Un dimanche dans le lagon

Batterie rechargée gracieusetè du Hinkley Yacht Bassin, je repreds la route par un petit matin couvert mais en voie de dégagement. Après une heure de moteur, le vent se fait sentir du seceur ouest comme prévu mais léger et variable. Je vais passer la journée à hisser et afaller le DRS au gré des montées ou chute de se vent qui anime une bonne demie douzaine d’autres voiliers locaux qui profitent d’un magnifique dimanche après-midi pour tirer des bords dans un espace qui s’élargit en allant vers Barnagate Inlet. J’ai dû répéter la manoeuvre à quatre ou cinq reprises pour le plaisir de la voile coute que coute.

Finalement j’ai dépassé Barnegate qui était ma destination à cause d’une conversation trop prenante au téléphone avec Walter qui m’entretenait de sa journée à l’AGA de la Fédération de voile et de toutes les possibilités qui s’ouvrent à nous pour les années qui viennent. ON a fraiment une chose en commun: l’ambition.

Je me retrouve donc pour la nuit à Beach Heaven, juste avant Little Egg Inlet un peu au nord de Atlantic City, j’ai l’impression. Je verrai demain matin si je négocie cela à l’intérieur ou à l’extérieur. Je vois que le vent à tourné à l’Est avant le couchr du soleil. Il me semble que ce n’était pas dans le plan, Je vais devoir revalider cela demain matin.

Pour l’heure, je suis sur le balcon de la Bibliothèque municipale dans l’espoir d’y trouver un WiFi mais c’est celui de « dacorner » au coin de la rue j’imagine qui me reçoit. Ce qui me permet de vous dconner (ce lapsus est trop beau pour être corrigé) les derniers développements.

Juste pour donner le ton, cet après-midi, je navigais en T-Shirt et j’ai resorti mes Bermudas. So far so good!!!

Première belle grande journée de voile en mer

Je me réveille au son de la pluie sur le rouf de mon bateau. Il fait encore noir et ça vient de commencer. Pas du tout le pronostique prévu. Madame météo, hier soir promettait une belle journée ensoleillée avec des vents de 10 15 miles à l’heure (ils sont encore en miles, ici) du secteur Ouest. Exactement ce dont j’ai besoin pour ma première sortie en mer jusqu’à l’Entrée de Manasquan. Je me retourne de bord et me rendort par dépit. Je me réveille de nouveau vers 7h30. J’entends toujours la pluie mais je vois le soleil radieux promis qui vient de se lever par mon hublot de couchette. ?!???!

Un bref regard circulaire et je découvre que c’est une connexion de boyau qui fuit sur le quai et qui projette un jet significatif sur le devant de Brigadoon. La pluie est très circonscrite.

Ablutions matinales et petit-déjeuner classique: orange et yogourt et je suis prêt pour aller au services régler ma nuitée et partir. Personne en service; je suis quitte pour une autre marina sur le bras. Et en plein coeur de New York par dessus le marché. Peut-être suis-je en train d’écrire le « Guide du marin squatteur ».

À moteur jusqu’au Pont Vérazzano la porte de sortie de Manhattan. Plus prudent avec le trafic même dans le Canal Ambrose, la porte d’accès à l’Atlantique. Dès la dernière bouée verte, je hisse génois et grand’voile et en avant l’aventure en mer. Je ne contourne pas la zone de pêche comme le font quelques autres voiliers plus rapide que moi. Pas vraiment un problème si je me fie au commentaire d’un pêcheur qui trouve très belle ma voile multicolore. Car à mi-chemin, le vent qui a baissé justifie le DRS. Ce sera ma plus belle grande journée de voile après la première au départ de Boucherville. Après la journée de voile idéale, je rentre dans le chenal de Manasquan Inlet très bien protégé par deux longs brise-lames et à belle vitesse car je suis sur la fin de la marée montante qui me tire vers l’intérieur.

Je ne vais donc pas m’arrêter et je profite du courant portant qui me propulse à plus de 6 Noeuds. Au premier pont, je me rends compte que je n’ai plus de batterie. Pas capable d’appeler le « pontif » ou 

l’opérateur du pont-levis si vous préférez. Il en a vu d’autres et par la fenêtre grande ouverte, il me voit tourner sur moi-même et me fait signe des deux mains : « Veux-tu que j’ouvre le pont? » Je lui réponds d’un grand signe que « OUI » et le tour est joué. À quelque centaines de mètres de là, au deuxième pont, je tente de signaler mon besoin avec ma corne de brume mais elle n’émet qu’un petit miaule gêné qui ne se rends pas jusqu’aux oreilles du pontif. Je dégage la bonbonne et j’y vais des trois coup de cornes soufflés directement dans le truc. Le gars sort de sa cabane et me donne de la merde parce que je n’ai pas de radio. J’en ai un radio bello; c’est la batterie que j’ai perdue.

