Norfolk/Hampton Roads/Newport News (Deuxième essai)

Toujours un peu risqué de réécrire sa vie mais bon c’est pour le plaisir des yeux. Non?

Nous nous sommes quittés dans le port intérieur de Hampton Roads, juste en face de Norfolk. Avec Newport News que je croiserai demain dans l’embouchure de la rivière, en face de Norfolk, voici le trio de villes qui constituent l’agglomération que l’on désigne de loin comme Norfolk. C’est une étape importante, pour le marin pour deux raisons. D’abord parce que Norfolk a un consonance un peu mythique dans l’inconscient collectif des marins du Nord. Y’a ceux qui y sont allés et ceux qui y ont rêvé. Pas pour Norfolk en soi qui est un gros port de mer avec ses immenses grues que je voyais militaires hier mais qui sont en fait les charge-conteneurs des deux grands quais commerciaux. Remarquez qu’elles contribuent à une grande guerre elles aussi, une guerre intérieure, celle-là: la guerre des prix des marchandises au détail. Quand j’ai passé devant, elles déchargeaient un immense porte conteneur de COSCO.Pas pour l’importante base navale qui trône à l’entrée du port. Une suite de vaisseaux de guerre et de sous-marins prêts en en constante période d’exercice.

Le mythe, ça commence quelques 5 miles plus loin de l’entrée du port là où le petit ferry qui relie Norfolk à Newport News en face, marque le Mile Zéro de la partie Sud de l’Intracostal.qui vous mène jusqu’à Miami et vous ouvre la porte des Bahamas. Puis, plus loin encore pour ceux qui ne se sont pas fait assez peur lors de cette première traversée de leur vie. Celle qui croise le Golfe Stream et nous avait déportés Ed et moi, la première fois, à partir de Miami d’au moins 15 miles au Nord de la petite ile de Bimini que nous visions pour les formalités d’entrée aux Bahamas. Peut-être aussi était-ce aussi un peu dû au fait qu’à l’époque pré-GPS, on naviguait à l’estime et que le bon vieux Ed, barrait en se guidant sur l’Étoile polaire car il n’avait pas une assez bonne vue pour lire le compas de route la nuit et n’avait pas osé m’en prévenir.

Alors la porte de toutes les aventures du Sud pour les marins d’eau douce du Nord, c’est effectivement le Mile Zéro à Norfolk et la route est marquée en millage sur la carte jusqu’à Miami pour aider à apprécier que l’on progresse même si on va pas vite. Et ceux qui arrivent jusqu’aux Bahamas sont tellement fier de leur exploit qu’ils forment une confrérie avec ses histoires et ses anecdotes. Et ceux d’entre eux qui se sont fait assez peur y passeront le reste de leur vie de « tour-du-mondistes ».

Alors pour revenir sur ma route des rêves et du petit traversier avec sa roue à aubes pour faire plus « du sud ». J’aurais bien aimé le photographier pour vous mais il m,a presque rentré dedans au moment où je passait devant son quai de Newport News. Alors j,ai plutôt pris le bord de l’autre côté pour ne pas le déranger dans sa manoeuvre.

Cette première étape de l’ICW du sud marque ainsi un retour à la communauté pour le navigateur solitaire que je suis. En effet, dès le premier pont-levis qui ne lève pas sur demande comme dans la partie nord de L’ICW sur la côte Est, mais aux heures ou aux demi-heures, selon le cas, cela provoque une petite accumulation de bateaux à voile et à moteur qui s’accumule à mesure que le temps passe dans le bassin d’attente. C,est l’occasion de dire bonjour en français à un gars de Trois-Rivières (sur le tableau arrière de son Catalina 36) qui est tout surpris de m’entendre parler français. Ce qui me fait remarquer qu’avec un nom comme « Brigadoon » et un numéro d’enregistrement qui commence par « 32E » pour Le Lac Ontario. Je suis un peu déguisé en « CanadiAn ». Intéressant pour la suite des choses.

En fait, je lui ai adressé la parole parce que j’étais intrigué par le fait que son voilier penchait étrangement sur babord, un bon 5° bien évident vu de l’arrière. Quand je lui ai posé la question, c’est son épouse un peu grassouillette assise de ce coté qui m’a répondu: « C’est à cause du mât qui penche à gauche. »(sic). Là, j’ai choisi de ne pas poursuivre l’enquête. Et me suis plutôt tourné vers un bateau du Vermont pour complimenter le capitaine sur son beau Pearson Triton. Il m’a répondu que j’avais l’oeil et je lui ai expliqué que j’avais eu un Pearson 30 à l’époque, Maïté, justement le bateau avec lequel j’ai fait cette première descente il y a près de 25 ans. Lui et sa belle répétait le même rêve aujourd’hui. Il y a des rêves comme ça qui sont inépuisables. Quand le pont s’est finalement levé, il y avait une bonne douzaine de descendeurs qui ont pris la file vers le prochain pont. Car, il y en a une demie-douzaine jusqu’à l’écluse et celui de Great Bridge où quelques-uns d’entre nous se sont arrêtés attachés au quais où au muret de part et d’autre avant le passage du pont à bascule caractéristique de cette escale.

Une escale technique car la ville de Great-Bridge (ou Chesapeak City) est juste là sur la rive droite avec son centre commercial à une courte marche du pont. J’en ai profité pour refaire le plein de fruits et légumes frais et regarnir ma garde-manger. Et le festin: hamburgers et frites juliennes maison selon la recette suggérée par Renée lors de notre video-conférence Skype à partir du jardin de la bibliothèque municipale par un bel après-midi ensoleillé à 25°.

À Great Bridge, 25°, j’entends; pas à Boucherville.

 

 

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