J’étais bien content de vous voir là, tous sur le quai samedi matin. Le marin qui part pour le long cours à besoin de ces images pour les passages qui parfois peuvent sembler trop long. J’avais l’impression d’avoir ma famille adoptive sur le quai… incluant Lorraine et son gâteau au dates et noix que Jean-Marie à presque tout dévoré d’un petit creux à l’autre. Mais il n’a pas fait que manger. Il a aussi bien barré et photographié le tout (bientôt disponible sur son site de photos) pour illustrer le plaisir que nous avons eu ensemble. C’est un bon compagnon de route que je prendrais pour le long cours.
Pour ceux et celles qui nous ont vu partir vous pouvez imaginer les trois jours de voile. Nous étions rendus à Sorel à 15h30 au vent arrière sous grand’voile et Spi avec des pointes à 7,5 Nœuds. Puis pour rassurer mes compagnons de régate du Club de Mézy, soyez rassurés, je n’ai pas oublié de le descendre et de hisser le Génois No1 avant de tourner dans l’embouchure du Richelieu.
Nous avons tirés des bords aussi longtemps que le cours de la rivière nous le permettait et des petits bouts sous grand’voile et moteur quand elle tournait trop franchement en direction du vent. Ce qui nous a amené à l’Écluse3 de St-Ours après une fin de journée de plaisir à observer les belles résidences de la Rive droite qui deviennent lumineuses dans le soleil couchant, toutes parées de leur feuillus qui rougissent doucement à ce temps-ci de l’année.
Notre seule surprise de la journée: la seule Cantine du village qui a cessé ses opérations sans raison apparente cette année. Heureusement qu’une pêcheuse de St-Denis qui quittait le parc de l’écluse au m^me moment à accepté la demande du pouce tendu et nous à amené à St-Denis (près des grands bois) où les restos sont encore ouverts au grand soulagement de l’estomac de J-M que sandwichs après sandwichs n’avaient fait qu’entretenir l’appétit (et le prétexte d’un verre de rosé) en route Finalement, c’est Frid, un gars de St-Ours qui va prendre une bière au bar de St-Denis le samedi soir, pour le plaisir des yeux, qui nous a donné un lift au retour pour nous rendre service mais aussi pour marquer des points avec la charmante barmaid qui lui a si gentiment demandé.
La route de St-Ours à à Chambly s’est laissée glissée avec la même douceur de vivre de J-M
la barre et Philippe aux virements de bords avec un arrêt pour le démâtage, à l’ancre, à mi-chemin pour passer sous les ponts de Beloeil. Avec un frisson particulier dans la passe étroite du pont des chemins de fers où l,eau particulièrement haute cette année s’engouffre en formant deux vagues de remous sembles à une descente de rapide. Tourne la poignée du moteur et hop en deux sauts de moutons de l’autre côté. Phiou! On l’a eu!!!
Chambly, les écluses au petit matin c’est toujours impressionnant pour celui qui y tient les amarres pour la première fois. Puis on commence à rencontrer les images pittoresques des convoyages de yatch dans les canaux: Le bonhomme qui a perdu le mat de son Jouet 10m50 sur le Lac Champlain cet été et qui n’a plus les moyens de le remâter; il en a profité pour faire couper de moitié une quille trop longue à son goût et se promène maintenant à la manière d’un trawler. Plutôt zen comme réaction quand le gars n’a plus non plus la force de manipuler ces voiles trop grandes pour son âge. Puis passé les trois premières, le trimaran d’une trentaine de pieds, fait maison, un peu rustre comme le « Hillbilly » à barbe poivre et sel qui lui va à la ceinture et qui coordonne bine avec le bandeau qui lui retient la couette qui pend aussi long vers l’arrière. Je risque de vous en dire plus sur ces derniers qui ont continué passé la dernière écluse à St-Jean où je me suis arrêté hier après-midi.
St-Jean-sur-Richelieu, c’est mon premier arrêt affectif sur la Route du Sud. C’est le pays de mes frères et soeur et celui et celles qui les accompagnent dans la vie. Jeannine ma belle soeur préférée qui m’offre le gîte (une douche; que c’est bon! Je me sens mieux et les autres autours probablement aussi). Michel que je tente de réconforter au passage suite à sa dernière crise d’arthrose qui l’a complètement barré au point qu’on a dû l’hospitaliser cette fois. Bonne récupération, mon frère! On se retrouvera en Floride.
Mais le premier que j’ai contacté en arrivant; c’est Daniel. Celui-là, c’est le frère que tu appelles quand tu as besoin d’un coup de main. Remonter le mât par exemple. C’est celui qui est toujours disponible; qui est toujours prêt à rendre service, qui ne compte pas les heures. Merci Daniel. Et merci à tous ceux qui étaient là sur la quai à St-Jean pour m’aider à re-mâter: J-M, Lyne, Michèle et Jean-Guy, leurs amis. Même Walter et sa belle qui m’ont fait la surprise. Ce sont ces petits moments qui réchauffe le coeur Puis il y avait finalement tellement de monde que Daniel cherchait sa place dans le groupe pour aider.
Au bout du compte, il m’a permis de faire sourire tout la bande avec un bon mot de Michèle qui m’a dit: « Bye! Bye! Atom Mouse! » en me voyant revêtir mon « casque de bécique » avant d’enfourcher la moto derrière Daniel pour le départ.
Je reprends la route ce matin pour aller dormir à l’ancre à la Frontière ce soir afin de passer à la première heure demain matin. Il fait encore un temps superbe et le vent est léger. Je vous reviens pour la suite à Port-Kent ou mes amis de voile de plus longue date (plus de 25 ans) m’attendent et ou il y a une connexion internet disponible pour vous revenir. Car si vous n,attendez plus parler de moi pour quelques jours, il n’y pas lieu de vous inquiéter, c’est juste un manque de connexion Wi-Fi.
Le marin traditionnel dépendait du vent; le marin moderne dépend de l’Internet.