Il avait quand même ouvert pour me permettre d’approcher pour me parler. Les trois prochains ouvriront aussi au son des trois coups de corne de brume. Comme dans l’ancien temps. Ce qui m’amène à faire mes premiers pas dans le fameux Canal Intracostal, après deux semaines de route et plus d’un quart du chemin de fait.

Après un petit moment, je choisis le Henkley Yatch Bassin, juste après le pont de Mantoloking qui m’a bien l’air assez gros pour vendre des batteries, si c’est çà mon problème. Ce qui me surprendrait par contre car c’est une batterie neuve que j’ai installée à l’achat du bateau. l’an passé. Au quai de service, je me rends compte qu’ils sont en tout cas assez gros pour fermer en fin de semaine à partir d’octobre. Je squatte donc pour une deuxième nuit consécutive. Cette fois à environ 5 Miles nautiques à l’intérieur de l’ICW. Demain? On verra au fil du canal intérieur que je naviguerai à voile ou à moteur, selon le vent qui s’annonce plutôt léger d’après Miss Météo.

Il est 19h30, je tape ces lignes après avoir pris l’apéro: saucisson, salade de choux St-Hubert (petit délice de Renée) avec les Petits Bretons et le reste du Gentil de Huguel que Loulou m’a laissé en partant tout comme sa soupe que je vais déguster à l’instant et ses « Penne alla Putanesca » ensuite.

Life’s good! La vita e bella! La vie est belle!

Vendredi soir devant Manhattan

J’y suis rendu finalement après une petite journée de voile en partant puis à moteur ensuite. J’ai réussi à dévaser du bassin intérieur de la Marina du YYC avec un coup de main d’un des membres qui était là pour travailler sur son bateau. Mais il était finalement 14h00 quand j,ai levé les voiles vers la ville. Le vent a tombé vers 16h comme d’habitude mais de toute façon, je croyais que c’était plus sécuritaire de passer le port de New York à moteur plutôt que d’y tirer des bords. Surtout à partir de la hauteur de la 60 ième rue o​​​​​​​​​​u les traversiers commencent à se faire plus nombreux et rapides.

Depuis le Pont de Noyan, j’en ai passé sous je ne sais plus combien de ponts mais celui-ci, là devant, c’est aussi un marqueur important. Le Pont Washington, un beau grand pont suspendu qui à mon avis est la porte d’entrée de New York quand on y arrive par la Rivière Hudson. C’est à partir de là que Manhattan et ses grattes-ciels commence à se déployer. Doucement puis de plus en plus haut jusqu’à culminer au Centre-ville avec l’Empire State Building et le beau Chrysler Building qui avec sa longue 

pointe illuminée lui fait une petite entourloupette.

Mais ils devront patienter un peu pour profiter de mon oeil admiratif. Mes amis de la Garde-Côtière, pas ceux qui font du sauvetage, mais l’équipe de surveillance du territoire; ceux qui doivent leur job à Bin Laden et ses comparses viennent me rendre une courte visite de courtoisie… armés de beaux sourires et aussi armés jusqu’aux dents depuis 9/11. Une simple formalité à laquelle j’étais préparé puisque je les ai entendu interpeller une couple d’autres voiliers canadiens qui descendaient avant moi ce matin. J’avais tous mes papiers prêts et un beau grand sourire moi-aussi, mes amis. Tout c’est bien passé avec l’un d’entre eux qui tenait la barre pendant que je montrait papiers et patte blanche à son collègue. Bon, faut ce qu’il faut et une fois faite, la visite, j’ai un reçu signé pour montrer à quiconque s’aviserait de m’interpeller de nouveau d’ici un an que je suis approuvé comme capitaine de vesseau en visite.

En fin de compte, je dépasse tout ces beaux édifices avec une marée descendante qui me propulse vers l’ancrage de la Statue de la Liberté mais devant la grande horloge sur la Rive ouest. J’ai un peu froid et elle marque déjà 19h00, dans la noirceur bien établie. Je vais suivre le conseil de Glenn du WIBC et m’y arrêter pour la nuit. Demain matin c’est samedi, il aura moins de rush de navettes sauf celles de la statue de la Liberté qui partent d’à côté.

J’arrive dans cette grande marina fermée pour la nuit et après un petit tour à l’intérieur j’opte pour le ponton à côté du Bénéteau juste un peu plus que deux fois ma longueur hors tout. Un gréement simple: enrouleur de Génois et enrouleur de Grand’voile. À peu près aussi facile à opérer que Brigadoon. Sauf pour les amarrages au quai ou pour le coût de quaiage. Une question que je réglerai demain matin quand les préposés seront revenus à la vie.

En attendant je profite de la quiétude de l’endroit derrière ces basses tours à condos qui fourmillent de WiFi… mais ils sont tous sécurisés. On est au Centre-Ville quand même si on est de l’autre côté de la rivière.