Rappelez-vous que ça devait être la journée facile au portant avec un bon vent de l’ouest. Il était là comme prévu, même avant que je ne me lève ce matin. Alors, je l’ai eu devant comme prévu pour sortir de la baie de la Maurice River et suivre le chenal balisé. Puis ensuite, me rendre vers l’ouest, à la bouée de large afin de pouvoir tirer enfin mon long bord au portant jusqu’à l’entré du Canal vers la Baie Cheasapeak.
Bien ça ne c’est pas passé tout à fait comme ça. D’abord, avec la marée descendante, mon bord vers l’Ouest à plutôt pris le bord du Sud-ouest puis au moment de virer, le vent à tombé. De sorte qu’il était 12h30 quand j’ai enfin passé à 3Nd-3,5Nd ma bouée en remontant. Si je veux me rendre au Canal ce soir je suis mieux de refaire le coup du « Motor-Sailor ». Avec P.A.à la barre, c’est tout de même plutôt cool, jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’il consomme plus de courant que le moteur n’en produit… En fait, je crois que c’est le moteur qui n’en produit plus. Il va falloir que je trouve ce qui ne va pas ce soir dans une marina et en profiter pour recharger à quai.
Je reprend la barre en main et avec l’aide d’Albert, on réussi tout de même assez bien à passer la journée. Jusqu’à ce que pépin No 2, mon GPS manuel me lâche. Là, je suis franchement déçu. Je croyais que j’avais fait une bonne affaire en achetant ça à moitié prix d’un revendeur du Manitoba. « Factory refurbished » disait la justification du « good deal ». Bien, il va avoir besoin de retourner à la factrie Et en attendant, je dois en trouver un autre. J’ai bien mon ordi comme back-up mais après, je n’ai plus de back-up.
Ce qui fait que je me suis rendu jusqu’au Canal et que je m’y suis même engagé. Pas besoin de GPS pour naviguer là dedans. Ça a l’envergure de la voie maritime du St-Laurent avec des lampadaires de chaque côtés, à tout les cents mètres. Même pas besoin de profondimètre; je garde le peu d’énergie qui me reste pour les feux de navigation.
Vers 21h30, panne d’essence sur le réservoir principal et un petit creux qui se dessine à l’estomac. Avant de remettre le moteur en marche, je m’offre mon premier « clam chowder » de la randonnée. Un de mes délices favoris en traversée. Ce midi, j’avais mangé la dernière soupe que m’avait laissés Loulou en partant. Loulou qui est scandalisée que je « mange en canne » et qui m’a aussi laissé des sauces, des pâtes et des légumes. Ragaillardi (de la première canne que j’ouvre au Jour 19 de ma randonnée) je met mon ordi en marche pour voir à quelle distance je suis de la marina qui est à peu près à mi-chemin du canal. Bien vous ne me croirez pas, elle était juste là, derrière le talus sur tribord mais complètement cachée quand on vient de l’Est. Je branche le réservoir de réserve et entre doucement me mettre au premier quai; il est 22h00, tout le monde est couché. On s’occupera des détails administratifs demain matin.
Mais quelle journée qui ne s’est pas passée du tout comme prévu. Même la pluie qui devait nous tomber dessus à partir du milieu de la journée ne s’est pas montrée.
Demain? Je ne sais pas, je n’ai plus de radio avec ma batterie à plat. Je dois régler ça avant de reprendre la route. Et prendre le temps de découvrir tout les secrets de cette immense Summit North Marina où je squatte pour l’instant.
ÉPILOGUE:
Petit jeudi matin tranquille dans la marina. Légère bruine qui tombe sans trop d’enthousiasme. Journée idéale pour faire le point et mettre de l’ordre.
1-Gerry, l’homme des quais, me trouve un convertisseur afin que je puisse me brancher au 110V au quai que l’on m’assigne juste derrière le bateau de la police de la baie. 48$ pour la journée et la nuit prochaine, c’est un peu plus cher qu’à la Rivière Maurice mais ici, il y a tous les services.
2-Gerry m’accompagne chez West Marine à 15 minutes d’ici en auto. Là, Dave me vend un nouveau GPS pas plus cher que j’ai payé mon « refurbished » La surprise, c’est que mes cartes que j’ai achetées directement chez Garmin sur Internet sont dédiées à un seul appareil (ils ne veulent pas que nous nous les passions). Je vais donc aussi profiter d’un meilleur prix que chez Garmin pour une nouveau jeu de cartes de l’Amérique du Nord. Le hic c’est qu’il n’en a pas en stock. Mais, juste ciel, il va entrer une avec la livraison de ce midi et Dave se chargera de la livraison à la Marina ce soir après son travail. Il va mériter que je lui offre une bière, ce Dave-là. Surtout qu’il m’a laissé sur la facture, la note qui dit que je peux me présenter dans n’importe quel West Marine après le 11 novembre et profiter du rabais sur le GPS et les Cartes. Finalement je m’en tirerai à environ 250$ pour le tout. Ce bon vieux West Marine est toujours l’endroit même 25 ans plus tard.
3-En revenant au bateau, je vérifie la ligne et effectivement, une connexion s’est débranchée sur le fil qui amène le courant du moteur à la batterie. Avant d’aller faire « mes lavages », j’en profite pour me glisser dans le coffre et couché contre la coque, à bout de bras je réussi à rebrancher le tout. Mais quelle contorsion de se rendre jusque là et… d’en ressortir ensuite.
4-Landromat et douche
5-Le luxe: un sandwich chaud au « soft shell crab », un délice du secteur. Il y avait une usine de traitement de ce petit monstre de la Baie Delaware juste à côté de la marina hier et j’en avais encore la senteur dans les narines. Là, c’est réglé!!!
Pour le reste, si le soleil qui tente de percer y réussi, je vais poursuivre à l’extérieur, là où je vais pouvoir capter le signal WiFi: le comble du bonheur du marin scribouilleur.
PS Comment trouvez-vous le look de mon compagnon sur la dernière photo. Je trouve qu’il a la tête d’un vieux sage qui conseille les Jedis dans la série Star Wars. Il est monté à bord à Albany; avec l,aide de Monon, je crois.