.

Nous y rejoignons Marius, Jean-Guy et Gilles, trois copains qui avaient un bateau en commun. C’est Gilles qui avait descendu leur bateau d’un peu plus de 10 mètres jusque là, où les deux autres le rejoignaient pour la suite de la descente vers les Iles au vent. Eux aussi se prenaient pour des grands. Puisque Gilles avait embarqué en route, « Maman troisième oeil » une bateau-stopeuse un peu mystique sur les bords d’où ce sobriquet que nous lui avions donné, nous nous retrouvions à 6 sur 2 bateaux. Bonne combinaison à exploiter en descendant en faisant des échanges en cours de route pour permettre à tout le monde de goûter au PDQ qui était la vedette de cette randonnée.

Nous étions très intimement liés, surtout Marius, Michèle et moi car il avait été un élément déterminant de notre relation et aussi mon témoin lors du mariage qui fût célébré à St-Barth qui était ma base d’opération de croisière sur Maïté, l’année précédente.

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à faire les provisions et attendre le moment météo idéal pour partir. En attendant, nous avions trouvé un voilier qui pouvait réparer notre Grand’voile que nous avions décousue horizontalement au niveau de la première laize, dans un gros coup de vent en passant la pointe juste avant l’entrée dans la Baie Chesapeake en venant du large.

Après deux jours d’attente, notre « router » (un gars que nous ne connaissions pas que Jean-Guy avait eu comme référence de je ne sais qui) nous sentant probablement tellement impatient que pour 100$US, nous rassura que nous avions une « fenêtre »de 5 jours qui nous permettrait de prendre la route des grands et descendre directement à St.Maartens en 5 à 7 jours… sans problème.

C’était le « GO » qu’on attendait et on y est allé tête baissée avec Gilles comme barreur invité pour la première partie du passage car Marius et Jean-Guy avait bien hâte de barrer leur voilier ailleurs que sur le Lac Champlain, enfin et espérait avoir « Maman troisième oeil » pour la bouffe.

La surprise, on l’a eue dès le deuxième jours, on venait de traverser le Golfe Stream et le ciel nous est tombé dessus. On a attribué ça à l’époque, à une cellule orageuse ponctuelle mais de forte dépression. Le genre qui expliquerait les naufrages mystérieux du « Triangle des Bermudes ». En effet, nous étions en plein dedans. Aujourd’hui, je comprends que nous avons subit un Fort Coup de Vent comme il y en a eu deux ces derniers temps et un autre présentement à l’Ouest des Bermudes.

À l’époque, tout ce que j’ai compris c’est qu’un catamaran de croisière c’était tout de même relativement vivable en tempête. Comparativement à nos copains qui sur leur monocoque étaient tout à fait sonnés. Maman troisième oeil a pris le lit dès le premier coup de vent. Jean-Guy à cessé d’être fonctionnel après 12 heures et Marius barrait d’une main et vomissait dans une chaudière de l’autre pour le reste des 48 heures qu’à duré le passage de cette sévère dépression.

À bord de Hera, la vie n’était pas trop misérable. Faut dire que Michèle était une fille très volontaire et déterminée à être à la hauteur. Elle a passé deux jours a manger des « Ramen » une espèce de soupe aux nouilles déshydratée que l’on active avec de l’eau chaude. Gilles faisait son chiffre de barreur invité sans faute majeure sauf qu’il n’arrivait pas a régler les voiles; il barrait. Quant à moi, je poursuivait ma quète d’essayer de faire marcher mon bateau avec le minimum d’effort en cherchant constamment le meilleur équilibre des voiles. Je crois que c’est ce qui m’a sauvé pendant ces deux jours d’enfer qu’a duré la première partie de la « fenêtre » de 5 jours promise. La deuxième partie a consisté à essayer de se retrouver, les deux bateaux, car on s’était complètement perdus de vue et perdus tout simplement puisque le bateau de Marius avait perdu l’usage du moteur dans la gite extrême (personne d’assez en forme pour aller affaler la voile avant). Il n’avait plus d’énergie dans les batteries et ménageait le peu qui lui restait en cas d’une urgence.

Nous nous sommes finalement retrouvés le cinquiéme jour par je ne sais quel hasard et nous sommes finalement entrés ensemble à St.Maarteen le soir du septième jour. C’est comme ça que six « petits » sont devenus « grands », un peu malgré eux en novembre 1992.

En novembre 2011, je vais quand même prendre la route des « petits » pour plus de sécurité. Et parce que cette route est aussi remplie de souvenirs agréables à raconter. Attendez de lire l’épisode du Pont de …

PS: Dernière heure, nouveaux message vous parviennent de Beaufort/Morehead City où je suis rentré sain et sauf à 14h15 cet après-midi après une courte journée de DRS au vent arrière. C,est une petite ville magnifique pleine de tout ce que le skipper veut (et peut) acheter.

 

 

 

 

 

 

2 réflexions sur “Beaufort/Morehead City here I come!

  1. merci pour les beaux compliments Loulou et surtout content que tu en apprenne ancore sur moi. Après toutes ces années, c’est un signe d’intérêt soutenu. 😉

    Moi aussi je t’aime chaire de ma chaire.

  2. C’est un tel plaisir de te lire! Non seulement j’en apprends sur toi, ta vie et c’est un cadeau inestimable pour moi, mais aussi sur la voile et sur les classiques de capitaine! Merci de tout ce que tu partages et je ne peux que scander : encore! encore!
    je t’aime,
    Loulouxxxxxxxxx
    —» tes photos sont magnifiques…

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