Petit matin gris à Hyde Park

Je fais semblant que je ne vois pas le jour lever car j’entends la pluie qui commence doucement à tomber. Puis Loulou qui m’a précisé qu’en fait, c’est pas 5 jours mais plutôt quatre qu’elle peut passer sur le bateau; la cinquième journée, c’est son retour en train. La chronique va être simple aujourd’hui, moteur et on se relaie à la vigie pour ne pas se payer un tamponnage de barge qui sont très présentes sur l’Hudson. Vers midi et à vue du pont de New Humberg, va falloir commencer à penser au plein d’essence. J’ai beau me vanter que ce petit moteur ne consomme presque pas, si je le pousse un peu plus pour gagner les miles requis pour se rendre à Manhattan, il devient plus vorace… de l’ordre de 50 % peut-être. C’est pour ça aussi que je ne dois pas être trop pressé.

Trois marinas consécutives sur la rive droite et plein de cruisers, il doit bien y avoir de l’essence par là. En effet, mais il aura fallu frapper à trois portes avant de trouver la bonne. Et ne pas se laisser tromper par l’affiche qui dit « Attendant on service Saturday & Sunday. » Ce qui ous a fait renoncer la première fois et revenir après que le gars qu bar de la troisième nous ait dit que nous n’avons qu’à utiliser notre carte de crédit. Voilà que même les marinas sont rendues « Self service ». Mais attention, Loulou qui va fouiner un peu plus loin découvre Cooky qui est à l’intérieur du New Humberg Yacht Club à préparer le 5à 7 du mercredi soir et qui se laisse gagner à nous ouvrir l’accès aux douches. Une bonne douche chaude en plein milieu d’après-midi sur l’Hudson c’est un délice qui est digne de mention.

Ça nous redonne du pep au point qu’avec la pluie qui s’interrompt par moments, nous décidons de pousser une pointe jusqu’à la hauteur du Tappan Zee Bridge, ce beau grand pont suspendu qui nous fait traverser l’Hudson quand on descend à New York en auto par la I-87 Il y aura bien une petite place où s’ancrer entre deux des trois marinas sur la rive gauche au pied du pont. Pas facile de trouver l’entrée de la première, le Tarrytown Boat & Yacht Club que l’on visait de loin. Nous optons pour la deuxième qui affiche WIBC et dont l’éclairage parrait plus cosy et attrayant. Y’a rien de rationnel là-dedans, d’accord. Mais avez vous déjà vu des gens rationnels faire de la voile. Et aimer ça?!?

Nous entrons dans le canal qui mène au quai des visiteurs et y amarrons Brigadoon le temps d’aller explorer le possible et les prix car ça a l’air plutôt chic là-dedans.

«How are you’ » nous lance un des deux types qui jasent avec la dame blonde sur le patio sur un ton intéressé à savoir; pas juste une simple salutation polie. «  Ça va dépendre de votre réponse à ma question monsieur.  Nous cherchions une connexion Internet et la possibilité de passer la nuit au quai des visiteurs (sans services) pour un prix raisonnable. Car à ce stade-ci, nous nous sommes rendus compte que l’ancrage sur cette berge n’était pas une solution et que nous avions le goût d’entrer au chaud un instant.

«Ah! Mais c’est vous que je viens de voir entrer. Restez là o​û vous vous êtes amarrés et si quelqu’un vous pose des questions dites-lui que c’est Jacques qui vous y a autorisé C’est de toute évidence le maître de port qui n’a pas cru nécessaire de rouvrir la caisse. Puis Glenn enchaîne avec « nous les marins » puis si vous avez absolument besoin de l’Internet je peux vous amener chez-moi et l’histoire de la fois où il est venu donner des cours de plongée aux gars de la Centrale nucléaire de Gentilly dans les années 70 lors d’une situation d’urgence. Il trouve que je lui fait penser au Commandant Cousteau avec qui il a déjà travaillé. Enfin, bref, il est rendu à nous offrir l’apéro pendant que Jacques vérifie si la Salle à dîner des membres peut nous accueillir et si la connexion internet peut être rétablie.

Pendant qu’Alexandro, le serveur mexicain qui a appris son français à Nice et qui est fier de se le remettre en bouche nous sert un festin (demandez à Loulou comment elle a trouvé mes pétoncles sur un lit de rizzotto), Jacques nous revient avec le gérant, Briand, qui offre à Loulou de se servir de son ordi après le souper pour vérifier ses courriels. Moi je ne veux pas abuser, je prends un café en attendant en placottant avec Alexandro.

Un bel exemple de la réponse du coeur humain quand vous lui demandez une petite faveur et qu’il en a tellement plus à vous donner. La place au quai était comprises dans le prix du repas et toutes les autres gentillesses qui l’accompagnaient étaient comprises dans les accompagnements. Merci Jacques, Glenn, Briant et Alexandro, vous nous rappelez que les américains sont des gens de grands coeur à ne pas confondre avec ce que la TV nous montre trop souvent.

Puis ils nous préviennent de ne pas partir trop tôt demain matin pour éviter le brouhahas dans le Port de New York, à l’heure des traversiers du matin. Attention, si on les laisse faire, ils vont nous adopter.

 

Une réflexion sur “Petit matin gris à Hyde Park

  1. Une histoire très touchante et qui confirme ce que je dis souvent, les américains sont très gentils, avec un sourire on obtient tout… je dirais mëme plus qu’ici avec le même sourire… et les pelletier à bord ont de beaux sourire… bravo!!!! On continue….

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